Le Niger intensifie ses efforts pour généraliser l’accès aux services numériques
mardi 14 octobre 2025
La fracture numérique est assez prononcée au Niger. Les données officielles montrent qu’environ 70 % de la population est privée d’accès à Internet.
Les autorités nigériennes poursuivent leurs efforts en faveur de la généralisation de l’accès aux services numériques. Le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies de l’information, Adji Ali Salatou, a procédé le lundi 13 octobre à l’installation d’un comité ad hoc chargé d’élaborer la stratégie d’accès universel aux services numériques et son plan d’action.
Selon le ministre, cette initiative vise à « apporter les services de communication électronique dans les nombreuses zones rurales et localités encore dépourvues de connectivité, contribuant ainsi à réduire la fracture numérique qui persiste entre les régions et entre les citoyens ».
M. Salatou a souligné que la future stratégie permettra au Fonds d’accès universel de jouer pleinement son rôle dans le désenclavement numérique du pays. Codifié par le décret n° 2018 736 PRN du 19 octobre 2018, ce fonds est géré par l’Agence nationale pour la société de l’information (ANSI). Il est alimenté par les contributions des opérateurs télécoms titulaires d’une licence (2 % de leur chiffre d’affaires) et de ceux disposant d’une autorisation (1 %), ainsi que par les appuis des partenaires au développement, les dons et legs, les subventions publiques…
Le Niger mise également sur le projet Villages intelligents pour la croissance rurale et l’inclusion financière (PVI), mis en œuvre sur la période 2020–2026 avec un financement de 100 millions USD de la Banque mondiale. Le programme vise à assurer la connectivité numérique de 1,9 million de ruraux et à favoriser l’inclusion financière digitale. Il prévoit la couverture 3G/4G de 2175 localités, la connexion haut débit de 300 établissements scolaires et 340 centres de santé intégrés, ainsi que la construction de 150 centres numériques à travers le pays. Toutefois, la mise en œuvre du projet a connu un ralentissement en 2024, en raison du changement de gouvernance intervenu en 2023. Sa reprise a été discutée lors d’une rencontre entre les autorités nigériennes et la Banque mondiale en juin 2025.
Le pays a par ailleurs attribué une licence d’exploitation à la société américaine Starlink en novembre 2024, avant le lancement de ses services en mars 2025. Les autorités estiment que cette arrivée contribuera à améliorer la pénétration de l’Internet et des services mobiles grâce à la connectivité Internet par satellite. En parallèle, le Niger et les autres pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) prévoient de déployer leurs propres satellites pour renforcer la couverture télécoms régionale.
Selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), la 3G et la 4G ne couvraient respectivement que 24 % et 17,5 % de la population en 2022. L’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP) indique qu’à fin mars 2025, la couverture géographique globale atteignait 32 %, bien que ce chiffre ait été affecté par l’absence de données de Niger Télécom. La couverture de la population s’établissait à 77 %, avec un taux de pénétration mobile de 59,73 % et d’Internet de 40 %. Fin 2023, l’UIT estimait le taux de pénétration Internet dans le pays à 23,2 %.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 14 octobre 2025)