L’IA sous surveillance : le Parlement panafricain réclame une gouvernance éthique
vendredi 11 juillet 2025
L’Afrique veut prendre sa part dans la révolution numérique mondiale, mais pas à n’importe quel prix. Réunis à Lusaka dans le cadre du premier Africa Digital Parliamentary Summit, les membres du Parlement panafricain (PAP) ont lancé un appel fort pour l’adoption de lois claires et éthiques encadrant l’intelligence artificielle (IA) sur le continent.
La présidente de la commission du PAP en charge de la science, de la technologie, de l’énergie, de l’industrie et des transports, Bahdja Lammali, a ouvert le sommet en soulignant les opportunités énormes qu’offre l’IA pour le développement de l’Afrique. Elle a notamment évoqué l’amélioration des services publics dans les zones marginalisées, mais aussi les risques liés à un déploiement non encadré de ces technologies, notamment en matière de protection des droits humains et d’exclusion sociale.
Lammali a reconnu que certaines bases juridiques existent déjà, comme le cadre politique des données de l’Union africaine et la loi modèle sur la protection des données, mais elle a jugé ces outils insuffisants face aux enjeux spécifiques de l’intelligence artificielle. Elle a donc plaidé pour la rédaction urgente d’un cadre législatif panafricain dédié, affirmant qu’il est crucial de ne pas laisser l’Afrique à la traîne dans ce domaine stratégique.
Le sommet, coorganisé par le PAP, le Centre africain de recherche en population et santé (APHRC) et l’association mondiale des opérateurs télécoms GSMA, réunit pendant trois jours des parlementaires, des chercheurs, des régulateurs de l’Union africaine et des spécialistes de la transformation numérique. Ensemble, ils débattent de la manière dont l’IA, la santé numérique et la gouvernance des données peuvent façonner un avenir inclusif pour l’Afrique.
Au cœur des échanges, une ambition partagée : faire de la transformation numérique un levier de développement équitable, en veillant à ce que l’innovation technologique respecte les principes de transparence, de responsabilité et de souveraineté des données. Le PAP espère que cette initiative débouchera sur un consensus continental capable d’orienter les choix politiques à venir, et de faire entendre la voix de l’Afrique dans les débats mondiaux sur l’éthique de l’IA.
(Source : Afrique ITnews, 11 juillet 2025)