La Côte d’Ivoire met en place une agence spécialisée en cybersécurité
jeudi 31 octobre 2024
En septembre dernier, l’UIT a publié un rapport sur l’indice global de cybersécurité. La Côte d’Ivoire ne fait pas partie des modèles à suivre sur ce segment. Le gouvernement a pris une décision stratégique.
Les autorités ivoiriennes ont décidé lors du Conseil des ministres du mercredi 30 octobre de la mise en place d’une structure spécialisée en cybersécurité. Nommée Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), elle a pour rôle de lutter contre la cybercriminalité et de s’assurer de la sécurité et de la protection des systèmes informatiques.
Pour Amadou Coulibaly (photo), ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, « l’ANSSI est chargée de la mise en œuvre des plans d’action de la coordination et de la gestion des crises de cybersécurité ; de la coordination des actions de protection des infrastructures critiques et des systèmes d’informations publics et privés ; ainsi que du pilotage des processus de prévention, de protection, de surveillance, de détection et de réponses aux incidents ».
Cette décision s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de cybersécurité 2021-2025. Elle a pour vision de sécuriser le cyberespace pour soutenir l’accélération de la transformation digitale et faire de la Côte d’Ivoire le leader africain en cybersécurité. A un an de son échéance, le pays dirigé par Alassane Ouattara est loin d’atteindre cet objectif.
Selon le rapport « Global Cybersecurity Index 2024 » publié en septembre 2024, l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe le pays dans la catégorie Tier 3 avec un score de 78,8 sur 100. C’est une progression significative puisqu’en 2020, il affichait un score de 67,82. L’appartenance à la catégorie Tier 3 signifie que le pays a fait preuve d’une « base en matière de cybersécurité à l’égard d’actions menées par les pouvoirs publics qui englobent l’évaluation, l’établissement ou la mise en œuvre de certaines mesures de cybersécurité généralement acceptées sur un nombre modéré de piliers ou d’indicateurs ».
Par ailleurs, il faut souligner que parmi les différents indicateurs évalués, la Côte d’Ivoire a obtenu une note de 11,11 sur 20 pour l’indicateur « développement des capacités ». Il évalue, entre autres, la diversité des types de campagnes de cybersensibilisation ciblées, la promotion et le développement du secteur privé de la cybersécurité et les systèmes de certification de la cybersécurité. La mise en place de l’ANSSI devrait permettre d’avoir une vision plus claire sur ce segment.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 31 octobre 2024)