OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Année 2025 > Octobre 2025 > La dématérialisation de la commande publique va entraîner ‘’des conséquences (…)

La dématérialisation de la commande publique va entraîner ‘’des conséquences financières lourdes’’ sur la presse écrite

mercredi 22 octobre 2025

Usages et comportements

La dématérialisation complète de la commande publique menée depuis le 14 octobre dernier par l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) va entraîner ‘’des conséquences financières lourdes et immédiates’’ sur les entreprises de presse sénégalaises, a prévenu l’économiste Cheikh Thiam, ancien directeur général de la Société sénégalaise de presse et de publication (SSPP) Le Soleil.

L’ARCOP a entrepris une dématérialisation complète des procédures de publication et de gestion des appels d’offres des entités publiques et parapubliques.

La phase-test de cette réforme, lancée le 14 octobre, concerne une cinquantaine d’entités, dont la Société nationale d’électricité du Sénégal, le Port autonome de Dakar et certains ministères. Ils ont été choisis sur la base de plusieurs critères, dont l’importance de leur commande publique annuelle.

Désormais, tous les avis d’appels d’offres doivent être publiés sur une plateforme numérique. Ainsi, les candidats à l’attribution des marchés publics doivent télécharger les documents nécessaires, déposer leurs offres, suivre le dépouillement et accéder au procès-verbal d’attribution de la commande par voie électronique.

Le but visé est de réduire les délais et de mieux garantir la transparence de la commande publique, selon l’ARCOP.

Mais ‘’cette réforme aura des conséquences financières lourdes et immédiates sur les entreprises de presse sénégalaises, dont une partie importante des recettes provenait précisément de ces insertions publicitaires obligatoires’’, avertit Cheikh Thiam dans une tribune parvenue mercredi à l’APS.

‘’La Société sénégalaise de presse et de publication Le Soleil (chargée d’éditer le journal du même nom) en subira les plus fâcheuses conséquences, avec une chute vertigineuse de ses recettes publicitaires’’, ajoute-t-il.

Cheikh Thiam, ancien directeur général de cette entreprise de presse du secteur public, préconise même une évaluation de ‘’l’impact financier négatif’’ de cette innovation de l’ARCOP sur le sous-secteur de la presse écrite.

‘’La réforme est […] lourde de menaces pour l’avenir de la presse écrite au Sénégal’’, insiste-t-il en se basant sur le fait que ‘’la publication des appels d’offres dans la presse […] constituait l’une des sources de revenus les plus stables et les plus importantes pour de nombreux titres nationaux’’.

Une ‘’clientèle garantie, régulière et solvable’’

Avant la dématérialisation complète des procédures de passation des marchés publics, ‘’chaque ministère, agence, établissement public, collectivité locale ou société parapublique devait insérer, dans un quotidien national au moins, les avis relatifs à [ses] marchés publics’’, a rappelé Thiam, journaliste du service Économie du Soleil, avant de devenir directeur général de la société éditrice de ce journal.

‘’Ces insertions représentaient plusieurs centaines de millions de francs CFA chaque année’’, se souvient-il.

Les insertions publicitaires générées par la commande publique faisaient de ces entités publiques ‘’une clientèle garantie, régulière et solvable’’ pour les entreprises de presse écrite, signale l’économiste.

C’était ‘’une forme de ‘publicité institutionnelle obligatoire’, qui assurait une base de trésorerie récurrente aux journaux’’, tient-il à rappeler.

Selon le directeur général de l’ARCOP, Moustapha Djitté, le coût moyen d’une demi-page d’appel d’offres pouvait s’élever à 400 000 francs CFA, que l’instance de régulation ne va plus payer en raison de la dématérialisation complète de la commande publique.

Environ 800 autorités contractantes publient chacune en moyenne 10 appels d’offres par an, soit plus de 3,2 milliards de francs CFA de dépenses annuelles, note Cheikh Thiam en citant M. Djitté.

‘’Une partie significative [de ces 3,2 milliards] alimentait directement les caisses des journaux quotidiens’’, poursuit l’ancien directeur général de la SSPP Le Soleil.

‘’Cette manne disparaît du jour au lendemain’’

Aujourd’hui, ‘’la digitalisation intégrale met fin à cette dépense. En d’autres termes, 3 milliards de francs CFA de recettes publicitaires s’évaporent du secteur de la presse, sans mécanisme compensatoire prévu à ce jour’’, observe Thiam.

Il signale qu’‘’aucun média n’est [autant] concerné que le quotidien national de référence et principal bénéficiaire historique de cette publicité institutionnelle’’, en l’occurrence Le Soleil.

‘’Il a toujours été constaté une dépendance financière forte du Soleil vis-à-vis des publicités liées aux appels d’offres publics. Plus de deux tiers des recettes publicitaires du Soleil provenaient des insertions d’appels d’offres publics’’, témoigne Thiam, ajoutant : ‘’Ce flux régulier permettait de financer une partie substantielle des lourdes charges salariales, de la maintenance d’équipements de son imprimerie, des nombreux et coûteux efforts pour assurer une couverture nationale faiblement rentable de l’information publique.’’

‘’La bascule vers le tout numérique signifie que cette manne disparaît du jour au lendemain […] Le choc survient dans un contexte économique extrêmement fragile pour la presse sénégalaise’’, qui est confrontée à des ‘’difficultés structurelles […] bien connues’’, fait-il remarquer.

Cheikh Thiam cite, parmi ces difficultés, la baisse continue des ventes papier, la dépendance excessive envers la publicité institutionnelle, le manque d’investissements dans la transformation digitale des rédactions et l’absence d’un modèle économique durable, capable d’assurer l’autonomie financière des entreprises de presse écrite.

‘’Pour beaucoup [d’entreprises de presse], signale l’économiste, les appels d’offres publics constituaient l’oxygène minimum pour maintenir la parution régulière de leurs publications respectives.’’

Il estime que la réforme menée par l’ARCOP ‘’pose la question d’une juste redistribution des gains’’, même s’il ‘’serait illusoire de croire’’ que cette innovation du régulateur de la commande publique ‘’sera annulée ou révisée en faveur de la presse’’.

‘’Une stratégie plus large de modernisation de l’État’’

La réforme de l’ARCOP va se poursuivre, d’autant plus que ‘’la digitalisation de la commande publique s’inscrit dans une stratégie plus large de modernisation de l’État, en cohérence avec la stratégie de transformation numérique 2025-2029’’, analyse Cheikh Thiam.

Dès lors, ‘’les entreprises de presse n’ont donc pas le choix : elles doivent s’adapter ou périr’’, note-t-il, proposant, ‘’pour contenir les effets néfastes de cette réforme sur la presse’’, de réinventer le modèle publicitaire en se tournant vers des annonceurs privés, d’investir dans la transition numérique, de diversifier les sources de revenus par les abonnements numériques, les partenariats, des contenus sponsorisés de qualité, etc.

L’ancien journaliste du service Économie du Soleil suggère aussi de ‘’mutualiser certaines fonctions (impression, distribution, régie publicitaire) pour réduire les coûts fixes’’, d’‘’opérer des regroupements stratégiques pour créer des groupes de presse solides’’ et d’‘’éviter les raids solitaires d’entreprises qui ne seront jamais viables’’.

‘’Si la digitalisation est inévitable, elle ne doit pas se faire au détriment de la viabilité économique de la presse, un secteur stratégique pour la démocratie’’, écrit-t-il.

‘’Dans tous les pays où de telles réformes ont été engagées, des mécanismes d’accompagnement ont été prévus pour amortir le choc : compensation partielle des pertes publicitaires à partir des économies réalisées, incitations fiscales pour la modernisation numérique, subventions pour la presse’’, argue Thiam.

Il laisse entendre que la ‘’démocratie ouverte et pluraliste’’, que revendique le Sénégal, ne peut s’accommoder de la ‘’disparition ou [de] l’affaiblissement massif de titres de presse’’, ni de l’‘’appauvrissement du pluralisme médiatique’’.

‘’Un quota minimal de publications légales [pour] la presse écrite’’

L’auteur de la tribune propose ‘’des mesures d’accompagnement financières et fiscales’’ au profit des entreprises de presse, ‘’l’octroi d’un quota minimal de publications légales [pour] la presse écrite, à titre transitoire’’, ainsi que ‘’la rétrocession d’une part des économies réalisées pour financer des programmes de modernisation de la presse’’.

‘’Ces mesures doivent être structurées, chiffrées et diligentes, car les effets de la réforme [de l’ARCOP] sont immédiats’’, fait-il valoir, tout en reconnaissant que ‘’la dématérialisation de la commande publique est une avancée technologique et administrative majeure’’.

(Source : APS, 22 octobre 2025)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2787/3333 Régulation des télécoms
  • 262/3333 Télécentres/Cybercentres
  • 2175/3333 Economie numérique
  • 1194/3333 Politique nationale
  • 3182/3333 Fintech
  • 371/3333 Noms de domaine
  • 1193/3333 Produits et services
  • 1002/3333 Faits divers/Contentieux
  • 555/3333 Nouveau site web
  • 3333/3333 Infrastructures
  • 1182/3333 TIC pour l’éducation
  • 135/3333 Recherche
  • 186/3333 Projet
  • 2133/3333 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1325/3333 Sonatel/Orange
  • 1080/3333 Licences de télécommunications
  • 291/3333 Sudatel/Expresso
  • 697/3333 Régulation des médias
  • 834/3333 Applications
  • 695/3333 Mouvements sociaux
  • 1058/3333 Données personnelles
  • 89/3333 Big Data/Données ouvertes
  • 434/3333 Mouvement consumériste
  • 250/3333 Médias
  • 464/3333 Appels internationaux entrants
  • 1180/3333 Formation
  • 70/3333 Logiciel libre
  • 1282/3333 Politiques africaines
  • 675/3333 Fiscalité
  • 119/3333 Art et culture
  • 438/3333 Genre
  • 1068/3333 Point de vue
  • 722/3333 Commerce électronique
  • 1047/3333 Manifestation
  • 269/3333 Presse en ligne
  • 85/3333 Piratage
  • 147/3333 Téléservices
  • 667/3333 Biométrie/Identité numérique
  • 229/3333 Environnement/Santé
  • 247/3333 Législation/Réglementation
  • 260/3333 Gouvernance
  • 1199/3333 Portrait/Entretien
  • 102/3333 Radio
  • 538/3333 TIC pour la santé
  • 192/3333 Propriété intellectuelle
  • 44/3333 Langues/Localisation
  • 747/3333 Médias/Réseaux sociaux
  • 1295/3333 Téléphonie
  • 145/3333 Désengagement de l’Etat
  • 691/3333 Internet
  • 86/3333 Collectivités locales
  • 280/3333 Dédouanement électronique
  • 769/3333 Usages et comportements
  • 729/3333 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 410/3333 Audiovisuel
  • 2063/3333 Transformation digitale
  • 261/3333 Affaire Global Voice
  • 114/3333 Géomatique/Géolocalisation
  • 226/3333 Service universel
  • 443/3333 Sentel/Tigo
  • 120/3333 Vie politique
  • 1090/3333 Distinction/Nomination
  • 39/3333 Handicapés
  • 485/3333 Enseignement à distance
  • 468/3333 Contenus numériques
  • 425/3333 Gestion de l’ARTP
  • 134/3333 Radios communautaires
  • 1142/3333 Qualité de service
  • 311/3333 Privatisation/Libéralisation
  • 116/3333 SMSI
  • 354/3333 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1807/3333 Innovation/Entreprenariat
  • 926/3333 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 34/3333 Internet des objets
  • 126/3333 Free Sénégal
  • 517/3333 Intelligence artificielle
  • 147/3333 Editorial
  • 15/3333 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous