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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2004 > Juin > La télévision encore prisonnière...

La télévision encore prisonnière...

mardi 22 juin 2004

Audiovisuel

Au Sénégal, ce n’est pas un secret de dire que la télévision a été et est encore au service exclusif des fins politiques. Les partis politiques au pouvoir s’arrangent toujours pour mettre des hommes de confiance à la tête de ce médium d’Etat, à défaut de le confier à des militants. On se rappelle Monsieur Babacar Diagne, ancien directeur de la télévision et aujourd’hui surprenant conseiller en communication du président Wade, n’a jamais caché son « Dioufisme ». Wade, arrivé au pouvoir, avait manifesté sa volonté de ne pas être en vedette dans les médias d’Etat. D’ailleurs, la nomination de Matar Sylla était bien accueillie. Mais le principal tort de ce dernier, c’est de ne pas rendre visible les moindres actions du président candidat et non pas le prétexte d’une fausse information relative à la famine dans le monde rural.

Le candidat Wade, ayant bien médité le dicton chinois selon lequel « l’image vaut mille mots » et compris l’importance du petit écran pour soigner son image, n’a pas tardé à reprendre sa télévision et de la confier à Abdou Khoudouss Niang, qui même s’il n’est pas encore bleu clair, est un mouride « sadikh » (fervent talibé). Ce dernier n’a pas hésité à braquer toutes les caméras de la Rts sur le candidat Wade, oubliant les autres candidats. Les visites électorales effectuées à Taïf et récemment à Fatick attestent nos propos. Une équipe de la Rts est d’ailleurs détachée à la Présidence, ce qui ne s’est jamais produit auparavant.

C’est ce qui explique la présence exaspérante du candidat Wade au petit écran et que le rédacteur en chef du quotidien Wal Fadjri apprécie en ces termes : « La télé s’est trouvée plus prisonnière que jamais d’un président qui a découvert l’extraordinaire pouvoir d’attrait de ce médium et en use et en abuse pour peaufiner son image présente jusqu’à saturation. »

Au moment où, je rédige cette contribution à deux jours de la visite de Wade à Fatick, on annonce Youssou Ndour dans la capitale du Sine et « Fadidi Na Diam » on peut lire sur le petit écran. Je ne comprends pas sérére, mais du coté de Fatick, on préparait activement la venue du candidat de la Cap 21 ce 17 juin 2004. Une date qui coïncide avec le début des épreuves du Cfee et de l’entrée en sixième. Vous devinez que Fatick sera animée, avec le tonitruant Mbaye Dièye Faye du Super Etoile, comme le promettent les organisateurs. Ces derniers n’ont même pas pensé à leurs élèves. Vous imaginez dans quelles conditions ces pauvres candidats, qui ont besoin de calme et de concentration, vont travailler ! Mais au pays de Goorgui et dans la ville du tout nouveau Ngoorsi, la logique politicienne l‘emporte sur tout, même sur l’avenir des enfants. Cette logique explique souvent la censure, effectuée par la télévision nationale sur certaines informations.

Récemment, la télévision est revenue, en page spéciale, sur le festival des danses sacrées de Fés, qui s’est tenu du 26 mai au 06 juin au Maroc. Les Sénégalais ont pu voir l’accueil réservé à la première dame, Mme Viviane Wade, invitée d’honneur de l’épouse du Roi Mohamed VI. On a pu voir, également au petit écran, les prestations des artistes sénégalais, dont Youssou Ndour et Thio Mbaye. Et le commentaire de toutes ces images était assuré avec beaucoup de professionnalisme par l’envoyé spécial de la Rts, Monsieur Issa Thioro Guèye. Seulement, ce que l’on ne comprend pas : c’est pourquoi, monsieur Guèye a passé sous silence la présence de monsieur Idrissa Seck, qui était, lui aussi, invité d’honneur en sa qualité de maire de la ville de Thiès.

On se rappelle, après l’annulation de la fête de l’indépendance qui était prévue à Thiès, la cité du Rail s’était consolée avec le festival des danses sacrées, qui a vu la participation des troupes du Bénin, de la Mauritanie et du Maroc. Et au menu, il y avait des réflexions sur des thèmes comme « Le sacré et le théâtre », « le sacré et le développement » etc. A Fès également, les activités n’étaient pas essentiellement folkloriques ; il y avait des réflexions essentielles autour du thème : Islam et modernité. Et le maire de Thiès avait fait une importante communication sur l’Islam. Ce qui lui a valu d’être invité, par Monsieur Lucien Lévy Buhl, à participer au projet d’un ouvrage commun qui va réunir des cerveaux chrétiens, musulmans, Juifs et athées sur des questions d’actualités : Djihad, Intégrisme, Droits de l’Homme, Tolérance etc. Sur cela, l’équipe de la Rts n’a fait aucun commentaire. Si ce n’était l’interview accordée à un étudiant sénégalais au Maroc, qui a fait allusion à la présence de monsieur Seck, les Sénégalais n’en sauraient rien.

Au lieu de laisser madame Wade pérorer, où Youssou Ndour et Thio Mbaye s’exprimer dans un mauvais français ; on aurait dû tendre le micro au maire de Thiès pour qu’il s’exprime sur l’importance des thèmes et sous- thèmes débattus lors du festival de Fès ou, pourquoi pas, nous montrer quelques extraits de sa communication. Ce serait à tout l’honneur des Sénégalais, car l’homme ne manque pas de pertinence et de verve pour cela.

Mais au Sénégal on filtre et commente l’information en rapport avec les intérêts politiciens du moment. C’est dommage de le dire ! Mais nous avons une télévision partisane, des journalistes qui ne cachent pas leur engagement politique ; qui ne savent pas, pour reprendre Michel Friedman (ancien journaliste du groupe Jeune Afrique), que « pour la presse, ce n’est jamais bon d’être du côté du gouvernement ».

Forcément, quand une télévision est au service des politiciens, elle faillit à sa mission d’information : si on est trop agréable aux politiciens ; on ne sera pas utile au pays.

Je ne suis pas un professionnel et je suis très mal placé pour donner des leçons de déontologie, mais je peux me permettre de rappeler aux professionnels de la Rts, qu’ils doivent travailler sans cesse à l’effort de transformation nécessaire et incontournable de la maison en véritable service public. Quant aux journalistes privés, ils ne doivent pas donner l’impression que la presse privée est une presse de combat ou d’opposition.

Bira SALL, Tivaouane
Professeur de philosophie au lycée de Kolda
sallbira@yahoo.fr

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