Les géants de l’industrie que sont Mastercard, Visa, PayPal et Stripe ont tous déclaré que les stablecoins sont essentiels à leur stratégie future
mardi 10 juin 2025
Mastercard a lancé une approche « à 360 degrés » permettant l’intégration complète des stablecoins, depuis les portefeuilles des utilisateurs jusqu’au paiement chez les commerçants. Visa a déjà traité 225 millions de dollars de transactions en USDC. Stripe s’appuie sur son acquisition de Bridge pour proposer des comptes en stablecoins dans les marchés émergents en quête d’un accès au dollar. Quant à PayPal, son propre stablecoin, le PYUSD, est déjà profondément intégré à ses services.
Pourquoi ces leaders mondiaux se tournent-ils vers les stablecoins ? Parce qu’ils les considèrent comme des infrastructures de paiement potentiellement supérieures. C’est aussi simple que cela.
Selon Citi Bank, la capitalisation du marché des stablecoins pourrait atteindre entre 1,6 et 3,7 trillions de dollars d’ici 2030 contre environ 250 milliards aujourd’hui.
Sous l’administration Trump, le gouvernement américain a reconnu leur importance pour les finances publiques. Pourquoi ? Parce qu’une adoption mondiale des stablecoins adossés au dollar pourrait renforcer la demande pour les obligations d’État américaines, et ainsi réduire les charges d’intérêts du gouvernement. Cela devient crucial à un moment où cette demande est de moins en moins garantie, comme le montrent les tendances récentes.
Ce que je me demande, c’est ceci : pourquoi, malgré toutes ces avancées et cette dynamique aux États-Unis, la plupart des parties prenantes en Afrique de l’Ouest notamment dans l’espace UMOA ne considèrent-elles pas les stablecoins comme une véritable opportunité stratégique ?
Pourquoi accorde-t-on une attention disproportionnée aux risques, alors même que la région pourrait, grâce à un cadre réglementaire approprié et à une vision claire, tirer pleinement parti de cette innovation pour renforcer l’inclusion financière, faciliter les paiements transfrontaliers et dynamiser les économies locales ?
Nous avons l’occasion d’agir. Encore faut-il avoir le bon état d’esprit.
Dr Seydou Bocoum
Source : Groupe WhatsApp du RASA, 10 juin 2025)