La SONATEL en eaux troubles, l’affaire Interface SAS éclate au grand jour
dimanche 17 août 2025
Selon des informations rapportées par Libération, Magatte Sylla et sa société Interface Sas ont fait pratiquer des saisies sur les comptes de la Sonatel pour conservation, sûreté et paiement d’un montant total de 1.241.100.600 F CFA.
En exécution d’un jugement rendu le 22 février 2023 par le tribunal de Commerce de Dakar, confirmé par un arrêt de la première Chambre commerciale de la Cour d’appel le 23 mai 2025, et sur la base d’un décompte d’intérêts arrêté au 20 juin 2025, Interface Sas a procédé, les 23 et 24 juin 2025, à une saisie-attribution de créances sur les comptes de la Sonatel ouverts dans divers établissements bancaires, ainsi qu’auprès de « Banque Orange » et « Orange Money ».
Cette saisie a été dénoncée par la Sonatel le 27 juin 2025, suivie d’une assignation en contestation et mainlevée déposée le 24 juillet 2025, toujours pendant devant le tribunal de Commerce.
Pour rappel, la Chambre du contentieux bancaire, des assurances et de la propriété intellectuelle du tribunal de Commerce de Dakar avait conclu que Sonatel avait « contrefait le procédé d’invention de Magatte Sylla ». L’opérateur avait alors été condamné à verser :
– 600 millions F CFA à Interface Sas au titre de « toute cause de préjudice confondue » ;
– 500 millions F CFA à Magatte Sylla personnellement pour le préjudice subi.
Les juges avaient également ordonné à Sonatel :
– d’arrêter l’exploitation du service « My Business Wifi » sous astreinte de 100 000 F CFA par jour de retard ;
– de publier, à ses frais, le jugement dans la presse, sous la même astreinte ;
– tout en déboutant Sonatel de sa demande d’annulation du brevet n°18560 détenu par Magatte Sylla.
Lors d’une conférence de presse, le fondateur d’Interface Sas avait expliqué que sa société d’ingénierie avait développé un procédé innovant sous la marque Beinday, présenté à Sonatel sous accord de confidentialité. Mais selon lui, malgré ce cadre légal et le brevet délivré le 14 décembre 2017 par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), l’opérateur historique aurait copié et exploité le procédé sans autorisation.
(Source : Senenews, 17 août 2025)