La télémédecine peut se faire facilement, selon un médecin colonel
samedi 27 mars 2010
Le contexte sénégalais permet bel et bien de faire efficacement de la télémédecine dans tous les domaines, a soutenu samedi à Dakar le médecin colonel Cheikh Tidiane Touré, chef du service de chirurgie générale de l’hôpital Aristide Le Dantec.
« La télémédecine peut se faire dans tous les domaines au Sénégal (téléenseignement, téléformation, télexpertise, etc.) », a notamment dit le professeur Touré, en introduisant une conférence sur le sujet. Il a dans ce sens annoncé qu’un projet de loi destiné à vulgariser la télémédecine au Sénégal doit être voté prochainement par les parlementaires.
Intitulée « Télémédecine au Sénégal. Etat des lieux et perspectives », la conférence est à l’initiative de l’Amicale des anciens élèves des Ecoles militaires de santé (AEMS), qui rassemble médecins, pharmaciens, chirurgiens dentistes et vétérinaires militaires (retraités ou en activité) ayant fréquenté les Ecoles militaires de santé (Sénégal, France et Maroc).
Selon le médecin colonel Touré, professeur de chirurgie à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, la télémédecine s’occupe exclusivement de la formation, de la communication en direction des populations pour l’amélioration des systèmes de santé.
« La télémédecine, c’est le partage d’information en matière de santé. C’est un système de santé qui met en réseau des équipements qui génèrent des formations », a-t-il précisé.
Pour lui, le développement des outils de la télémédecine peut apporter une réponse « très efficace » aux besoins des populations rurales, dans la mesure où grâce aux ordinateurs, à la visioconférence, aux matériels de radiologie, l’information est immunisée et transmise par le biais d’un système de communication téléphonique.
« On est en train de chercher des moyens lourds pour faire de la télémédecine, alors qu’il y a une manière simple de le faire », a relevé le professeur Touré, avant de faire savoir qu’avec moins d’un million de francs CFA, il est possible de disposer d’un centre fonctionnel pour faire de la télémédecine hors de Dakar.
Il a révélé qu’un projet de télexpertise radiologique permet de mettre en relation Dakar à Diourbel et Saint-Louis en matière de télexpertise radiologique est à l’étude, dans le cadre d’un partenariat qui en fera un hub de tous les centres de télémédecines du Sénégal.
Le colonel Touré a également rappelé que la médecine nécessite un contact physique entre le patient et le médecin, alors que la télémédecine reste dans le domaine du virtuel.
« C’est une science qui te donne des images et du son mais pas de contact physique. Là où réside la différence avec la médecine normale, c’est surtout l’écart psychologique, parce que le contact physique est plus convivial que la distance », a soutenu le médecin militaire.
(Source : APS, 27 mars 2010)