Les travailleurs de l’opérateur de téléphonie Sentel-Tigo sont en grève illimitée depuis hier. Ils dénoncent le refus de dialogue et de négociation de leur employeur.
À l’issue de leur assemblée générale tenue hier, les travailleurs de Sentel-Tigo ont décidé d’observer une grève illimitée pour dénoncer le refus de dialogue de leur direction générale. Au cours de cette rencontre, ils ont déploré le problème de management et de leadership de leur entreprise.
« L’équipe dirigeante a montré toutes ses limites. Il sera difficile à une direction ayant perdu lamentablement la bataille du maintien de mener à bien les challenges audacieux du futur », a dit le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de Sentel-Tigo, Papa Tamsir Seck.
Face à cette situation, les employés de la société disent non « à cette stratégie qui a brillé par son inefficacité pour la sauvegarde de leur outil de travail ». Selon eux, un changement de paradigme et de trajectoire s’impose. Malheureusement, a dénoncé M. Seck, la direction fait toujours la sourde oreille.
« Nous avons voulu laver le linge sale en famille, mais apparemment la direction n’a pas le sens de la famille », a-t-il déploré. Mais il s’est dit convaincu que la stratégie pour la relance de leur outil de travail n’a guère besoin d’une expertise extérieure.
À son avis, le succès des autres opérateurs de téléphonie du pays est essentiellement dû à une expertise sénégalaise. Par conséquent, les travailleurs de Sentel-Tigo interpellent l’Etat du Sénégal sur « l’expatriation injustifiée et stérile qui gangrène bon nombre de multinationales installées au Sénégal ».
Par ailleurs, les travailleurs ont dénoncé les menaces et les intimidations dont sont victimes les employés de la part de leur direction générale. « Des demandes d’explications et même des avertissements nous ont été adressés. Ce qui est une entrave au droit de grève. Si l’on touche injustement à un seul employé, la direction générale assumera la responsabilité de toutes les conséquences qui en découleront, en particulier celles affectant directement le fonctionnement correct du réseau », a encore averti M. Seck, qui invite l’Etat à jouer son rôle avant que la situation ne dégénère.
Souleymane Diam Sy
(Source : Le Soleil, 11 mai 2013)