OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2024 > Décembre 2024 > « L’avenir de l’Afrique dépend du numérique »

« L’avenir de l’Afrique dépend du numérique »

lundi 2 décembre 2024

Portrait/Entretien

Fondée en 2013, l’Alliance Smart Africa est une organisation panafricaine visant à faire de l’Afrique un marché numérique unique d’ici 2030. Alors que le numérique s’impose comme un levier clé pour le développement du continent, cette mission prend une importance particulière face aux nombreux défis à relever. Lors des Assises de la Transformation Digitale (ATDA) 2024 à Abidjan, son directeur général, Lacina Koné, a partagé avec l’agence Ecofin les actions menées par l’organisation et sa vision pour l’avenir du numérique en Afrique.

Agence Ecofin : Quels sont les principaux projets de Smart Africa ?

Lacina Koné : Nous menons actuellement 34 initiatives, réparties selon quatre grands piliers : la connectivité, l’innovation, la transformation et l’accélération. Chaque pays membre de l’alliance choisit un projet phare correspondant à ses priorités en technologies émergentes. Nous élaborons ensuite une note conceptuelle, un schéma directeur, et mettons en place un projet pilote. Si ce dernier est concluant, il est confié à des partenaires privés pour un déploiement national ou continental.

Un exemple est le projet One Africa Network, avec le slogan « Roam like at home ». Il vise à supprimer les frais de roaming pour les Africains se déplaçant entre pays, comme cela existe déjà en Europe. Des pilotes ont été lancés en Afrique de l’Est (Rwanda, Kenya, Ouganda, Tanzanie, etc.), puis étendus à l’Afrique de l’Ouest, notamment avec des accords récents entre la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin.

Un autre projet essentiel concerne l’identité numérique. La transformation numérique ne peut se faire sans une identification fiable des citoyens, car les données appartiennent toujours à quelqu’un.

AE : Quels sont les principaux défis freinant l’essor du numérique en Afrique et la réduction de la fracture digitale ?

LK : Le principal défi est le cadre réglementaire. Il s’agit non seulement de concevoir des règles, mais aussi de les harmoniser à l’échelle continentale. L’Afrique, avec ses 1,4 milliard d’habitants, ne peut être vue à travers le prisme d’un seul pays. L’harmonisation des politiques est essentielle pour attirer des financements. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le problème n’est pas l’accès aux fonds, mais plutôt l’environnement réglementaire nécessaire pour les sécuriser.

Par ailleurs, les États africains ont souvent été formatés pour réguler sans nécessairement promouvoir l’innovation. Or, dans la plupart des pays du monde, le secteur privé mène l’innovation, et l’État suit pour s’adapter, à l’exception de quelques cas comme l’Estonie.

AE : Smart Africa investit-elle dans le renforcement des compétences des jeunes Africains ?

LK : Absolument. La transformation commence par l’information. Nous avons remarqué que même les décideurs manquent parfois de compréhension sur certains sujets. Pour y remédier, nous avons lancé l’Académie numérique de Smart Africa (SADA) il y a quatre ans. Aujourd’hui, elle fonctionne de manière autonome grâce à un financement de 20 millions de dollars sur cinq ans.

SADA cible plusieurs groupes : les décideurs politiques, les fonctionnaires avancés en technologies, les entrepreneurs technologiques, ainsi que le grand public. Elle met l’accent sur les STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), avec une approche d’apprentissage par la pratique plutôt que par la mémorisation.

Cependant, ces efforts doivent être accompagnés par des réformes éducatives nationales. La réalité est que les grandes entreprises technologiques mondiales ne recrutent plus sur la base des diplômes, mais sur les talents. Nous devons préparer notre jeunesse en tenant compte de ce changement.

AE : Smart Africa joue-t-elle un rôle de conseil auprès des États pour des politiques numériques adaptées ?

LK : Oui, c’est une de nos missions clés. Nous travaillons avec des partenaires comme l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) et la Commission économique pour l’Afrique (CEA) sur des questions comme la taxation des technologies émergentes. Chaque pays africain a ses propres défis financiers et de souveraineté.

Cependant, il est important de comprendre que l’économie numérique est un levier clé pour le développement, bien plus que l’agriculture, souvent perçue comme centrale. Par exemple, le numérique permet de fournir des services bancaires sans banque, de la télémédecine sans hôpital, et de l’éducation en ligne sans université. C’est un secteur crucial pour accélérer le développement socio-économique. Et nous travaillons pour que les décideurs politiques prennent conscience de ce fait et changent de mindset. C’est vrai que les pressions de trésorerie obligent parfois les gouvernants à taxer le numérique, mais nous travaillons à ce qu’ils voient les possibilités qui existent au-delà de cela - notamment en ce qui concerne la formalisation du secteur informel qui représente jusqu’à 70% de l’économie du continent- grâce au numérique.

AE : Quel rôle le numérique peut-il jouer dans la ZLECAf, notamment pour l’interopérabilité des paiements transfrontaliers ?

LK : L’Afrique compte plus de 30 banques centrales. Les pays avec des banques centrales autonomes collaborent souvent plus facilement sur les paiements transfrontaliers que ceux regroupés dans des zones monétaires comme l’UEMOA ou la CEMAC.

Nous avons réalisé des pilotes en 2023, notamment entre le Ghana (cédi) et le Togo (CFA), ainsi qu’entre le Rwanda et la RDC. Ces initiatives visent à réduire les coûts des transferts grâce à des mécanismes comme le mobile money. Cependant, lorsque les devises doivent passer par l’euro ou le dollar, les coûts augmentent. L’interopérabilité est un enjeu majeur qui nécessite des décisions politiques concertées. Et nous pensons que l’innovation sera l’une des clés pour régler ce problème.

AE : Pouvez-vous expliquer le projet Smart Africa Trust Alliance (SATA) ?

LK : SATA vise à interconnecter les systèmes d’identification numérique des pays africains tout en respectant leur souveraineté. Par exemple, une personne venant du Bénin avec une carte d’identité pourrait obtenir des services en Côte d’Ivoire, comme une carte SIM, sans que l’authenticité de son document soit remise en question.

Ce projet, déjà adopté par 15 pays, renforce la transparence et la confiance entre les États, facilitant ainsi la libre circulation des personnes et des services.

AE : Le secteur numérique a-t-il de beaux jours devant lui en Afrique ?

LK : Oui, et je dirais même que l’avenir de l’Afrique dépend du numérique. L’information, lorsqu’elle est partagée, se multiplie, contrairement aux ressources matérielles qui se divisent.

Le numérique permet à un entrepreneur ivoirien de viser 1,4 milliard de consommateurs africains, avec des habitudes similaires, alors que d’autres secteurs comme l’agriculture restent limités à des marchés locaux. L’Afrique a un potentiel immense, et ce potentiel repose sur le numérique.

Propos recueillis par Moutiou Adjibi Nourou

(Source : WeAreTechAfrica, 2 décembre 2024)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4904/5843 Régulation des télécoms
  • 382/5843 Télécentres/Cybercentres
  • 4306/5843 Economie numérique
  • 2094/5843 Politique nationale
  • 5843/5843 Fintech
  • 569/5843 Noms de domaine
  • 1984/5843 Produits et services
  • 1638/5843 Faits divers/Contentieux
  • 832/5843 Nouveau site web
  • 5490/5843 Infrastructures
  • 1911/5843 TIC pour l’éducation
  • 208/5843 Recherche
  • 267/5843 Projet
  • 3793/5843 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 2003/5843 Sonatel/Orange
  • 1844/5843 Licences de télécommunications
  • 302/5843 Sudatel/Expresso
  • 1172/5843 Régulation des médias
  • 1583/5843 Applications
  • 1423/5843 Mouvements sociaux
  • 1883/5843 Données personnelles
  • 147/5843 Big Data/Données ouvertes
  • 721/5843 Mouvement consumériste
  • 399/5843 Médias
  • 716/5843 Appels internationaux entrants
  • 1898/5843 Formation
  • 104/5843 Logiciel libre
  • 2256/5843 Politiques africaines
  • 1201/5843 Fiscalité
  • 186/5843 Art et culture
  • 640/5843 Genre
  • 1877/5843 Point de vue
  • 1203/5843 Commerce électronique
  • 1637/5843 Manifestation
  • 350/5843 Presse en ligne
  • 134/5843 Piratage
  • 228/5843 Téléservices
  • 988/5843 Biométrie/Identité numérique
  • 334/5843 Environnement/Santé
  • 500/5843 Législation/Réglementation
  • 510/5843 Gouvernance
  • 2018/5843 Portrait/Entretien
  • 160/5843 Radio
  • 863/5843 TIC pour la santé
  • 315/5843 Propriété intellectuelle
  • 67/5843 Langues/Localisation
  • 1175/5843 Médias/Réseaux sociaux
  • 2230/5843 Téléphonie
  • 210/5843 Désengagement de l’Etat
  • 1240/5843 Internet
  • 126/5843 Collectivités locales
  • 432/5843 Dédouanement électronique
  • 1200/5843 Usages et comportements
  • 1166/5843 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 607/5843 Audiovisuel
  • 3752/5843 Transformation digitale
  • 429/5843 Affaire Global Voice
  • 173/5843 Géomatique/Géolocalisation
  • 344/5843 Service universel
  • 769/5843 Sentel/Tigo
  • 199/5843 Vie politique
  • 1849/5843 Distinction/Nomination
  • 35/5843 Handicapés
  • 756/5843 Enseignement à distance
  • 760/5843 Contenus numériques
  • 650/5843 Gestion de l’ARTP
  • 204/5843 Radios communautaires
  • 1973/5843 Qualité de service
  • 482/5843 Privatisation/Libéralisation
  • 175/5843 SMSI
  • 523/5843 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 3211/5843 Innovation/Entreprenariat
  • 1511/5843 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 48/5843 Internet des objets
  • 186/5843 Free Sénégal
  • 609/5843 Intelligence artificielle
  • 245/5843 Editorial
  • 34/5843 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous