Le PDG de SUDATEL sur la présence de sa société sur la black-list américaine : « Cela n’affecte pas notre société »
vendredi 16 novembre 2007
« Il n’y a pas lieu de s’alarmer du fait que le gouvernement américain place Sudatel sur sa liste noire à cause de son soutien financier à la guerre du Darfour ». L’assurance est de Emad H. Ahmed qui concède, toutefois, la présence de la société qu’il dirige sur la liste des entreprises fichées par le département d’Etat américain. Les infortunes du groupe Sudatel, affirme son Pdg, découlent d’une « question assez vieille qui remonte à 1997 avec l’embargo sur le Soudan décrété par les Etats-Unis. La question de l’embargo est une question connue parce qu’étant une question politique ». Naturellement, pour dissiper toute crainte, Emad H. Ahmed jure que cette situation « n’affecte pas du tout Sudatel » dans la mesure où elle traite avec tous les fournisseurs de services occidentaux à la seule exception des entreprises américaines. Jouant la carte de la transparence, il ajoute que le troisième opérateur de téléphonie sénégalais ne dispose d’aucune activité cachée.
Des investissements de près de 250 milliards de Cfa
Si l’on en croit le boss de l’adjudicataire de l’appel à concurrence pour la troisième licence globale de télécommunications, les Sénégalais auront bientôt le loisir de bénéficier des services de la société soudanaise. En ce sens qu’elle va se déployer dans un délai de 6 à 18 mois conformément au cahier des charges auquel ont souscrit ses responsables. Sur ce point, tout a été mis en place, de l’avis de Emad H. Ahmed qui évacue, d’emblée, tout problème par rapport aux différents types de services qui seront fournis. En effet, le déploiement de Sudatel, attributaire d’une licence globale comprenant le fixe, le mobile, l’accès à l’international et l’internet, se fera de manière progressive sur toute l’étendue du territoire. Le délai prévu de la couverture à 100% du territoire national est de trois ans au maximum.
Pour appâter les Sénégalais en général et les consommateurs en particulier, le Pdg de Sudatel qui envisage d’injecter près de 500 millions de dollars dans le réseau, annonce des « tarifs raisonnables ». Il a également soutenu que l’essentiel des employés sera constitué de nationaux.
Auparavant, le Pdg de Sudatel accompagné de ses principaux collaborateurs a remis un chèque de 200 millions de dollars, coût de l’acquisition de la licence, au ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop. C’était en présence du ministre des Postes, des Télécommunications et des Ntic, Sophie Gladima Siby, du conseiller spécial du président de la République chargé des Ntic, Thierno Ousmane Sy, et du directeur général de l’Artp, Daniel Goumalo Seck. Prenant la parole, Abdoulaye Diop qui a remis le chèque au directeur du Trésor, s’est beaucoup réjoui de l’arrivée de Sudatel parce que constituant un important investissement. Lequel investissement représente, selon le ministre des Finances, « 60% de notre investissement direct étranger (Ide) en 2006 ». Pour Abdoulaye Diop, cet investissement vient allonger « une longue liste de projets à réaliser d’ici 2011 ». Il s’agit entre autres de la gestion d’un terminal à conteneurs par Dubai Ports Worlds pour 200 milliards de francs CFA, l’exploitation minière par Mittal (1100 milliards), l’autoroute à péage.
Hawa Bousso
(Source : L’As, 16 novembre 2007)