L’Algérie renforce son infrastructure télécoms pour la transformation numérique
lundi 24 février 2025
La transformation numérique figure parmi les priorités du gouvernement algérien. Dans cette optique, le ministre chargé des Télécommunications a récemment exhorté les opérateurs à mettre en place des mesures concrètes pour améliorer la connectivité à travers le pays
L’entreprise publique Algérie Télécom (AT) s’est associée à la société technologique chinoise Huawei pour déployer un réseau optique ultra-haut débit 400G, pouvant transmettre des données à une vitesse de 400 gigabits par seconde. L’initiative dévoilée le vendredi 21 février devrait contribuer à renforcer l’infrastructure télécoms nationale en vue d’accélérer la transformation numérique.
Dans un communiqué conjoint, AT et Huawei ont déclaré que le réseau optique ultra-haut débit 400G offrira une bande passante et une vitesse de transmission supérieures à celles du réseau existant, ainsi qu’une faible latence permettant ainsi de mieux gérer la demande croissante en trafic de données. « Ce réseau ultra-rapide constituera une base solide pour le développement de l’économie numérique en Algérie et stimulera la croissance de secteurs émergents tels que le commerce électronique, l’informatique en nuage et le big data », ont-ils ajouté.
Ce partenariat intervient environ trois semaines après que Sid Ali Zerrouki, ministre algérien de la Poste et des Télécommunications, a exhorté les opérateurs de téléphonie mobile à prendre les mesures nécessaires pour accélérer la réalisation des objectifs nationaux en matière de connectivité. Parmi ces objectifs se trouvaient l’augmentation des capacités de débit et l’amélioration de l’expérience utilisateur conformément aux standards internationaux les plus élevés. Selon le ministre, cela vise à accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale de transformation numérique.
Cette stratégie vise à développer la société de l’information, en généralisant l’utilisation des TIC dans tous les secteurs de l’économie. L’Algérie s’est classée en 2024 à la 116e place mondiale selon l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies avec un score de 0,5956 sur 1. S’il est en dessus de la moyenne en Afrique (0,4247), le pays est dessous de la moyenne mondiale qui est de 0,6382. Pour le sous-indice des infrastructures télécoms, le pays a un score de 0,8129 sur 1. L’Union internationale des télécommunications (UIT) a attribué un score de 80,9 sur 100 au pays en 2024 pour ce qui est du développement des TIC.
Il convient de rappeler que les travaux de construction viennent d’être lancés et que le calendrier n’est pas encore connu, ni la date de mise en service. Par ailleurs, au-delà du déploiement de l’infrastructure télécoms, les autorités devront également se pencher sur l’adoption et l’utilisation des services numériques afin de renforcer l’inclusion numérique et la participation des citoyens à l’économie numérique. Selon l’E-Participation Index des Nations unies, qui évalue la capacité des gouvernements à engager les citoyens via les plateformes numériques, l’Algérie affiche un score de 0,0548 en 2024, se classant 187e au niveau mondial. Il est en dessous des moyennes en Afrique (0,2973) et dans le monde (0,4893).
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 24 février 2025)