Le directeur du CESTI préconise la mise en place d’une ”charte d’utilisation de l’IA” pour les écoles de journalisme
jeudi 18 décembre 2025
Le directeur du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), Mamadou Ndiaye, estime que l’enjeu principal de la formation dans les écoles de journalisme réside dans la définition d’une ‘’charte d’utilisation de l’Intelligence artificielle” pour une règlementation de cet outil numérique.
”L’enjeu principal, le défi, pour nous, école de journalisme, c’est de définir ce qui peut constituer, une charte d’utilisation de l’IA”, a-t-il souligné.
Président du Réseau mondial francophone des écoles de journalisme, il a assuré que ses collègues des 15 écoles de journalisme reconnues en France ont mis en place une charte d’utilisation de l’IA.
Mamadou Ndiaye s’exprimait mercredi à la cérémonie d’ouverture, à la Maison de la presse Babacar-Touré, d’une conférence internationale sur le thème ”Journalisme, démocratie et mutations numériques : quel avenir pour l’information fiable en Afrique ?”.
Cette conférence est organisée dans le cadre de la célébration des 60 ans du CESTI, une école de journalisme de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
”Aujourd’hui, que les journalistes l’avouent ou pas, le reconnaissent ou pas, ils utilisent l’IA d’une certaine façon. Même si vous ne l’utilisez pas dans la création de l’information, vous l’utilisez dans la recherche, vous l’utilisez parfois pour faire du montage automatique’’, a affirmé Mamadou Ndiaye.
Il a insisté sur la nécessité de ‘’réglementer l’utilisation de l’IA”, rappelant aux jeunes diplômés et aux praticiens l’importance du respect des règles déontologiques et des principes éthiques qui entourent le métier du journalisme et l’utilisation de la technologie de manière générale.
Dans ce sens, il a indiqué que le CESTI a mis en œuvre des “transformations” dans l’offre de formation, en intégrant, depuis 2007, tout ce qui est web journalisme, pratique du blogging.
Il a également annoncé l’introduction de l’enseignement en intelligence artificielle à partir de cette année, pour donner aux journalistes les capacités de pouvoir interagir avec l’espace numérique.
”Donc, nous sommes en train de nous adapter à l’écosystème, pour dire aux journalistes que l’intelligence artificielle ne peut être qu’un outil, et que vous pouvez l’utiliser, même si c’est sur la base de ce qui est défini par votre rédaction’’, soutient le directeur du CESTI.
M. Ndiaye, par ailleurs enseignant en sciences de l’information et de la communication, estime que tous les acteurs de l’écosystème médiatique, que ce soit les journalistes, les écoles ou les structures de télédiffusion, les organes de presse doivent “s’adapter et travailler à mieux comprendre la technologie pour pouvoir l’utiliser à bon escient”.
Il a souligné également que cette conférence internationale de deux jours est une occasion pour ‘’questionner l’évolution du métier, mais également ses relations avec les différents pouvoirs et tout ce qui concerne la société”.
Huit problématiques ‘’majeures’’ qui concernent le journalisme seront abordées, parmi lesquelles l’intelligence artificielle, le financement des médias, la liberté de la presse, la protection du journalisme, entre autres.
Des recommandations sont attendues à l’issue de cette conférence et seront destinées à tous les acteurs de l’écosystème.
(Source : APS, 18 décembre 2025)
OSIRIS