Le Parti socialiste demande des éclaircissements sur le processus d’attribution de la licence à SUDATEL
samedi 22 septembre 2007
Le bureau politique du Parti socialiste (Ps, opposition), s’est interrogé sur le choix de la société soudanaise Sudatel comme adjudicataire d’une licence globale, demandant au gouvernement sénégalais des « éclaircissements » sur le processus.
Lors d’une conférence de presse tenue samedi au siège du Ps, Aïssata Tall Sall a précisé que « le gouvernement a voulu faire croire, dans un premier temps, que la licence concernait la téléphonie mobile avant que la presse ne révèle qu’elle englobait également la téléphonie fixe et l’Internet ».
Ensuite, le Conseil des ministres du 13 septembre dernier a révélé « aux yeux de l’opinion qu’il n’y a pas eu d’appel d’offres dans cette affaire ; qu’il s’est agi plutôt d’un marchandage direct entre le président de la République et certains opérateurs privés ».
Cette réunion « aura surtout révélé le peu de considération que le régime en place a pour l’Agence de Régulations des Télécommunications et des Postes et pour le ministre chargé des Télécommunications en les ravalant au simple rang de faire valoir des conseillers du président de la République ».
Le Ps s’est étonné du « silence » observé par le gouvernement sur le profil de SUDATEL, a indiqué Aïssata Tall Sall précisant que les résultats des investigations du parti le laisse « interrogateur sur bien des points ».
« Ils nous ont surtout permis de découvrir que SUDATEL n’est pas un opérateur de référence dans le secteur de la téléphonie », a dit Me Tall précisant que les références techniques de cette société sont « bien en deçà » de celles des opérateurs déjà présents au Sénégal.
Elle a cité une télédensité au Soudan inférieure à celle du Sénégal. Moins de deux millions d’abonnés pour une population estimée à plus de 38 millions d’habitants, là où la SONATEL et SENTEL totalisent plus de 3,6 millions d’abonnés sur 11 millions habitants au Sénégal.
Me Tall a ajouté que SUDATEL « n’est présente que dans deux pays alors que la SONATEL évolue dans trois pays et le Groupe auquel appartient SENTEL est présent dans 16 pays ».
Selon le bureau politique du Ps, SUDATEL présente de « faibles capacités financières » avec, en 2006, un chiffre d’affaires ne dépassant pas 260 millions de dollars américains (environs 130 milliards de francs CFA) soit presque l’équivalent du prix payé pour acquérir la licence de téléphonie globale (100 milliards de francs Cfa).
« D’ailleurs, cela nous amène à nous demander si SUDATEL est en mesure de décaisser le prix proposé », a souligné Aïssata Tall Sall ajoutant que c’est cette inquiétude qui pousse le Parti socialiste à demander au gouvernement de prendre les « dispositions utiles » pour garantir le paiement de la totalité de l’offre financière à la signature de la convention.
(Source : APS, 22 septembre 2007)