OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2020 > Juin 2020 > Le futur digital du Kenya pourrait s’assombrir avec les contenus numériques (…)

Le futur digital du Kenya pourrait s’assombrir avec les contenus numériques bientôt taxés

mercredi 10 juin 2020

Fiscalité

En 2018, les utilisateurs Ougandais de Facebook, Twitter et WhatsApp ont fait l’amer constat qu’ils devaient dorénavant payer une taxe de 200 shillings par jour avant d’avoir accès aux réseaux sociaux. A travers la prise de cette décision, l’objectif affiché par le pouvoir de Kampala était de lutter contre les fausses rumeurs et les mensonges.

Depuis l’entrée en vigueur de cette décision, d’autres pays africains ont emboité le pas à l’Ouganda. En effet, après la Zambie, le Kenya souhaite procéder à l’adoption d’une nouvelle réglementation sur les contenus en provenance du net.

Le projet Kenyan entend implémenter une taxe sur la valeur ajoutée qui s’applique au téléchargement des applications et autres contenus numériques. Pour l’heure, l’Autorité fiscale du Kenya a pris le soin de solliciter l’avis du grand public. Il convient cependant de dire que si cette mesure est adoptée, l’accès à Internet deviendra plus cher dans ce pays d’Afrique de l’Est qui inspire le monde entier pour ses prouesses technologiques.

En effet, sur le continent Africain, le Kenya fait partie des pays qui ont effectué ce que de nombreux spécialistes des télécoms appellent un saut de grenouille. De fait, le pays est passé directement à l’utilisation du téléphone portable, sans recourir au développement massif des lignes téléphoniques fixes comme les pays industrialisés.

Par la suite, le Kenya en a profité pour gagner une longueur d’avance, y compris sur l’Occident grâce au légendaire portefeuille électronique M-PESA.

Si l’influence de l’innovation technologique est grande au Kenya, le futur digital de ce pays pourrait toutefois s’assombrir. Il se pourrait en effet que les vidéos, les logiciels, les podcasts et autres contenus disponibles en téléchargement sur le web deviennent des sources de recettes fiscales pour l’Etat Kenyan.

Dans l’immédiat, le projet est toujours en cours d’élaboration. Son aboutissement n’est cependant pas exclu car le recours aux télécoms dans la recherche du cash-flow est grandissant sur le continent.

En RDC, les autorités congolaises ont procédé par exemple à la promulgation du décret n°20/005 du 9 mars 2020 portant sur la certification des appareils mobiles. A travers ce décret, Il est demandé à tout utilisateur d’un téléphone mobile en RDC de payer, via son opérateur téléphonique, une taxe de 1 dollar USD pour les appareils mobiles 2G et 7 dollars USD pour les appareils mobiles 3G, 4G .

Il s’agit d’une manne financière que le régulateur Congolais souhaite obtenir afin de faire face au manque de moyens auxquels il est confronté. Même son de cloche au Kenya car la mesure en gestation serait une réponse aux difficultés économiques que rencontre le gouvernement depuis le début de la pandémie du COVID-19.

Cette traque aux niches fiscales fait malheureusement craindre le pire. En RDC, il s’agit de la sixième taxe qui se rajoute aux cinq premières taxes prélevées depuis février 2012 et qui vise encore une fois à générer des revenus afin de soutenir l’action du régulateur Congolais.

Par ailleurs, cette nouvelle taxe risque d’entraîner une augmentation du coût d’utilisation des appareils mobiles en RDC. Au Congo, certains consommateurs estiment que le secteur des télécoms est déjà soumis à une forte pression fiscale. Ces derniers craignent par conséquent que cette mesure affecte leur portefeuille, déjà surtaxé avec la perception de la taxe des accises sur Internet et celle de 40% du prix du téléphone par la douane.

Au Bénin, le gouvernement qui a organisé une campagne politique exclusivement médiatique cette année, s’empressa deux ans plus tôt de pousser l’agence de régulation des communications électroniques et de la poste à revoir la grille de tarification internet à la hausse. Pourtant au même titre que le gouvernement congolais, le gouvernement béninois entend faire la promotion du numérique à travers son plan d’action politique.

En république du Bénin, certains observateurs de la scène politique estiment que la hausse des tarifs internet participe du désir du gouvernement de taire les critiques sur les réseaux sociaux. Or, à l’image des Maliens, de nombreux Béninois ont reçu des messages du gouvernement sur les réseaux sociaux durant la campagne politique exclusivement médiatique cette année.

Lors des élections présidentielles de 2018 au Mali par exemple, la startup Quintly qui propose un outil d’analyse statistique spécialisé dans les données sociales et en particulier provenant des pages Facebook, a mené une étude sur les habitudes des mobinautes maliens de janvier 2018 à Avril 2018. S’il est possible de se réjouir du fait qu’on peut diffuser sur Internet des spots de campagne, l’utilisation des réseaux sociaux favorise la manipulation des opinions politiques.

Le Cameroun a ainsi fait appel à Facebook afin de lutter contre les fausses informations en prélude aux élections du 07 octobre 2018. A l’ère de la communication politique digitale, il est également possible de recourir aux techniques de marketing individualisé.

En général, ces techniques permettent de cibler le comportement des électeurs lors d’une campagne exclusivement médiatique. En 2017 par exemple, l’élection organisée par le Kenya avait été qualifiée par Hillary Clinton de projet Cambridge Analytica. Durant la campagne qui précéda le vote, les kenyans ont reçu sur leurs téléphones un flot abondant de rumeurs, de photomontages, de faux articles de presse et de faux reportages.

Selon certaines sources, l’entreprise Britannique continuerait de se servir des données issues de l’utilisation de Facebook afin de faire prospérer ses activités dans de nouveaux pays.

Ces dernières années, certains pays ont aussi procédé à la mise en place de la biométrie pour enregistrer les votants. Toutefois, la modernisation des documents ayant trait à l’identité des votants soulèvent de nombreux enjeux.

A titre d’exemple, le traitement d’une photo biométrique permet d’inférer une vingtaine de conditions médicales. A l’échelle mondiale, ces précieuses informations attirent la convoitise des sociétés pharmaceutiques qui sont prêtes à payer de fortes sommes pour les acquérir. Dans le contexte de crise actuelle, marqué par la Covid-19, les fausses informations et plusieurs revendications sociales, il reste à savoir si la nouvelle taxe kenyane sera adoptée.

Dr Qemal Affagnon [1]

(Source : Digital Business Africa, 10 juin 2020)


[1] Dr Qemal Affagnon, est le responsable Afrique de l’Ouest de l’ONG de défense des droits numériques, Internet Sans Frontières. Dans le cadre de ses travaux de recherche, il a publié plusieurs articles académiques sur la multifonctionnalité de l’Internet et des réseaux sociaux dans la pratique de la religion. Il est également spécialiste en stratégie de lutte contre les coupures internet, la cybercriminalité et l’éducation aux médias sociaux. En sa qualité d’expert électoral, il a observé des scrutins électoraux en RDC, en Afrique du Sud et au Mozambique.

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2068/2238 Régulation des télécoms
  • 173/2238 Télécentres/Cybercentres
  • 1541/2238 Economie numérique
  • 854/2238 Politique nationale
  • 2238/2238 Fintech
  • 255/2238 Noms de domaine
  • 813/2238 Produits et services
  • 692/2238 Faits divers/Contentieux
  • 368/2238 Nouveau site web
  • 2153/2238 Infrastructures
  • 791/2238 TIC pour l’éducation
  • 90/2238 Recherche
  • 121/2238 Projet
  • 1423/2238 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 860/2238 Sonatel/Orange
  • 774/2238 Licences de télécommunications
  • 132/2238 Sudatel/Expresso
  • 468/2238 Régulation des médias
  • 603/2238 Applications
  • 494/2238 Mouvements sociaux
  • 783/2238 Données personnelles
  • 60/2238 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2238 Mouvement consumériste
  • 179/2238 Médias
  • 321/2238 Appels internationaux entrants
  • 692/2238 Formation
  • 51/2238 Logiciel libre
  • 840/2238 Politiques africaines
  • 407/2238 Fiscalité
  • 83/2238 Art et culture
  • 285/2238 Genre
  • 739/2238 Point de vue
  • 487/2238 Commerce électronique
  • 703/2238 Manifestation
  • 156/2238 Presse en ligne
  • 62/2238 Piratage
  • 102/2238 Téléservices
  • 424/2238 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2238 Environnement/Santé
  • 156/2238 Législation/Réglementation
  • 167/2238 Gouvernance
  • 824/2238 Portrait/Entretien
  • 72/2238 Radio
  • 340/2238 TIC pour la santé
  • 133/2238 Propriété intellectuelle
  • 29/2238 Langues/Localisation
  • 524/2238 Médias/Réseaux sociaux
  • 919/2238 Téléphonie
  • 95/2238 Désengagement de l’Etat
  • 484/2238 Internet
  • 57/2238 Collectivités locales
  • 188/2238 Dédouanement électronique
  • 500/2238 Usages et comportements
  • 512/2238 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2238 Audiovisuel
  • 1356/2238 Transformation digitale
  • 191/2238 Affaire Global Voice
  • 75/2238 Géomatique/Géolocalisation
  • 146/2238 Service universel
  • 331/2238 Sentel/Tigo
  • 87/2238 Vie politique
  • 728/2238 Distinction/Nomination
  • 17/2238 Handicapés
  • 339/2238 Enseignement à distance
  • 322/2238 Contenus numériques
  • 292/2238 Gestion de l’ARTP
  • 89/2238 Radios communautaires
  • 800/2238 Qualité de service
  • 212/2238 Privatisation/Libéralisation
  • 67/2238 SMSI
  • 224/2238 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1276/2238 Innovation/Entreprenariat
  • 674/2238 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2238 Internet des objets
  • 86/2238 Free Sénégal
  • 173/2238 Intelligence artificielle
  • 97/2238 Editorial
  • 13/2238 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous