Le Nigeria met l’accent sur l’hébergement local des données personnelles
mardi 18 février 2025
Le Nigeria est l’une des places fortes de la technologie en Afrique. Les autorités multiplient les initiatives pour soutenir le développement du secteur, dont la gestion des données personnelles est l’un des volets importants.
L’Agence nationale nigériane de développement des technologies de l’information (NITDA) a finalisé selon des médias locaux, un cadre de classification des données pour encourager l’adoption du cloud computing et attirer des investissements dans le pays. Cette initiative révélée par son DG, Kashifu Inuwa, lors de l’Africa Hyperscalers Digital Infrastructure Outlook 2025, traduit la volonté du gouvernement nigérian d’héberger localement les données sensibles.
Les catégories de données concernées se trouvent en particulier dans les secteurs de la finance, de la santé et de la gouvernance. Le but est de renforcer la souveraineté numérique du pays en garantissant que les données sensibles restent sous juridiction locale. En les conservant à l’intérieur de ses frontières, le Nigeria stimule la confiance des entreprises et des citoyens dans les infrastructures numériques locales.
« Avant de réglementer, nous devons comprendre le paysage, recueillir des données et rester dynamiques. La technologie évolue rapidement et notre cadre réglementaire doit être suffisamment agile pour s’adapter » a indiqué Kashifu Inuwa.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique de Cloud First de l’institution, mise en place en 2019. Le marché mondial du cloud est en pleine croissance et devrait atteindre 1 266,4 milliards USD d’ici 2028, selon MarketsandMarkets, un cabinet américain spécialisé dans les études de marché. Le Nigeria se prépare ainsi à saisir les opportunités qu’offriront ce segment de l’économie numérique.
Pour soutenir cette politique, il doit disposer de centres de données et d’infrastructures cloud suffisamment robustes pour héberger les données classifiées. Selon Datacenter Platform, le pays dispose de 35 centres de données, dans un contexte où l’Afrique héberge moins de 2% des centres de données dans le monde.
Cependant, les exigences de localisation des données pourraient entraîner des coûts supplémentaires pour les entreprises devant adapter leurs opérations aux nouvelles régulations. Le respect de ces nouvelles directives pourrait aussi nécessiter de nouveaux mécanismes de surveillance et de régulation.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 18 février 2025)