Les actions de la Sonatel bradées : l’État cherche à gagner du temps par des nantissements, les travailleurs menacent
jeudi 25 février 2010
Le conseiller du président dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et la communication, Thierno Ousmane Sy, avait fait bloc avec Karim Wade pour exiger que Millicom décaisse 100 milliards de francs Cfa pour pourvoir continuer à exploiter la licence de téléphonie mobile, que lui a octroyée le Sénégal. L’un et l’autre avaient menacé de déposer une plainte contre l’organe de presse américain, qui avait rapporté leurs transactions. Thierno Ousmane Sy, qui est le président du Conseil d’administration de la Sonatel doit commencer par balayer la devanture de sa concession.
L’État a violé son engagement de ne pas céder des actions de la Société nationale des télécommunications du Sénégal (Sonatel) à France Télecom. Il a fini par céder à cette multinationale 9,9 % des actions, faisant d’elle, du coup, l’actionnaire majoritaire . Le secteur de la téléphonie est très sensible. Il est lié à notre souveraineté. Le ministre de la Communication, qui aime se fendre de précisions pour un rien est attendu sur la question. Les autorités doivent avouer qu’elles ont vendu les actions. Elles ont nanti 3 % des actions à la Banque de développement malienne, pour prétendument financer des activités socio-économiques. Thierno Ousmane Sy doit s’expliquer, si ce n’est pas le directeur général de la Sonatel, Cheikh Tidjane Mbaye qui doit le faire.
Le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, qui était monté au créneau pour défendre Karim, suite à la révélation de son rôle dans les négociations pour faire payer à Millicom 90 milliards de nos francs, est, également, attendu sur la question. Au-delà de l’obligation de vérité aux Sénégalais et aux employés de la Sonatel en particulier, l’État doit réparer l’injustice, en reprenant les actions qu’il a cédées à la France. Ceci, d’autant que des opérateurs économiques sénégalais sont prêts à entrer dans le capital de la Sonatel. C’est le cas du leader de l’Alliance des forces de progrès Moustapha Niasse. Il l’avait laissé entendre. Les syndicalistes de la Sonatel doivent assumer le combat pour la transparence, surtout que le gouvernement libéral entend privatiser l’ensemble des sociétés nationales.
L’État s’était déployé pour communiquer sur le dossier de Tigô. Il doit respecter le parallélisme des formes, en édifiant les travailleurs et l’opinion sur le capital de la Sonatel. Il s’y ajoute que selon les syndicalistes de cette entreprise, les nantissements que l’État est en train de faire sont une méthode pour brader les actions en douce.
(Source : Xibar.net, 25 février 2010)