Kenya : Safaricom veut ses propres câbles pour améliorer ses services Internet
vendredi 31 janvier 2025
Safaricom domine le marché des télécommunications sur tous les segments, y compris l’Internet. Les dernières statistiques officielles indiquent que l’entreprise détenait 63,1 % des abonnements à l’Internet mobile haut débit.
L’opérateur télécom kényan envisage de déployer ses propres câbles sous-marins en fibre optique et a, à cet effet, sollicité une licence auprès de l’Autorité des communications du Kenya (CA), selon le journal local Business Daily. Cette initiative pourrait permettre à l’opérateur d’améliorer la qualité et la fiabilité de ses services Internet.
Safaricom et les autres opérateurs télécoms kényans s’appuient sur une demi-douzaine de câbles sous-marins, dont SEACOM, PEACE, 2Africa et EASSy. L’opérateur historique Telkom Kenya détient les droits d’atterrissage de cinq câbles sous-marins connectant le pays. Ces infrastructures sont régulièrement sujettes à des pannes, parfois prolongées, qui perturbent la connectivité. La dernière panne majeure en Afrique de l’Est est survenue en mai 2024.
À titre de comparaison, le groupe Maroc Telecom a déployé son propre câble sous-marin pour interconnecter ses filiales en Afrique subsaharienne sous la marque Moov Africa. Lors des coupures de câbles survenues en mars 2024, qui ont provoqué d’importantes interruptions d’Internet dans la région, les filiales Moov Africa ont été épargnées grâce à cette infrastructure dédiée.
L’amélioration de la qualité et de la fiabilité des services Internet pourrait renforcer la position de Safaricom sur le segment de l’Internet au Kenya. Selon les données de la CA, au 30 septembre 2024, l’opérateur contrôlait 63,1 % des 39,9 millions d’abonnements à l’Internet haut débit mobile (3G, 4G et 5G). Il fait face à la concurrence d’Airtel et de Telkom dans un pays où 35 millions de personnes n’ont toujours pas accès à Internet mobile, selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA). De plus, les opérateurs télécoms doivent désormais composer avec un nouvel acteur de taille : Starlink.
Toutefois, Safaricom doit encore obtenir les autorisations réglementaires nécessaires. De plus, le déploiement d’un câble sous-marin en fibre optique est un processus long qui peut s’étendre sur plusieurs mois, voire plusieurs années. En attendant, l’opérateur devra continuer à s’appuyer sur les infrastructures sous-marines existantes. Par ailleurs, ses futurs câbles seront exposés aux mêmes risques que ceux déjà en place. Safaricom explore donc d’autres solutions, notamment le satellite.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 31 janvier 2025)