Les centres d’appel au Sénégal, ces esclavagistes impunis des temps modernes !
lundi 19 mars 2018
Un centre d’appel, ou centre d’appels, est un ensemble de moyens, humains, immobiliers, mobiliers et techniques, qui permet de prendre en charge la relation à distance entre une marque et son marché. A Dakar, on peut prendre comme exemple PCCI Sénégal S.A.
Souvent présentés comme une alternative au chômage qui est actuellement le principal cauchemar des jeunes Sénégalais, les centres d’appel sont souvent prisés par ces derniers avec leurs airs d’issues de secours. Ce qu’ils ne sont pas du tout en réalité. La majeure partie des jeunes qui fréquentent ces centres d’appel les décrivent comme des endroits aux politiques esclavagistes sur le plan du travail.
Les jeunes y sont exploités le plus clair de leur temps et ceci, dans le vrai sens du terme. Ils travaillent à longueur de journée assis sur des sièges, à répondre à des appels de clients pour la plupart mécontents des services d’opérateurs comme Orange ou Tigo. Ils sont obligés de supporter ce sempiternel embarras tous les jours de la semaine et parfois même le weekend. Y en a même qui travaillent les jours fériés comme de vraies machines. Pas besoin de préciser que les conditions liées au respect du travailleur ne sont respectées. Ce n’est pas principal problème de ces braves jeunes malheureusement.
En effet, les centres peuvent parfois leur devoir jusqu’à plus de 3 mois d’arriérés sur leurs salaires de misère. Rien que ça ! Ces jeunes sont pour la plupart, fortement dépendants de ces maigres revenus pour subvenir à leurs besoins propres et parfois même à ceux de leurs familles. A défaut d’être rémunérés à la hauteur de leur implication dans leur boulot, ils sont traités comme des esclaves assignés à des peines de travaux forcés. Il faut que les gens sachent ce qu’il en est réellement de ces dessus illusoires des centres d’appel. Ils se servent de vous impunément et sans aucune once d’humanité en plus. La preuve, tous les jeunes qui réussissent à s’affranchir d’eux sont félicités par leurs familles.
Mouhamadou Moustapha Dièye
(Source : Métro Dakar, 19 mars 2018)