Internet : Madagascar exige une baisse des prix réelle, immédiate et sans conditions
jeudi 27 novembre 2025
Les autorités veulent satisfaire les demandes des consommateurs qui se plaignent de la cherté des services télécoms. De leur côté, les opérateurs estiment déjà évoluer dans un contexte opérationnel assez compliqué et exigent un allègement fiscal afin d’atténuer les impacts de la baisse des tarifs.
Le gouvernement malgache maintient sa position sur la question de la baisse des tarifs d’Internet dans le cadre du bras de fer qui l’oppose aux opérateurs télécoms. Dans un communiqué publié le mercredi 26 novembre, l’exécutif réaffirme que la baisse des prix doit être réelle, simple, visible et applicable aux forfaits que les Malgaches utilisent quotidiennement.
Selon le communiqué, les opérateurs ne proposent aujourd’hui que trois « petites offres conditionnées et temporaires » : 1,1 Go à 3000 ariary (0,67 USD), 2,5 Go à 5000 ariary et 5,5 Go à 10 000 ariary. Le gouvernement ajoute que l’un des points les plus sensibles aujourd’hui est que les ménages à faibles revenus paient aujourd’hui plus cher pour l’Internet que les plus riches. Il explique par exemple que le Go revient à 5000 ariary pour une personne qui n’a que 500 ariary par jour à consacrer à Internet alors qu’il coûte juste 2000 ariary pour une personne capable d’acheter un forfait de 200 000 ariary.
« Cette situation est injuste et socialement intenable. Elle pénalise les jeunes, les familles modestes, les ruraux – précisément ceux que le numérique devrait aider à sortir de la précarité. Le Gouvernement de la Refondation ne peut cautionner un système où les plus pauvres paient l’Internet plus du double du prix payé par les plus aisés », peut-on lire dans le communiqué.
Concernant les conditions des opérateurs télécoms, Antananarivo estime qu’aucun avantage fiscal ne sera accordé en échange de gestes limités et ponctuels. Alors que l’exécutif table sur un manque à gagner avoisinant 215 milliards d’ariary, les opérateurs estiment qu’il n’y aurait pas de perte. « Il s’agit de déclarations reposant sur leurs propres calculs. L’État ne peut inscrire sa politique budgétaire sur des projections d’intérêts privés », rétorquent les autorités.
Dans sa sortie du mardi 25 novembre, le Groupement des opérateurs de télécommunications de Madagascar (GTM) a affirmé être ouvert au dialogue. Les autorités, de leur côté, estiment qu’un compromis doit être trouvé. L’exécutif a toutefois précisé que si les opérateurs refusent encore de répondre à la demande populaire, l’État interviendra, par l’ouverture à davantage de concurrence, la loi et toutes les dispositions nécessaires pour défendre le peuple malgache. Le gouvernement indique également préparer plusieurs décrets visant à encadrer les pratiques commerciales, protéger les consommateurs et éliminer les obstacles artificiels qui freinent l’accès au numérique.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 27 novembre 2025)
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