Le fichier électoral disponible aujourd’hui : Ousmane Ngom jubile et fait les comptes
jeudi 23 novembre 2006
La refonte totale du fichier électoral est terminée. Le ministre de l’Intérieur l’a annoncé hier avec la présentation de ses éléments constitutifs. Disponible à partir de ce jour, il aura coûté 20 milliards de francs Cfa. Parallellement s’ouvre la la période de contentieux électoral après plusieurs semaines de retard sur le calendrier initial.
« Enfin ! nous y voilà. Je tiens entre les mains le nouveau fichier électoral. Il sera dès demain à la disposition de tout le peuple Sénégalais, sur l’ensemble du territoire. » Entouré de ses collaborateurs, le ministre de l’intérieur et des collectivités locales M. Ousmane Ngom est visiblement fier de l’aboutissement de la construction d’un nouveau fichier électoral numérisé pour le Sénégal. C’était lors d’une conférence de presse tenue dans ses locaux de la Place Washington.
Le « joyau » aura coûté aux contribuables la bagatelle de 20 milliards de francs CFA. « Le Président Wade a consenti sur le budget national un grand sacrifice afin de nous doter des équipements les plus modernes », argue le ministre de l’Intérieur. Selon Me Ngom, les 120 000 pages du fichier numérisé ont enregistré plus de 5 millions d’inscrits, d’où la mobilisation sur le terrain et à l’intérieur du pays de 498 commissions dont 179 fixes et 319 mobiles qui ont été déployées avec le matériel approprié. Côté ressources humaines, il a fallu la mise à contribution de plus de 5000 agents en plus de l’organisation de 20 missions dépêchées à l’étranger. A ce jour, note le ministre, « 7 261 742 cartes (Ndlr : cartes d’électeurs et cartes d’identité numérisées confondues) ont été produites et 3 500 000 cartes déjà distribuées. Cette fois-ci, la distribution a commencé plusieurs mois à l’avance et se poursuivra jusqu’au jour du scrutin ».
La carte d’électeur comporte une photographie numérique et des données biométriques, tout comme la nouvelle carte d’identité (em-preintes digitales, caractéristiques physiques propres à chaque individu) permettant aussi de fixer définitivement l’état civil, et de garantir l’unicité de la personne, ajoute Me Ngom. Concernant la publication des listes, la nouveauté annoncée par le ministre de l’Intérieur est qu’elle ne se limitera plus au siège de l’autorité administrative. Elle se fera également dans les communes, communes d’arrondissement, communautés rurales pour descendre jusqu’au niveau des villages.
Grâce aux technologies de l’information et de la communication, des innovations ont également été introduites avec l’utilisation des Sms pour les téléphones portables, l’installation du fichier sur l’Internet avec un site web et un service wap, un numéro vert (800 2007) et un centre d’appel. « Ces instruments permettront aux citoyens d’être informés (...) sur la situation exacte de leur inscription, et pourront ainsi savoir s’ils figurent ou non sur les listes électorales, si leurs cartes sont disponibles et à quel niveau. » Cette publication des listes ouvre en même temps la période dite de « gestion du contentieux » qui va perdurer jusqu’au 23 décembre.
Interpellé sur la « présence » d’étrangers sur les listes électorales, Ousmane Ngom se fâche et tire sur les partis d’opposition. « Ils ne sont pas sérieux. S’ils ont un fichier différent de celui qui sortira aujourd’hui, qu’ils me le disent. »
Aïssatou LAYE
(Source : Le Quotidien, 23 novembre 2006)