Après les cartes d’identités et les cartes d’électeurs, le Sénégal a décidé d’entamer une troisième révolution numérique. Avec le lancement hier jeudi du nouveau passeport numérisé par le Président de la République Me Abdoulaye Wade, l’Etat répond à un désir affiché par les secteurs de l’aviation civile internationale dans le but de sécuriser les espaces aéroportuaires.
Un nouveau passeport de couleur de couleur mauve, c’est le cadeau de nouvel an, offert depuis hier aux nombreux ressortissants dont la vie tourne autour des aéroports du monde. En prenant le relais du passeport vert lancé seulement en 2002 par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, ce nouveau passeport est une réponse à la demande de l’Organisation internationale pour l’aviation civile (Oaci), aux Etats membres de cet ensemble. Pour des raisons de sécurité, le nouvel instrument permet au Sénégal d’être en règle par rapport aux normes internationales de sécurité sur les documents de voyage.
Cette troisième révolution numérique est une véritable anticipation sur la volonté de l’Oaci d’instituer les passeports numérisés d’ici à 2010 et des Etats Etats-Unis d’Amérique de l’imposer à leurs partenaires européens et occidentaux avant d’enter dans leur territoire à partir de 2009. Ce qui fait du Sénégal, selon ces autorités, un pionnier dans ce domaine au niveau de l’Afrique francophone. En plus de ces remarques, ce nouveau titre de voyage permet de résoudre définitivement le lancinant problème de pénurie de passeports et de réduire considérablement les délais d’attente pour obtenir son titre de voyage.
C’est dans ce sens que huit centres de production et de délivrance seront équipés à l’intérieur du pays et huit autres à l’étranger pour faciliter l’obtention de ce document au Sénégalais de l’extérieur. Le Chef de l’Etat a qualifié ce système de « véritable révolution ». A l’en croire, « la complexité du système de production de ces documents de voyage leur confère un niveau de sécurité absolue ». C’est pourquoi il a préconisé son élargissement aux permis de conduire, aux cartes professionnelles. D’ailleurs Me Abdoulaye Wade prône « l’informatisation du système de paiement des bourses des étudiants à travers des guichets pour éviter les retards de paiement ». Mieux encore, partant de la thèse que toutes les avancées notées dans d’autres pays doivent être appliqué au Sénégal, le Président de la république a souhaité aussi le transfert du système malaisien de suivi des projets dans notre pays.
Un système à bas coût
Grâce à ce système, il est possible, à partir de la Primature de contrôler tous les projets de l’Etat, l’état d’avancement de leur exécution, les manquements, les retards notés, etc. Selon Me Ousmane Ngom, « L’Etat ne déboursera aucun franc pour financer les équipements nécessaires pour la fabrication de ce nouveau passeport. C’est un système de partenariat inspiré du B. O. T. qui a été retenu » a-t-il, rassuré. Ainsi, grâce à ce partenariat avec la société malaisienne Iris Technologies, l’Etat du Sénégal gagnera dans ce nouveau système « environ 4 milliards de francs sur une estimation de 2,5 millions cartes à produire annuellement ».
Et non seulement, chaque passeport devrait coûter au demandeur 20.000 francs, nonobstant les nouvelles garanties de sécurité ; mais sur chaque document fabriqué, 12.000 francs reviennent à la société prestataire et les 8000 restants au trésor public.
Ibrahima Diallo
(Source : Sud Quotidien, 28 décembre 2007)