Le Sénégal s’est tourné vers la Banque mondiale pour soutenir la numérisation de son système sanitaire. Mais en l’absence de cadre légal, ces avancées pourraient être contre-productives pour les populations.
Le Sénégal s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la modernisation de son système sanitaire avec un projet de loi visant à réglementer l’e-santé. C’est qu’a révélé Ibrahima Khaliloulah Dia, coordinateur de la cellule Santé numérique au ministère de la Santé et de l’Action sociale, lors d’un panel organisé le mercredi 22 janvier par l’Académie nationale des sciences et techniques.
« La santé numérique est devenue une forte priorité au Sénégal. Nous avons les nouvelles autorités qui ont décidé de la transformation numérique de l’administration, y compris de la santé. Nous avons commencé à déployer des services pour les populations parce que nous avons un logiciel qu’on appelle DPUP (Dossier unique patient partagé), un système d’informations hospitalières que nous avons déployé à l’hôpital Abass Ndao de Dakar et à l’hôpital de Kaffrine. [...] On est encore en train de tester le système » a-t-il expliqué.
Cette s’initiative s’inscrit dans le cadre du Programme national de digitalisation du système de santé (PDSS). Soutenu à hauteur de 27,6 milliards FCFA (environ 43,8 millions USD) par la Banque mondiale, il vise à améliorer la qualité et l’accès aux soins de santé, ainsi que la gouvernance sanitaire par la digitalisation.
Cette transition présente néanmoins des défis tels que la protection des données personnelles, l’accès limité à Internet, la couverture inégale des réseaux et des technologies de santé numérique pour tous les citoyens, surtout ceux vivant en zones rurales. En ce qui concerne les compétences numériques des professionnels de la santé, des formations seront aussi nécessaires pour qu’ils appréhendent mieux ces outils.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 23 janvier 2025)