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Ibrahima Nour Eddine Diagne, administrateur général de Gainde 2000 : « Il faut un groupe de travail pour inspirer la politique IA de l’État »

jeudi 11 septembre 2025

Point de vue

L’intelligence artificielle s’impose à une vitesse vertigineuse. Une percée dont le potentiel n’est toujours pas totalement exploité. C’est l’analyse de l’administrateur général de Gaindé 2000. Dans cet entretien, Ibrahima Nour Eddine Diagne esquisse des pistes pour capter les avantages de ce qu’il appelle « une révolution dans la révolution ».

Il y a un an, vous alertiez déjà sur l’impact de l’IA sur l’emploi. Comment ces recommandations ont-elles été prises en compte ?

Effectivement, nous avions choisi ce thème parce que l’IA, avec ses avancées fulgurantes, représente un outil capable de remplacer certains emplois. L’idée était de provoquer un électrochoc, d’alerter l’État, les entreprises et les salariés. L’État, en tant que régulateur ; les entreprises, pour préserver leur compétitivité ; et les salariés, pour intégrer l’IA dans leur parcours professionnel. La Rentrée numérique n’a pas vocation à produire un document stratégique, mais à susciter le débat et à faire émerger des perspectives. Or, entre l’an dernier et aujourd’hui, je n’ai pas observé d’évolution majeure. Certes, une réflexion est en cours sur un cadre juridique pour une IA responsable, mais l’ampleur de la transformation n’est pas encore pleinement saisie. L’IA n’est pas seulement une composante de la révolution numérique : c’est une révolution à l’intérieur de la révolution, qui bouleverse l’économie, le savoir, les modes d’enseignement. D’où la nécessité d’un groupe de travail pluridisciplinaire, capable de produire un rapport prospectif à court, moyen et long termes, sur lequel l’État pourrait fonder sa politique.

Concrètement, comment aborder ces enjeux ?

Il faut extraire ces questions du quotidien institutionnel et les confier à un groupe de travail qui analyse la situation à 360°, identifie les opportunités et les menaces, puis formule des recommandations exploitables par le gouvernement. Quels leviers permettent de rester à jour face à cette révolution mondiale ? Le débat dépasse le Sénégal : les géants de l’IA sont américains et chinois. L’Europe a manqué le départ, mais elle tente de rattraper son retard. Ce scénario est instructif : on peut manquer l’amorce d’une révolution, mais se rattraper en cours de route. J’aurais préféré une approche africaine, car l’IA touche à la fois nos marchés et nos citoyens. Mais faute d’une dynamique continentale, le Sénégal doit avancer seul. Nous n’avons pas le luxe d’attendre des sommets ou des négociations interminables. Peut-on envisager une IA africaine concurrente ? C’est une nécessité. Les IA actuelles véhiculent des biais civilisationnels, parfois au point de fausser le raisonnement des utilisateurs. C’est un enjeu culturel et stratégique : si nous laissons d’autres écrire notre futur numérique, nous serons à nouveau dépendants. En parallèle, l’IA est un enjeu de compétitivité. Une banque qui emploie mille personnes pour des tâches qu’une concurrente réalise avec cent salariés grâce à l’IA sera rapidement distancée. Le secteur privé doit s’approprier ces outils, l’État jouant son rôle de régulateur.

Justement, où en est la digitalisation du Sénégal ?

Malgré la qualité de nos experts et la montée en puissance de certaines entreprises, nous avançons trop lentement. D’une part, parce que de nombreuses initiatives publiques sont dictées par les partenaires au développement, qui imposent leurs solutions, souvent inadaptées. D’autre part, parce que les projets sont fragmentés et redondants, entraînant une dépense numérique exorbitante. Là où un pays développé investit 100 dollars pour un service numérique, nous dépensons 1.000 dollars, à cause de rivalités institutionnelles et d’approches concurrentes. Autre problème : nous inaugurons des plateformes au moment de leur livraison technique, pas lorsqu’elles sont réellement utilisées. Résultat : de nombreux services en ligne existent mais restent vides, car il manque une base juridique ou une véritable conduite du changement. Tant que les usagers continueront à remplir des formulaires papier dans les guichets, nous ne pourrons pas parler de digitalisation aboutie.

La peur de supprimer certains postes ne freine-t-elle pas la transition numérique ?

La digitalisation n’affaiblit personne, elle apporte de la transparence. Or, si nous ne voulons pas investir dans la transparence, inutile d’investir dans le développement. Le problème, c’est que nous superposons le digital au manuel, au lieu de remplacer. Résultat : plus de complexité, et au mieux un confort limité pour les agents, sans véritable gain pour les usagers.

Que peut-on attendre de la prochaine Rentrée numérique ?

Nous mettons l’accent sur la mesure de la performance. Il ne s’agit plus seulement de lancer des projets, mais de démontrer leurs effets : temps gagné, coûts réduits, efficacité renforcée. La digitalisation ultime, c’est quand les systèmes dialoguent entre eux, pas seulement quand l’usager approche son administration par voie électronique. Prenez l’exemple du passeport numérique sénégalais : il coûte plus cher qu’un passeport classique, mais la partie digitale n’est pas exploitée. Même chose pour la carte d’identité biométrique : vingt ans après son lancement, elle n’est jamais utilisée pour authentifier un citoyen.

Pourquoi investir dans un outil dont l’usage n’est pas effectif ?

Notre objectif est clair : replacer la performance et l’usage réel au cœur de la digitalisation, au lieu de multiplier les projets-vitrine.

Entretien réalisé par Oumar FÉDIOR

(Source : Le Soleil, 11 septembre 2025)

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