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Le développement des TIC en Afrique. Le boom des technologies de l’information et des communications

mercredi 24 juin 2009

Politiques africaines

L’état des technologies de l’information et des communications reflète le retard économique que le continent connait dans d’autres domaines. La quasi-absence d’opérateurs internationaux ainsi que le caractère national des entreprises intervenant dans le domaine sont bien souvent pointés du doigt. Ces deux phénomènes pourraient pourtant représenter en fait de formidables atouts dans le développement des technologies de l’information et des télécommunications en Afrique.

Du bon usage de la privatisation. Le secteur des télécommunications est en pleine croissance en Afrique. Il n’en a pas toujours été ainsi. Les télécommunications ont en effet durant des années été un marché public. Dans la plupart des pays, les entreprises publiques de télécommunications ont souffert des nombreuses politiques d’ajustement structurels édictées par Bretton Woods, ainsi que d’une mauvaise gestion, car confiées à des politiciens incompétents et en quête de reconnaissance. Afin de renflouer leurs caisses, les Etats décident donc tour à tour de se désengager de ces entreprises qui représentent un poids dans leurs finances publiques, et de confier au secteur privé la fourniture de ces services. Dans les années 1990, une vague de privatisation se poursuit, dans tous les domaines, permettant aux Etats de remplir leurs caisses, à bon ou mauvais escient : au Sénégal, privatisation de Sonatel en août 1995, au Cameroun privatisation de Camtel en 1999.

Téléphonie fixe et Internet.Les privatisations dans le secteur ont permis des avancées notables, cependant elles ne sont pas sans conséquences néfastes sur les secteurs en question. En matière de téléphonie fixe, le secteur souffre d’un manque d’investissement criant. Infrastructures coûteuses, entretien lourd. La libéralisation a dans de nombreux pays conduit à la création d’un monopole, car elle n’a pas été accompagnée d’un cadre réglementaire fort et effectif. Or une fois l’intérêt privé créé, ce dernier a non seulement la motivation mais également les moyens financiers de maintenir se position de monopole. C’est ainsi que l’on observe une situation regrettable, ou une seule entreprise détient l’exploitation du secteur... Le développement a alors tendance à stagner : l’indice des télécommunications montrait en 2000 que seul 2.48% des habitants disposaient d’une ligne fixe en Afrique, contre 35.18% sur le continent américain, 9.55% en Asie, 39.43% en Europe et 40.62% en Océanie.

Mais l’économie privée peut également représenter une source de création de richesses et être un véritable moteur du progrès économique et social. Au travers de callcenter, cybercafés et autres, la libéralisation partielle du secteur a permis d’obtenir des résultats considérables dans le domaine de l’Internet. Mais seul 4% de la population peut se prévaloir d’un accès à internet. L’Afrique subsaharienne souffre d’un manque criant de bande passante. L’Afrique de l’Est notamment fait partie de ces rares régions peuplées n’ayant aucun accès aux fibres optiques. Et même lorsque la fibre optique est disponible,un service de qualité n’est pas garanti. Le Cameroun en a fait l’expérience le mois dernier. 11 mois après l’inauguration du réseau optique internet, le pays entier a été durant une semaine coupé du monde. Les raisons invoquées sont notamment une défaillance technique du câble sous-marin qui assure les communications internationales par fibre optique. Le secteur souffre ainsi encore de lacunes, mais doté de fortes politiques de réglementations, d’une concurrence loyale et d’investissements plus lourds, le secteur pourrait être moteur du développement, voir des économies nationales.

Le boom de la téléphonie mobile.Ces problèmes réglementaires ainsi que les coûts de ces technologies expliquent le faible développement d’Internet et sont aussi à l’ origine du boom de la téléphonie mobile. Le graphique 2 ( voir portofolio) montre le nombre de connections et la densité en terme de portables dans un nombre sélectionné de pays africains. En Tanzanie, la croissance de la téléphonie mobile a été de 1600% entre 2002 et 2008 (prévisions 2008). Encore plus remarquable au Nigeria, la croissance a été de 7000% sur 6 ans. Le taux de pénétration est passé en Afrique de 0.5% en 2002 à 34.3%, au premier trimestre 2008. La croissance de la téléphonie mobile a ainsi été exceptionnelle, dépassant toutes les attentes. La GSM Association prévoit une poursuite de la baisse du coût du réseau téléphonique ainsi que des appareils qui lui sont associés, ce qui devrait permettre l’accès au plus grand nombre. L’agence Wireless Intelligence prévoit quant à elle une croissance de 50% du nombre de souscripteurs - passant de 200 millions à 300 millions de personnes en l’espace de deux ans.

Fort de ce succès et avec la libéralisation du secteur des télécommunications en Afrique, de nombreux opérateurs sont apparus sur la scène, notamment Celtel et MTN. Créé en 1998 par le soudanais Mo Ibrahim, Celtel a connu un véritable succès. Elle compte désormais plus de dix millions de clients répartis sur 14 pays d’Afrique subsaharienne . De la même manière, l’entreprise MTN fait des efforts considérables pour relier l’Afrique au reste du monde et ne cesse d’accroître sa présence sur le continent. L’entreprise offre ses services en Ouganda, au Rwanda, au Cameroun et au Swaziland et vient juste de décrocher une licence GSM au Nigeria. Le Graphique 3, correspondant a l’évolution de son cours sur le Johannesburg Stock Exchange atteste de la performance financière du groupe MTN.

Le téléphone portable, plus qu’un objet de luxe, une nécessité.Les applications de la téléphonie mobile sont nombreuses. Deux d’entre elle nous sont apparues très pertinentes compte tenu du contexte géographique et économique du continent.

– M-Banking Le téléphone mobile s’est avérée offrir de nombreux avantages par rapport aux banques traditionnelles. Les institutions financières sont en effet quasi absentes dans les zones rurales, de même que les distributeurs automatiques. A cela s’ajoute un accès limité à Internet, pour les raisons évoquées plus haut. Enfin, une faible part de la population dispose de compte en banque. Ceci représente une base excellente pour le développement de la banque par téléphone mobile, ou M-Banking , dont l’entreprise Wizzit est une pionnière. Basée en Afrique du Sud, l’entreprise vise des clients ne disposant pas de compte en banque depuis 2005. Elle est très plébiscitée par ses clients pour le confort qu’elle apporte, son faible coût et la sécurité qu’elle offre. Vodafone est désormais très friand de l’Afrique : en dehors des nombreux investissements que l’entreprise britannique réalise au travers de participations minoritaire, la société a contracté un partenariat avec l’entreprise kenyane Safaricon et la Banque Commerciale d’Afrique afin de lancer M-Pesa, un service financier de téléphonie mobile. Lancé en 2007, ce service a séduit plus de 100 000 utilisateurs en l’espace de 3 mois et prévoit déjà de se lancer sur le marché de la Tanzanie.

– M-Trading Autre innovation, Tradenet a vu le jour il y a un an au Ghana. Cette plateforme de spéculation permet aux producteurs et traders africains d’échanger des informations - noms, localisations, intérêts en terme d’affaire, prix de plus de 400 producteurs situés en Afrique de l’Ouest , numéros de téléphone - sur des produits agricoles, au travers de leur téléphone portable. Par le biais de SMS, les utilisateurs peuvent également souscrire à un programme d’alerte les tenants informés sur les produits agricoles et régions qui les intéressent. Ce programme, soutenue par USAID - financement à hauteur de 11 millions de dollars - pourrait accroître de façon significative le commerce intra régional des produits agricoles. Il pourrait ainsi permettre aux agriculteurs d’écouler leur stocks, conditions sine qua none d’un rendement et donc d’un revenu optimal.

Les limites de ces innovations résident évidemment dans le fort taux d’analphabétisme et de pauvreté parmi les agriculteurs, ce qui rend l’acquisition d’ordinateurs ou même de téléphones portables peu aisés. Pour contourner ce problème, les initiatives se multiplient. Au Ghana, le programme inclut un apprentissage destiné aux enfants lettrés d’agriculteurs afin que ces derniers assistent leurs parents dans l’utilisation de l’application. Au Togo, les agriculteurs disposent de Points d’Information Commerciales et Agricoles (PICA). Equipés d’ordinateurs et d’un accès à la plateforme Tradenet au travers d’Internet, ces centres permettent à des producteurs et traders de consulter en temps réel les informations disponibles sur le site. Autant d’initiatives donc qui montrent la volonté de changement sur le continent.

En mars 2005, S.E.M Abdoulaye Wade, Président du Sénégal inaugurait le Fond Mondial de Solidarité Numérique. Il vise à mettre les technologies de l’information et de la communication au service du développement et à construire une société de l’information. De la même manière, le partenariat Connect Africa, lancé lors du sommet des Chefs d’Etat de Kigali, en Octobre 2007, rassemble des partenaires autours de projets visant à compléter, accélérer et renforcer les projets publics et privés dans le secteur des TIC. Ainsi donc, réduire la fracture numérique représente désormais plus qu’un enjeu, mais une priorité pour de nombreux Etats africains. Réduction du phénomène de mégalopole, accès à l’information en temps réel, télémédecine ; assurer un meilleur accès aux TIC devrait représenter une véritable révolution pour l’Afrique du 21ème siècle.

Stella Ayoko Dosseh

(Source : Ananzie, 24 juin 2009)

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