OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2008 > Juin > Le Bill Gates africain interpelle l’Afrique

Le Bill Gates africain interpelle l’Afrique

vendredi 6 juin 2008

Politiques africaines

L’Afrique francophone connaît peu Philip Emeagwali. Surnommé « Père de l’internet » par CNN et le Times, cet informaticien nigérian est l’un des gourous du nouvel âge de la société de l’information, qualifié par Bill Clinton de « Bill Gates africain ».

Récipiendaire du Prix Gordon Bell (équivalent du Prix Nobel dans le domaine informatique), Philip Emeagwali fait de l’industrialisation de l’Afrique son credo. Nous vous livrons ci-dessous des extraits d’une intervention faite devant la communauté africaine à Valence, le 11 mai 2008.

C’est le 25 mai 1963 qu’a été créé l’Organisation de l’unité africaine. Projetez-vous au 25 mai 2063, au centième anniversaire de l’organisation africaine, forcément un moment pour analyser les réussites et les échecs. La manchette d’un journal annonce « les derniers gisements de pétrole dans le territoire américain de l’Afrique de l’Ouest se sont épuisés ». L’article se poursuit ainsi : « Les dernières parties de la forêt équatoriale vont bientôt disparaître, traversées par des pipelines et des plateformes de forage des usines de raffinage de gaz naturel. La pollution globale sera le legs des générations futures. Les réserves pétrolières offshore de l’Afrique sont taries. Les installations pétrolières abandonnées deviendront alors un objet d’attraction pour les touristes. Les constructions qui accueillaient les bureaux et les usines des compagnies pétrolières se transformeront en villes fantômes. Dans un monde sans pétrole, le transport aérien va disparaître, et les hommes recommenceront à traverser les mers avec des navires à vapeur. Les fermiers utiliseront des chevaux à la place des tracteurs. La faux remplacera la moissonneuse batteuse. A mesure que les cultures diminueront, la famine envahira le globe. Sans moyens de faire rouler leurs véhicules, les parents resteront chez eux, sans boulot et les enfants marcheront pour aller à l’école ».

100 dollars en minerais de fer vaut le double une fois transformé en pots pour boire et réexporté vers l’Afrique. La même quantité vaudra 65 000 dollars, une fois transformée en aiguilles en Asie, 5 millions de dollars sous forme de bracelets à montres en Europe.

Un tel scénario peut devenir réalité car l’offre en pétrole n’est pas illimitée. Nous savons que les réserves actuelles ne conduisent pas l’humanité à plus de 40 ans. C’est aussi certain que la mort ou les taxes. Mais au lieu d’entrer dans la polémique à propos de l’année exacte où le pétrole va s’épuiser, je préfère supposer que nous y sommes déjà. Cela peut arriver plus vite qu’on ne le pense. Nos descendants nous remercierons ou nous blâmerons sur la quantité de pétrole que nous leur laisserons. Au lieu de se demander quand l’Afrique sera à bout de ses ressources naturelles, l’on peut se demander que fait l’Afrique de son pétrole et de ses matières premières ?

Capital intellectuel

Actuellement, l’équivalent de 100 dollars en minerais de fer vaut le double une fois transformé en pots pour boire et réexporté vers l’Afrique. La même quantité vaudra 65 000 dollars, une fois transformée en aiguilles en Asie, 5 millions de dollars sous forme de bracelets à montres en Europe. D’où vient ce gap ? Il vient du capital intellectuel européen, du patrimoine de connaissances collectives de son peuple qui lui permet d’acheter 100 dollars en barres de fer, de les transformer et de les livrer avec une valeur ajoutée 50 000 fois supérieure. Cela revient à dire que l’absence du capital intellectuel est la cause de la pauvreté. Sans un capital intellectuel africain, le fer extrait de l’Afrique continuera à être transformé en Europe et à être réexporté en Afrique à des prix énormes. Pour rompre avec ce schéma, le continent devra promouvoir la créativité et l’éducation, indispensables pour donner de la valeur à ses matières premières. La pauvreté n’est pas l’absence d’argent, mais plutôt l’absence de connaissances. Dans les pays africains exportateurs de pétrole, des multinationales comme Shell, qui vendent des plateformes en échange de 40% de royalties sur la valeur du pétrole exporté, deviendront toujours plus riches alors que les travailleurs au sein de ces plateformes deviendront de plus en plus pauvres. Nul doute, l’éducation réduit plus vite la pauvreté que le pétrole. C’est le capital intellectuel et non les gros salaires qui élimineront la pauvreté. Si nous demandons tous de gros salaires, nous finirons par les dépenser pour nos propres besoins. Le capital intellectuel, lui, permettra de créer des produits dérivés à partir de la technologie. A la fin, il y aura non seulement redistribution de la richesse, mais aussi création et contrôle de la nouvelle richesse. La capacité africaine de réduire la pauvreté apportera la prospérité pour des millions de gens.

Télécommunications

Le catalyseur de cette prospérité peut être les télécommunications. Si 300 millions d’Africains peuvent travailler pour des compagnies occidentales (comme le font des millions d’Indiens), ce sont les deux parties qui vont en bénéficier. La stratégie consiste à reconnaître les besoins en travail du marché mondial du travail et de permettre à l’Afrique de répondre à ces besoins. Par exemple, les experts comptables vivant en Afrique où la main d’œuvre est la moins chère, peuvent répondre aux besoins de la demande de l’entreprise américaine en prestations comptables. De plus, le décalage horaire peut être mis à profit pour améliorer la productivité des entreprises. Autant de synergies qui supposent encore une fois la connaissance et la maîtrise de la technologie. L’Afrique périra si elle continue à consommer ce qu’elle ne produit pas et à produire ce qu’elle ne consomme pas.

(Source : Les Afriques, 6 juin 2008)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2601/2787 Régulation des télécoms
  • 243/2787 Télécentres/Cybercentres
  • 1877/2787 Economie numérique
  • 973/2787 Politique nationale
  • 2787/2787 Fintech
  • 349/2787 Noms de domaine
  • 1014/2787 Produits et services
  • 866/2787 Faits divers/Contentieux
  • 433/2787 Nouveau site web
  • 2777/2787 Infrastructures
  • 992/2787 TIC pour l’éducation
  • 130/2787 Recherche
  • 159/2787 Projet
  • 1740/2787 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1052/2787 Sonatel/Orange
  • 916/2787 Licences de télécommunications
  • 174/2787 Sudatel/Expresso
  • 610/2787 Régulation des médias
  • 798/2787 Applications
  • 626/2787 Mouvements sociaux
  • 944/2787 Données personnelles
  • 65/2787 Big Data/Données ouvertes
  • 355/2787 Mouvement consumériste
  • 236/2787 Médias
  • 370/2787 Appels internationaux entrants
  • 899/2787 Formation
  • 74/2787 Logiciel libre
  • 1074/2787 Politiques africaines
  • 550/2787 Fiscalité
  • 112/2787 Art et culture
  • 352/2787 Genre
  • 918/2787 Point de vue
  • 675/2787 Commerce électronique
  • 917/2787 Manifestation
  • 191/2787 Presse en ligne
  • 70/2787 Piratage
  • 139/2787 Téléservices
  • 563/2787 Biométrie/Identité numérique
  • 199/2787 Environnement/Santé
  • 240/2787 Législation/Réglementation
  • 224/2787 Gouvernance
  • 1035/2787 Portrait/Entretien
  • 98/2787 Radio
  • 403/2787 TIC pour la santé
  • 191/2787 Propriété intellectuelle
  • 31/2787 Langues/Localisation
  • 626/2787 Médias/Réseaux sociaux
  • 1184/2787 Téléphonie
  • 131/2787 Désengagement de l’Etat
  • 603/2787 Internet
  • 83/2787 Collectivités locales
  • 226/2787 Dédouanement électronique
  • 639/2787 Usages et comportements
  • 648/2787 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 342/2787 Audiovisuel
  • 1675/2787 Transformation digitale
  • 268/2787 Affaire Global Voice
  • 88/2787 Géomatique/Géolocalisation
  • 200/2787 Service universel
  • 406/2787 Sentel/Tigo
  • 121/2787 Vie politique
  • 904/2787 Distinction/Nomination
  • 17/2787 Handicapés
  • 404/2787 Enseignement à distance
  • 410/2787 Contenus numériques
  • 377/2787 Gestion de l’ARTP
  • 111/2787 Radios communautaires
  • 981/2787 Qualité de service
  • 283/2787 Privatisation/Libéralisation
  • 84/2787 SMSI
  • 305/2787 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1543/2787 Innovation/Entreprenariat
  • 780/2787 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 31/2787 Internet des objets
  • 87/2787 Free Sénégal
  • 225/2787 Intelligence artificielle
  • 134/2787 Editorial
  • 11/2787 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous