Kaspersky alerte : plus de 27 millions de tentatives d’attaques détectées en Côte d’Ivoire en 2024
samedi 14 juin 2025
lors que la Côte d’Ivoire intensifie sa transformation numérique dans les secteurs économiques les plus stratégiques - énergie, industrie, télécommunications, services - une autre dynamique, plus discrète mais tout aussi déterminante, s’installe : celle d’une menace cyber de plus en plus sophistiquée, ciblée et persistante.
C’est ce que révèle l’édition 2025 du KNext Abidjan, organisée ce jour par Kaspersky sous les auspices du Ministère de la Transition numérique et de la digitalisation. L’événement, qui réunit décideurs publics, entreprises et experts de la cybersécurité, a mis en lumière une réalité préoccupante : plus de 27 millions de tentatives d’attaques ont été détectées par la télémétrie Kaspersky en Côte d’Ivoire en 2024, avec une part croissante visant directement les infrastructures industrielles.
Un contexte de vulnérabilité croissante
La généralisation des outils connectés, l’automatisation des chaînes de production et la digitalisation des services exposent les systèmes ivoiriens à des attaques informatiques de nouvelle génération. Ces menaces, souvent invisibles, ne compromettent plus seulement les données, mais la continuité des opérations.
D’après les dernières analyses issues du Kaspersky Security Network, la Côte d’Ivoire a enregistré en 2024 :
• 20 millions de tentatives d’attaques détectées tous vecteurs confondus
• 7,5 millions de tentatives d’attaques liées à l’usage d’Internet
• 550 000 attaques exploitant des failles logicielles (« exploits »)
• 60 000 tentatives de vol d’identifiants par des « stealers »
• 120 000 portes dérobées (« backdoors ») implantées à distance
• 10 000 attaques à visée financière, visant les applications bancaires et services de paiement
Au-delà de ces volumes, c’est l’orientation de la menace qui inquiète : les infrastructures critiques -longtemps perçues comme isolées - deviennent des cibles privilégiées.
La menace industrielle : un basculement stratégique
Selon les données présentées par Kaspersky lors du KNext Abidjan, 37 % des ordinateurs industriels en Côte d’Ivoire ont été ciblés par des logiciels malveillants en 2024. Ce taux figure parmi les plus élevés d’Afrique.
Ces attaques concernent des environnements jusque-là peu concernés par la cybersécurité :
• Systèmes de supervision industrielle (SCADA, ICS)
• Réseaux de gestion d’énergie et d’eau
• Processus automatisés de production
• Interfaces d’exploitation connectées aux systèmes IT traditionnels
« Ces infrastructures, souvent vitales au bon fonctionnement du pays, sont désormais exposées aux mêmes logiques de vulnérabilité que le reste de l’environnement numérique. Mais les conséquences d’une attaque sur ces systèmes peuvent être bien plus lourdes : interruption de service, sabotage, atteinte à la sécurité physique, voire danger pour les opérateurs », a déclaré Gladys Salmouth, Responsable Communication Corporate Afrique de l’Ouest et Centrale chez Kaspersky.
Une réponse nécessaire à plusieurs niveaux
Face à l’évolution rapide de la menace, Kaspersky appelle à un changement de posture globale de la part des organisations ivoiriennes, en combinant innovation technologique, gouvernance adaptée et culture du risque.
Les recommandations clés formulées lors du KNext Abidjan sont les suivantes :
• Déployer des solutions de cybersécurité spécialisées, avec une visibilité étendue sur les systèmes industriels et les points d’entrée critiques
• Instaurer une politique stricte de gestion des accès aux ressources internes et aux interfaces industrielles
• Effectuer des sauvegardes régulières et distribuées des données et configurations opérationnelles
• Renforcer la formation des collaborateurs face aux menaces de phishing, d’ingénierie sociale et de compromission ciblée
• S’appuyer sur des partenaires de confiance pour accompagner les audits, la surveillance continue et la réponse aux incidents
Le KNext Abidjan, catalyseur d’une cyber-réflexion stratégique
À travers cet événement, Kaspersky renforce son engagement à accompagner la sécurisation de la transformation numérique en Afrique de l’Ouest. Déjà impliquée dans des collaborations avec AFRIPOL, Smart Africa ou INTERPOL, la société mise sur une approche collaborative et territorialisée de la cybersécurité.
« Il ne s’agit plus uniquement de se défendre. Il s’agit d’anticiper, de comprendre et d’organiser la résilience à tous les niveaux. Pour les entreprises ivoiriennes, c’est une opportunité stratégique : faire de la cybersécurité un levier de compétitivité durable. »
Kaspersky
(Source : Agence Ecofin, 14 juin 2025)