Le BSDA n’écarte pas l’éventualité de faire appel à la force publique pour le paiement des droits d’auteur
jeudi 20 août 2009
Le Bureau sénégalais du droit d’auteur (BSDA) a indiqué, jeudi, lors d’un point de presse, qu’il n’écarte pas l’éventualité de faire appel, si nécessaire, à la force publique, pour amener le Groupe Walfradjri et la radio ‘’Top FM’’ à payer les redevances qu’ils doivent aux musiciens.
‘’ Le tribunal a sommé Walfradjri et Top FM d’arrêter tout programme diffusant des œuvres protégées et a donné au BSDA les moyens d’appliquer cette décision au nom des auteurs et si besoin par la force publique. Et nous pouvons l’appliquer immédiatement ‘’, a dit le président du Conseil d’administration du BSDA.
Abdou Aziz Dieng a cependant indiqué que la structure entend d’abord jouer la carte de la communication ‘’ en sensibilisant la presse et l’opinion publique’’.
Selon lui, si les œuvres des créateurs ont besoin d’être diffusées, les diffuseurs ont aussi besoin de ces œuvres. Toutefois, ‘’cela ne peut se faire que dans une perspective gagnant-gagnant’’, a-t-il dit.
Le BSDA a donné au groupe Walfradjri un délai de huit jours pour payer les redevances et signer un contrat avec lui.
Le musicien Thione Seck a cependant proposé de discuter avec le patron du Groupe Walfradjri. ‘’ Donnez- moi deux jours de plus pour discuter avec le président de Walfradjri. Je pense qu’il n’a pas vraiment compris ce dont il s’agit’’, a-t-il déclaré.
De son côté, le président du Conseil d’administration du BSDA a expliqué que sa structure a toujours privilégié le dialogue, exhibant plusieurs correspondances qu’ils auraient adressées au PDG de Walfradjri. ‘’ Toutes les bonnes volontés sont encouragées mais nous resterons fermes’’, a-t-il martelé.
Pour le moment, les organisateurs du point de presse ne donnent aucune précision sur le montant exact de la somme que doivent les deux organes au titre des droits d’auteur.
‘’ La somme ne peut être déterminée que si nous recevons de la part de ces organes de presse des documents en rapport avec leurs recettes publicitaires et leur budget de fonctionnement. Pour cela, il faut leur collaboration’’, a expliqué la directrice du BSDA, Ndeye Abibatou Youm Diabé Siby, à la fin du point de presse.
Ce point de presse fait suite à celui organisé le 22 mai et dont le but était de faire comprendre aux médias l’importance du droit d’auteur.
Depuis, ‘’ beaucoup de patrons d’organes de presse ont commencé à se mettre dans la légalité. Ce qui m’inquiète, c’est que le patron du groupe Walfradjri ne comprenne pas que le droit d’auteur est un salaire différé’’, a fait remarquer Lafi Benjelloun, membre du conseil d’administration de la structure en charge des droits d’auteur.
Le point de presse s’est déroulé en présence de représentants de l’Association des métiers de la Musique du Sénégal (AMS), de Cheick Gaido Ba, président de l’Association des cinéastes du Sénégal (CINESEAS).
(Source : APS, 20 août 2009)