Les nouveaux opérateurs dans le domaine des télécommunications vont être connus bientôt. Le téléphone fixe comme le mobile s’apprêtent à accueillir la concurrence. L’annonce en a été faite par le ministre des Postes et des Télécommunications, Joseph Ndong, il y a une semaine, lors de la cérémonie d’ouverture de la célébration de la journée mondiale des Télécommunications. Le ministre a indiqué que les cahiers de charges pour le troisième opérateur mobile et le deuxième du fixe, seront disponibles en juin prochain. Ils sont en phase d’élaboration et les appels d’offres ne sauront tarder, a-t-il assuré.
Les Technologies de l’information et de la communication (Tic) connaissent une ascension fulgurante en Afrique, même s’il reste beaucoup à faire. Ce constat se vérifie par l’expansion du téléphone fixe et du mobile ainsi que de l’Internet, qui sont de plus en plus généralisés. Et le Sénégal n’y a pas échappé depuis la libéralisation du secteur des télécommunications.
Mais, M. Seydoux Bassave, représentant l’Union internationale des télécommunications (Uit), nuance en précisant que les situations diffèrent d’un pays à un autre. Si en Afrique du Nord et australe, la situation est plus ou moins acceptable, ce n’est pas le cas en Afrique centrale et de l’Ouest. Il ajoute que si cette situation perdure, il sera difficile d’atteindre les objectifs du Nepad concernant les Tic, à savoir 4 lignes réseaux pour 100 habitants pour le service fixe, et 8 abonnés pour 100 habitants pour le mobile d’ici fin 2005. Mais, pense M. Bassave, le Sénégal n’a rien à craindre de ce côté : « Les autorités ont déjà balisé le chemin par une action volontariste, l’extension du réseau vers les zones rurales, une baisse des tarifs du téléphone et de l’Internet pour rendre accessible les services aux usagers », note-t-il.
Le directeur de l’Agence de régulation des télécommunications (Art) de soutenir que le gouvernement sénégalais, à travers une politique d’aménagement du territoire et la création d’un environnement juridique favorable à l’investissement et au transfert de technologies, a permis l’éclosion et le développement de nombreuses entreprises dans le secteur des Télécommunications. Ainsi que la libéralisation du secteur et la création d’un organe de régulation, qui ont ouvert « les voies d’une accélération du processus de vulgarisation des Tic et un accès universel aux services de Télécommunications ».
Cette démarche poursuit, M. Guèye, « a conduit à une créativité extraordinaire dans l’émergence de nouveaux services à valeur ajoutée dans le secteur des Tic, même si la majeure partie relève de la catégorie des services marchands » révèle-t-il.
Joseph Ndong de renchérir en indiquant toute l’importance qu’accorde l’Etat du Sénégal aux Tic qui, selon lui, sont « un des principaux leviers pour une bonne relance de l’économie nationale et qui représentent un outil stratégique pour parvenir aux Objectifs de développement du millénaire des Nations-Unies ». Mais, pour qu’elles soient accessibles aux populations, il est indispensable d’avoir des politiques réglementaires appropriées, des ressources humaines bien formées et des infrastructures suffisantes et de bonne qualité. Pour que la fracture numérique entre le Nord et le Sud ne devienne plus une réalité et que s’installe enfin une société de l’information équitable. De l’avis du ministre des Télécommunications, les technologies de télécommunication doivent permettre la consolidation des partenariats entre le secteur public-privé, lutter contre la pauvreté, la misère et l’exclusion et participer à l’extension du droit à l’information et à la connaissance, etc.
Oumou Khairy DIAKHATE
(Source : Le Quotidien