Infrastructure numérique : la RDC s’associe à l’indien General Technologies
vendredi 7 février 2025
Les autorités congolaises explorent la coopération internationale pour développer le secteur des TIC. En octobre 2024, le ministre en charge des télécommunications a discuté de comment attirer les investissements internationaux avec l’ambassadrice des USA.
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a signé le jeudi 6 février un protocole d’accord avec la société indienne General Technologies India Private Limited. Les deux parties prévoient des investissements d’une valeur totale d’un milliard de dollars d’ici 2028 pour développer l’infrastructure numérique de la RDC.
Le projet prévoit notamment la construction de trois centres de données de pointe, le développement d’une infrastructure satellitaire pour améliorer la connectivité dans les régions isolées et mal desservies, l’extension des réseaux 3G et 4G afin d’assurer un accès universel, ainsi que le déploiement de 38 000 km de câbles en fibre optique.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la volonté du gouvernement congolais d’attirer les investisseurs internationaux pour développer la connectivité, nécessaire à la transformation numérique du pays. La question était au cœur des discussions lors d’une rencontre en octobre 2024 entre Augustin Kibassa Maliba (photo, à droite), ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, et Lucy Tamlyn, ambassadrice des Etats-Unis en RDC. Le président Félix Tshisekedi, lors de son discours à l’Organisation des Nations unies (ONU) en septembre 2024, avait déjà souligné l’importance des partenariats multilatéraux pour soutenir la connectivité en Afrique.
Selon les données de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), le pays comptait 59,7 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et 30,7 millions d’abonnés à l’Internet mobile sur une population estimée à 95,2 millions au 30 juin 2024. L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que 40 millions de Congolais ne sont pas connectés à l’Internet mobile. De plus, l’Union internationale des télécommunications (UIT) évalue la couverture de la population en 3G à 55%, contre 45% pour la 2G.
Par ailleurs, le Département des affaires économiques et sociales (DAES) des Nations unies a donné un score de 0,1591 sur 1 à la RDC en 2024 sur l’indice de l’infrastructure télécoms, faisant partie intégrante de l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI). Pour cet indicateur, le pays a affiché un score de 0,2715 sur 1. Il est en dessous de la moyenne en Afrique centrale (0,3354 sur 1), en Afrique (0,4247 sur 1) et dans le monde (0,6382 sur 1) où il se classe à la 179e place sur 193.
Il convient néanmoins de souligner que l’accord en question est encore au stade du protocole d’accord. Il sera nécessaire d’attendre la signature officielle pour que les travaux puissent véritablement commencer. Par ailleurs, cette initiative se concentre principalement sur le développement de l’infrastructure, sans prendre suffisamment en compte les obstacles qui pourraient freiner l’adoption des services télécoms en RDC, même une fois ces derniers disponibles. Concernant l’Internet mobile, par exemple, la GSMA souligne plusieurs défis, tels que le coût élevé des appareils compatibles et des services, ainsi que la faible maîtrise des compétences numériques, parmi d’autres facteurs.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 7 février 2025)