Lancement d’un bouquet unique pour les télévisions francophones : Satafrica unifie l’Afrique
mardi 19 juin 2007
Les télévisions africaines francophones seront bientôt logées dans un même bouquet vers le début de l’année prochaine. Ce bouquet, qui s’appelle Satafrica, va permettre de véhiculer l’identité culturelle de la Francophonie et de lutter contre la piraterie dont sont victimes certaines télévisions africaines, notamment en Europe.
Les télévisions d’Afrique francophone seront dans un même satellite vers le début de l’année 2008. Dispersées au niveau de plusieurs satellites, elles seront hébergées par Intersat, qui loge déjà plus de 60 % de ces télévisions sous la bannière Satafrica. D’ailleurs, une rencontre s’est tenue à Dakar sous l’initiative du Médiaf (Réseau des médias d’Afrique Francophone) et de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) pour exposer le projet devant certains directeurs de télévisions africaines, qui ont déjà adhéré à ce projet communautaire et continental. Car, il n’existe pas encore de bouquets dans le monde pour les télévisions africaines « qui sont dispersées dans l’espace et souvent laminées par les autres chaînes de la planète ». « Pour l’instant, nous avons une vingtaine de télévisions qui ont donné leur accord. Le travail consistera, pour ces télévisions, à faire du transfert technologique parce qu’elles sont, pour l’essentiel, au niveau de l’Intersat qui dispose de 52 satellites. Ce ne sera pas difficile et les télévisons privées et publiques sont concernées », révèle Séverine Laurent, consultante internationale et secrétaire générale du Médiaf.
En plus, une deuxième rencontre se tiendra à Rabat (Maroc, les 18, 19, et 20 juillet 2007) pour examiner, certainement, les derniers détails avant de lancer le projet.
En tout cas, Satafrica aura incontestablement des retombées économiques énormes pour les télévisions africaines souvent victimes de la piraterie dans le continent européen. « Ce projet est, également, très avantageux pour toutes ces chaînes, parce que cela va lutter contre la piraterie. Car, la majeure partie de ces chaînes sont accessibles par le Net et leurs programmes sont piratés par certaines personnes à 20 euros par mois. Donc, c’est un manque à gagner énorme pour ces chaînes. Pour les populations, il suffira juste de réorienter leur antenne pour l’avoir », avance de nouveau Mme Laurent, la secrétaire générale du Médiaf. Par ailleurs, il faut souligner que ce projet soutenu par l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) va participer davantage à l’expansion et à une bonne implantation de la langue française sur le monde. « Il est clair que ce satellite participera aussi à la défense de la langue française ainsi que l’exploitation des valeurs culturelles de la Francophonie », espère Tidiane Dioh, le responsable des programmes médias à l’Oif.
Bocar Sakho
(Source : Le Quotiden, 19 juin 2007)