Le monde coupé en deux sur la question de la gouvernance d’Internet
samedi 15 décembre 2012
La Conférence mondiale des télécommunications internationales (WCIT) s’est achèvée à Dubaï sur un constat de divergence entre 89 pays qui ont signé le traité portant sur la révision du Règlement des télécommunications internationales (RTI) et 55 pays qui le rejettent. L’enjeu se focalise sur la gouvernance de la toile.
La plupart des pays occidentaux, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France ou encore le Canada, ont refusé de signer le traité qui remettrait, selon eux, les clés de l’internet à une agence onusienne, et donc aux Etats. Les pays occidentaux voient dans cette perspective une menace sur la liberté d’expression et cherchent à éviter que des pays comme la Chine ou la Russie ne puissent user de leur poids à l’ONU pour museler la toile. Cette position est naturellement soutenue par les grands acteurs privés occidentaux du net tels que Google ou l’ICANN.
Une crainte que ne partage pas le secrétaire général de l’UIT, Hamadoun Touré, qui assure que le nouveau traité n’avait « pas du tout d’impact sur Internet » et qui souligne que le traité donne des garanties quant à la liberté d’expression : « Nous avons un article spécial consacré à la défense des droits de l’Homme » a-t-il déclaré.
Pour les partisans du Traité, le refus des Occidentaux relève davantage d’une défense d’intérêts économiques, considérant que la mainmise américaine sur la gouvernance du web favorise plus les grandes compagnies occidentales des TIC que la liberté d’expression.
(Source : Agence Ecofin, 15 décembre 2012)