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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2019 > Juillet 2019 > « Les fondements d’internet sont remis en cause », Franck Kouyami, président (…)

« Les fondements d’internet sont remis en cause », Franck Kouyami, président du FGI-Bénin

jeudi 18 juillet 2019

Portrait/Entretien

Le Forum sur la Gouvernance de l’Internet (FGI) au Bénin organisait le samedi 13 juillet 2019, la 8ème édition de ses assises nationales qui coïncident avec le renouvellement de son équipe dirigeante. Consultant indépendant en management des systèmes d’information et en sécurité informatique, Franck Kouyami a passé ses deux dernières années (2017-2019) en qualité de Président du FGI-Bénin. Dans ces attributs, il a travaillé aussi bien à la formalisation du Forum qu’à la mise en place d’un espace participatif valorisant la place et l’importance de l’Internet dans notre société à travers nos usages. En remettant le flambeau, il fait le bilan de son mandat.

CIO MAG : Après deux années de gestion à la tête du FGI-Bénin, quelles sont les actions majeures à mettre dans votre bilan ?

Franck Kouyami : Il est opportun de rappeler le contexte dans lequel le bureau que j’ai présidé a été constitué. En effet, nous avions finalisé la constitution d’une association de loi 1901 au terme d’une revue critique des difficultés que nous rencontrions à exister sous la forme d’un simple groupement d’intérêt de personnes physiques et morales. C’était la toute première fois qu’en Afrique, une organisation de FGI menait indépendamment des activités du chapitre ISOC du pays et que pendant trois ans, nous avions essayé de conduire le processus sans formaliser l’existence du groupement. Mais face aux réticences des acteurs à travailler avec une organisation informelle, le bureau précédent, présidé par Mme Karine Gbaguidi Kérékou, a soumis au Forum, la proposition de transformer le regroupement en association ou en ONG. La forme associative a été largement adoptée, ce qui a conduit à la création du FGI sous sa forme actuelle.

C’est dans ce contexte que j’ai été élu à la tête du bureau avec pour objectif principal de consolider notre visibilité auprès des acteurs locaux et extérieurs. J’ai rajouté à cet objectif, la préparation de la prochaine génération pour faire face aux enjeux d’internet au Bénin. Sur le premier plan, nous avons réussi. En témoigne, la concrétisation des partenariats avec plusieurs acteurs nationaux (ADN, ARCEP, MENC, ASSI, ANSSI, ISOCEL, etc.) et internationaux (ICANN, ISOC Monde, Facebook) au travers de projets structurants pour notre écosystème et la mise en place du regroupement des acteurs associatifs intervenant dans le secteur d’internet à travers la communauté de l’internet au Bénin. Nous sommes devenus une association forte et structurée autour d’instruments garantissant la transparence dans notre gestion.

Sur le second plan, la mise en place d’un processus spécifique au profit des jeunes de moins de 25 ans permettra de les sensibiliser et de les former sur les préoccupations qui leur sont spécifiques. Enfin, je dois mentionner notre implication active lors de la campagne des activistes contre la taxe sur l’utilisation des réseaux sociaux et des services OTT au Bénin. Au cours de cette campagne, notre association a porté le flambeau sur l’espace médiatique au Bénin et a contribué à la fédération des acteurs pour une action cohérente et organisée.

Aujourd’hui où les usages se dématérialisent de plus en plus au Bénin, la gouvernance d’Internet est-elle proportionnellement menacée ou fragilisée ?

La gouvernance d’Internet, n’est un acquis nulle part dans le monde. C’est un effort constant et difficile que d’amener des porteurs d’intérêts divergents à s’asseoir autour d’une table pour discuter. La polémique autour de la coupure totale d’internet survenue au Bénin lors des législatives du 28 avril 2019 en est un exemple. L’Ouganda, le Tchad, le Sénégal et d’autres pays font également face à des situations où les fondements d’internet sont remis en cause. Même aux USA, la FCC et l’administration Trump souhaiteraient remettre en cause le principe de neutralité du réseau.

Discrimination du trafic, restriction du trafic, surveillance, black-out, etc., la liste des possibilités est grande pour les États et les opérateurs conduisant de fait les utilisateurs à développer des stratégies, parfois risquées, pour contourner les barrières mises en place. La place et l’importance d’internet pour nos écosystèmes n’est, sans aucun doute, pas encore totalement mesurée ni-comprise. Un seul exemple pour illustrer cela : Que le taux de pénétration d’internet soit corrélé au taux de pénétration des réseaux sociaux est assez révélateur de l’état actuel des usages. Les populations viennent sur internet et au numérique principalement grâce et pour les réseaux sociaux. A nous de développer des services qui profitent de cette tendance pour les conduire au-delà de cet usage. Ceci doit rester à l’esprit de l’ensemble des acteurs et beaucoup reste à faire pour arriver.

Quelle est la clé pour une gouvernance transparente d’Internet ?

Une première chose est et reste la production de données sur le secteur d’internet et du numérique ou de statistiques. Sans statistiques fiables, point d’état des lieux et donc point de planification. Nous souffrons d’un manque criard d’indicateurs. Quand ils existent, ils ne sont pas renseignés. Quand ils sont renseignés, les données ne sont pas publiées. Et quand elles le sont, c’est souvent dans des formats et des couloirs de diffusion qui rendent leur exploitation difficile pour les acteurs. A titre d’illustration, essayez de trouver la vitesse moyenne de connexion chez un opérateur mobile ou un FAI (fournisseur d’accès à internet) au Bénin. Ou mieux, essayez simplement de trouver la capacité totale de connexion à internet d’un pays africain pris au hasard.

Ensuite, il faudrait une attitude plus volontaire des acteurs et réduire la fragmentation des interlocuteurs. C’était assez vrai pour les pouvoirs publics dans notre pays où à une certaine époque, de nombreuses institutions partageaient des cahiers de charge assez similaires. C’est à cet effet que nous avons produit la première version de l’annuaire des institutions publiques intervenant dans le secteur du numérique au Bénin. Pour le secteur associatif et privé, beaucoup de travail reste à faire pour cartographier l’ensemble des acteurs existant aux fins de les inclure dans les discussions en trouvant le bon équilibre entre l’exhaustivité, la représentativité et la qualité des débats.

Enfin, il faut régler la question du financement qui reste cruciale. Un Forum a un coût qui n’est pas négligeable. Jusque-là, notre association a pu bénéficier de soutiens locaux (BTSA, ARCEP, ISOCEL et CANALBOX) et extérieurs (IFGSA, ICANN, ISOC Monde). Cela permet de financer un forum annuel mais rarement, l’ensemble des activités de discussions au-delà. Il reste encore à développer des partenariats et programmes permettant d’assurer un financement indépendant et à long terme de notre initiative locale.

Sous votre présidence et pour la première fois, il est mis en place le Forum des jeunes pour la gouvernance d’Internet. Quel va être son rôle et comment mieux impliquer la jeunesse à cette problématique ?

La jeunesse a ses propres préoccupations qui souvent sont mal comprises, parce que les usages, les codes de langage sont totalement différents, d’une génération à une autre. Très peu de jeunes participent actuellement au processus de gouvernance d’internet au Bénin alors que l’essentiel de notre population et des utilisateurs d’internet a moins de 25 ans. Leur voix manque aujourd’hui à l’appel lors des discussions. Au FGI 2018, la moyenne d’âge de la salle était de 20 ans et pour la plupart, il s’agissait de leur premier forum. Malgré tout, leur contribution a été importante par exemple sur la question de l’accessibilité. Il nous est donc apparu nécessaire de mettre en place un espace spécifique pour eux. Ce qui a été fait pour le forum 2019.

Au sein de cet espace, ils pourront exprimer leurs préoccupations et contribuer efficacement aux discussions via deux mécanismes : le renforcement de capacités de jeunes, points focaux sur les thématiques liées à la gouvernance d’internet, et la duplication de ces formations par les points focaux sur l’ensemble du territoire. Et la mise en place de cercles de réflexion de jeunes sur la gouvernance d’internet et la présentation de la synthèse au sein du MAG. Mon souhait serait de voir se consolider un processus FGI jeunes autonome, organisé par les jeunes et pour les jeunes avec l’appui du processus national auquel ils rendraient compte.

A part la formation et les conférences publiques, quels leviers avez-vous actionné pour l’atteinte de vos objectifs ?

Il s’agit des deux principaux instruments de notre action. Il y a également le plaidoyer direct auprès des décideurs pour les informer et les sensibiliser sur les questions liées à la gouvernance d’internet. Notre réseau institutionnel est aujourd’hui représentatif de l’écosystème dans toute sa diversité. Même lors des situations de crise, le dialogue n’a jamais été rompu. C’est l’une de nos plus grandes réussites à mon avis.

A ce sujet, il faut se souvenir qu’en aucun cas, un FGI n’a vocation de devenir un espace contraignant pour l’une des parties. Un FGI fait des recommandations, mais n’impose rien. Ceci pourrait s’apparenter à une faiblesse, mais en vérité, c’est l’une des plus grandes forces pour un processus de gouvernance d’internet. Sans cela, aucun acteur ne se présenterait à la table des discussions.

Quels sont les chantiers entamés et qui constituent des défis essentiels à relever par la nouvelle équipe pour une véritable gouvernance de l’Internet au Bénin ?

J’évoquerais deux chantiers. D’abord, la mise en place d’un conseil d’administration sur les questions spécifiques à la gouvernance d’internet au Bénin. Comme présenté dans la note justificative, sous forme associative, la gouvernance d’internet pourrait apparaître comme prisonnière d’une adhésion à des statuts, excluant de fait, ceux et celles qui pour une raison ou une autre, ne pourraient pas rejoindre notre association. Ceci représente un frein à la représentativité de l’écosystème au sein du processus. Ceci motive la mise en place de ce conseil d’administration qui a été validée lors du dernier forum 2019. Il appartiendra désormais à ce conseil d’assurer la conduite du processus de gouvernance d’internet dans notre pays, de décider des activités dont l’association assurera la mise en œuvre selon le calendrier et les modalités décidées. Il s’agit d’une grande avancée soumise à l’épreuve de la réalité avec une re-évaluation prévue en 2021.

Ensuite, la communication envers les membres. S’il y avait un seul échec à mentionner, ce serait celui-là. Si notre communication envers l’écosystème a été une réussite, nous avons totalement échoué dans la mise œuvre de la stratégie de communication interne envers nos membres associés qui souvent découvraient les activités en même temps que le grand public. Pour preuve, en deux ans, aucune des activités prévues au profit des membres de notre association n’a pu se tenir. Ceci justifie largement les excuses que j’ai présentées lors du FGI 2019. Il appartient désormais au prochain bureau de remobiliser nos membres et de les impliquer plus fortement dans l’animation de la vie de l’Association FGI Bénin.

Propos recueillis par Michaël Tchokpodo

(Source : CIO Mag, 18 juillet 2019)

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