Le président Wade plaide pour la création d’un fonds de solidarité numérique
vendredi 28 novembre 2003
Le Chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade a fait un vibrant plaidoyer en faveur de la création d’un fonds de solidarité numérique destiné à aider les pays du Tiers-Monde à combler le gap de la fracture numérique qui existe entre eux et les pays développés.
’’En face de la proposition européenne, je voudrai un fonds de solidarité numérique. Nous ne pouvons pas faire de concession sur ce concept’’, a notamment martelé le président de la République qui ouvrait vendredi à Dakar la table ronde des ministres africains en charge des nouvelles technologies de l’information destinée à préparer le Sommet mondial de la Société de l’information (SMSI), prévu le 10 décembre à Genève.
Après avoir rappelé que l’Afrique ’’n’est pas pauvre, mais appauvrie par trois siècles d’esclavage et deux siècles de colonialisme’’, Me Wade a affirmé :’’nous ne pouvons appeler qu’à la solidarité et au partenariat’’ avec les pays occidentaux.
Pour lui, il est ’’dans leur (NDLR : les Occidentaux) intérêt de nous aider car l’Afrique doit être un partenaire’’.
’’A partir de là, il se pose la question des mécanismes de réalisation’’, a encore dit le chef de l’Etat plaidant en faveur de la création du fonds de solidarité numérique ’’sur la base des contributions volontaires’’.
’’Nous dirons aux autres si vous ne voulez pas mettre de l’argent vous êtes libres mais ne nous empêchez pas nous, les Arabes, l’Asie, l’Amérique Latine, de créer un fonds de solidarité numérique pour les pays du tiers monde’’, a-t-il expliqué avant d’ajouter : ’’s’ils ne veulent pas, nous créerons notre fonds’’ en collaboration avec les autres pays du tiers monde.
Il rappelé, à cet égard, avoir déjà proposé l’instauration de la notion de la solidarité numérique. ’’C’est une question morale. Il s’agit de proposer une direction pour la solution de la fracture numérique’’, a-t-il dit soulignant la nécessité ’’de mobiliser toutes nos forces disponibles dans cette direction’’.
Il s’agit, aux yeux du chef de l’Etat, ’’de proposer une solution sans préjudice pour quelque groupe que ce soit’’. ’’J’ai déjà exposé sur la charte et le fonds de la solidarité numérique. Je suis persuadé que ces notions seront dans vos préoccupations’’, a lancé Me Wade en direction des ministres à qui il demandé de défendre cette proposition qui est celle de l’Afrique.
Selon lui, l’Amérique du Sud, le Monde arabe, l’Asie, les Non alignés et l’Organisation de la Conférence islamique ont fait leur cette proposition. ’’Même les Etats-Unis en tant que pays ne sont pas contre l’instauration de cette notion de solidarité numérique’’, a ajouté Me Wade.
Le Chef de l’Etat a insisté de manière générale sur la nécessité de combler les gaps dans tous les domaines (agriculture, sports, industrie, etc.). ’’Nous constatons que dans certains domaines où nous ne sommes pas battus par les équipements nous arrivons à combler le gap’’, a-t-il dit, expliquant qu’’’il s’agit notamment dans le domaine des sports, du scrabble’’, etc.
La table ronde de Dakar vise à harmoniser les positions africaines relatives à la déclaration de principe et au plan d’actions de la première phase du SMSI de Genève.
Elle permet de présenter le bilan de la préparation africaine, de discuter des points de divergence de la phase 1 du SMSI et de plancher sur l’initiative du Sénégal pour la mise en place d’un fonds de solidarité numérique proposé par le président Wade et destiné à réduire la fracture numérique.
Les questions restant à résoudre sont notamment liées à la sécurité et au financement des TIC en faveur du développement (pacte et fonds de solidarité numérique, rôle des media et les questions de droits de l’homme).
(Source : APS 28 novembre 2003)