Le Nigeria mise sur le numérique pour faciliter l’enregistrement des terres
lundi 18 novembre 2024
Les autorités nigérianes ont intégré le numérique dans le développement socioéconomique national. Cela touche tous les secteurs de l’économie, y compris le foncier et l’immobilier.
Le gouvernement fédéral du Nigeria envisage de développer un Système numérique national des terres (National Land Digital System - NLDS) en partenariat avec la Banque mondiale. L’initiative a été révélée la semaine dernière par Ahmed Musa Dangiwa, ministre du Logement et du Développement urbain. Selon lui, le système devrait faciliter l’enregistrement des terres, entre autres.
Le NLDS sera un registre numérique complet et accessible, permettant aux Nigérians de vérifier de manière sécurisée et efficace la propriété des terres, apprend-on. La Banque mondiale et le gouvernement fédéral travaillent actuellement sur le cadre opérationnel et les engagements d’investissement nécessaires à cette initiative.
Cette initiative gouvernementale s’inscrit dans un contexte où plus de 90 % des terres au Nigeria restent non enregistrées, selon des données officielles. Une étude publiée en mai 2024 dans la revue International Journal of Law met en lumière plusieurs obstacles majeurs à l’enregistrement foncier dans le pays : le coût élevé des procédures, la corruption, le manque de sensibilisation du public, la lenteur du processus, les entraves bureaucratiques, entre autres. Par ailleurs, moins de 10 % des transactions foncières se font dans le formel.
Le gouvernement nigérian espère que la mise en place du NLDS permettra de faire passer la part des transactions foncières formelles à plus de 50 % au cours de la prochaine décennie. L’exécutif s’attend également à ce que le système renforce la confiance des investisseurs et libère jusqu’à 300 milliards $ de potentiel économique inexploité lié aux terres et aux biens immobiliers.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 18 novembre 2024)