Depuis avril 2024, le Sénégal baigne dans sa troisième alternance démocratique avec une équipe jeune. Ce nouveau gouvernement promet une rupture politique, économique et sociale. Parmi ses initiatives phares, la « Vision 2050 » se dessine comme un projet ambitieux. Ce 24 février, nous attendons également l’annonce des grands axes du « New Deal », alors que les grandes nations s’affrontent dans la course aux intelligences artificielles.
Depuis février 2022, l’usage de l’intelligence artificielle (IA) s’est massivement imposé sur les théâtres de guerre, notamment en Ukraine et à Gaza. Une révolution technologique qui redéfinit les stratégies militaires, mais de manière contrastée selon les conflits.
En Ukraine, l’IA sert avant tout à compenser l’infériorité numérique de Kyiv face à Moscou. Grâce au soutien des géants du numérique américains, les forces ukrainiennes optimisent l’usage des drones et améliorent la collecte et l’analyse de données, permettant ainsi une meilleure identification des cibles. Une asymétrie technologique qui redonne un avantage au plus faible.
À Gaza, l’armée israélienne a développé des algorithmes capables d’identifier les combattants du Hamas et de localiser leurs infrastructures, facilitant ainsi des frappes aériennes plus précises. Une utilisation qui pose d’importantes questions éthiques et humanitaires, la frontière entre guerre algorithmique et dommages collatéraux étant de plus en plus mince.
Mais au-delà des conflits actuels, où se situent les grandes puissances dans cette course à l’IA militaire ? Si les États-Unis et la Chine dominent largement, d’autres nations tentent de tirer leur épingle du jeu. La Russie, pourtant attendue comme un acteur clé avant la guerre en Ukraine, a brillé par son retard technologique. Aujourd’hui, elle se retrouve dans un club d’États infréquentables, aux côtés de l’Iran et de la Corée du Nord, utilisant l’IA davantage pour le contrôle interne que pour de véritables avancées militaires.
À l’inverse, des pays comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada, le Japon ou encore l’Inde investissent massivement dans cette technologie, voyant en elle un levier de puissance. Les États du Golfe, en particulier les Émirats arabes unis, misent également sur l’IA pour diversifier leurs économies et réduire leur dépendance aux hydrocarbures.
Si l’IA fascine autant qu’elle inquiète, elle pourrait pourtant avoir des usages conformes aux valeurs démocratiques. En théorie, elle permettrait de réduire les pertes civiles et de cibler plus précisément les ennemis. Mais cela suppose une volonté politique claire, qui fait aujourd’hui défaut. La question n’est donc pas tant celle de l’IA elle-même, mais bien de l’éthique de ceux qui la contrôlent.
Face à cette montée en puissance, un défi majeur se pose : comment réguler cette nouvelle ère de l’armement ? L’opposition entre démocraties et régimes autoritaires complexifie le débat. Si l’Europe tente d’imposer des règles strictes, les régimes autocratiques pourraient les contourner. Pourtant, l’histoire prouve que des accords internationaux sont possibles, comme en témoigne la régulation du nucléaire pendant la guerre froide.
En Europe, la conférence de Paris sur l’IA, organisée les 10 et 11 février, vise justement à instaurer un cadre multilatéral pour éviter une course aux armements incontrôlée. Mais dans un monde où le multilatéralisme vacille, l’espoir d’une gouvernance mondiale harmonisée semble encore bien fragile. L’intelligence artificielle est désormais un enjeu géopolitique celui qui deviendra leader dans l’IA sera le maître du monde.
Malick Faye
Digital Project Manager | PSM | Digital Strategist | Digital Trainer | CivicTech & Entrepreneurship Activist
(Source : Social Net Link, 19 février 2025)