Les médias africains et les nouveaux médias : Le passage aux médias sociaux est indispensable
lundi 4 juin 2012
« Médias et nouveaux médias », c’est le thème d’un colloque international organisé par l’Institut Panos Paris, l’Association burundaise des radiodiffuseurs, avec le soutien du Royaume de Belgique les 28 et 29 mai à Bujumbura. Pendant 48 heures, la centaine de journalistes venus du Burundi, du Rwanda et de la République démocratique du Congo ont été sensibilisés par des experts venus de la Belgique, du Burkina, de la France, de la Tanzanie et de l’Ouganda sur les défis que doivent affronter les professionnels des médias face à l’évolution des technologies et de leur secteur.
Web, téléphonie mobile, SMS... Plus que jamais, ces technologies et outils participatifs permettent de démocratiser l’information et donnent aux citoyens la possibilité de créer l’information. Le « printemps arabe », porté en grande partie par les médias sociaux comme Facebook, Twitter, a donné un exemple de ce que ces nouveaux moyens de communication peuvent entraîner comme changements sociaux ; quand ils sont bien maîtrisés et utilisés par les citoyens devenus des acteurs non négligeables en matière de production et de diffusion de l’information.
Si le contient africain a encore de gros progrès à faire en matière de connectivité, les 2% de la population mondiale des internautes qu’il héberge et surtout les progrès accomplis au cours des dernières années soulignent que le secteur est en mouvement et que les professionnels des médias doivent saisir le sens de ce mouvement. Des initiatives nées sur le continent sont encourageantes dans ce sens. Il en est ainsi de la plate-forme Ushahidi, développée par des bloggeurs kenyans pour recueillir les témoignages des populations en cas de troubles et qui est aujourd’hui utilisée un peu partout à travers le monde.
Les professionnels des médias ont été invités à s’adapter à ce nouvel environnement qui marque la fin du monopole qu’ils détenaient en matière de collecte, de production et de diffusion de l’information. Cette adaptation, pour réellement prospérer doit s’étendre rapidement à l’entreprise de presse elle-même car sa viabilité passera aussi par le développement de modèles économiques reposant sur les réseaux sociaux.
Les entreprises de presse doivent, plus que jamais, être à l’écoute des consommateurs, de leurs audiences et leur proposer des produits répondant à leurs besoins de consommation, quel que soit le canal utilisé.
Cette exigence passe aussi par la prise en compte des changements technologiques, notamment le passage de l’analogique au numérique imposé à l’horizon 2015 par les instances internationales en matière de télécommunication.
Cyriaque Paré
(Source : Le Faso, 4 juin 2012)