Les députés préoccupés par les dérives de la presse en ligne et certains médias audiovisuels
lundi 7 décembre 2015
El Hadj Diakhaté
Les parlementaires sénégalais se sont vivement préoccupés vendredi à Dakar lors de l’examen du projet de budget 2016 du ministère de la culture et de la communication, des dérives de la presse en ligne et de certains médias audiovisuels
Selon plusieurs députés « la presse en ligne semble échapper à tout contrôle et porte atteinte à l’honorabilité des citoyens ». Le même constat a été fait pour les médias audiovisuels dont les contenus agressent de façon permanente les consommateurs. Certains parlementaires ont même évoqué le contenu des revues de presse dans certaines radios et qui virent à la théâtralisation.
Répondant à ces interpellations, M. Mbagnick Ndiaye le ministre de la culture et de la communication a estimé que « nous sommes tous victimes de la presse en ligne ». Il continue soutenant en portant plainte contre ces sites, cela prend 3 à 5 mois. Entre-temps le mal est déjà fait. Concernant les revues de presse, M. Ndiaye avance là aussi que « nous tous nous en souffrons le chef de l’Etat, moi et vous ». Le ministre a révélé avoir rencontré des responsables de groupes de presse pour voir comment revoir ces revues de presse. « Cela participe de l’éducation et de la formation des médias » dit-il.
La situation de certains médias d’Etat comme la Radio télévision sénégalaise (RTS), l’Agence de presse sénégalaise (APS) et le Soleil a été aussi évoqué à l’Assemblée par les députés. Concernant la RTS, son manque de moyens a été relevé en commission technique par le secrétaire d’Etat à la Communication M. Yakham Mbaye qui estime que rien qu’avec la transition de l’analogie au numérique, cette structure a besoin pour l’année 2015 de 11 milliards FCFA mais n’a reçu que 2,5 milliards FCFA.
Pour le Soleil, il a affirmé que cet organe souffre de créances à recouvrer pour un montant de 3 milliards FCFA, ses principaux débiteurs étant des organes de l’Etat. Concernant l’APS, il a confirmé que le montant de la dotation de l’Etat ne lui a pas permis de faire face à ses charges de personnel depuis le mois d’octobre. Selon M. Mbagnick Ndiaye, il faut des mécanismes innovants de financement des médias publics afin qu’ils puissent remplir leur missions de service public.
El Hadj Diakhaté
(Source : Le Journal de l’économie sénégalaise, 7 décembre 2015)