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Accueil > Articles de presse > Année 2025 > Février 2025 > Ibrahima Nour Eddine Diagne : “80 % des projets au Sénégal sont des échecs, (…)

Ibrahima Nour Eddine Diagne : “80 % des projets au Sénégal sont des échecs, parce qu’on manque la phase de l’organisation et de l’appropriation”

mardi 25 février 2025

Portrait/Entretien

Fondateur et administrateur général de Gaindé 2000, Ibrahima Nour Eddine Diagne revient sur cette fierté sénégalaise qui a fait ses preuves jusqu’en Asie centrale. Il décline les forces de la nouvelle stratégie et attire l’attention sur les pièges à éviter pour que le New Deal Technologique soit une réussite.

De nombreux Sénégalais entendent parler de Gaindé 2000 sans savoir comprendre véritablement quelles sont ses différentes fonctionnalités. Pouvez-vous revenir un peu sur son historique, des origines jusqu’à nos jours ?

Gaindé 2000 a été mis en place en 2002, avec pour principale mission de mettre en place le guichet unique dématérialisé des formalités du commerce extérieur. C’est d’ailleurs ce lien qui nous réunit avec la douane, puisque le commerce extérieur est très lié à la douane, qui est la gardienne des frontières. Donc, nous avons construit cette plateforme, qui interconnecte aujourd’hui tous les transitaires, toutes les agences publiques qui interviennent dans les formalités import-export, toutes les banques et un écosystème d’au moins 300 acteurs qui se connectent tous les jours, pour faire des formalités, sans avoir besoin de se déplacer. Depuis 2004, les formalités se font sans déplacement. Nous avons connu une évolution notoire en 2011, avec l’intégration de la signature électronique.

Avant 2011, on faisait les formalités sans déplacement, mais il fallait imprimer le papier et le présenter en douane. Et depuis 2011, il n’est plus nécessaire d’imprimer le papier ; il est directement transmis à la douane. Donc ça, c’est le métier de base. Et puisqu’on a acquis l’expertise sur le guichet unique, la dématérialisation des formalités et la signature électronique, on a eu à intervenir dans beaucoup de domaines. Par exemple, la création d’entreprises avec l’Apix, la création des coopératives avec le ministère de l’Agriculture, la justice commerciale avec le ministère de la Justice. Et également, on a travaillé sur plusieurs frontières, notamment dans les deux Guinées, au Kenya, où on a eu notre plus grand projet, au Burkina Faso. Et notre expertise a été sollicitée par des partenaires au développement, notamment le GIZ, jusqu’aux pays d’Asie centrale où nous avons eu à faire des missions au Kazakhstan, au Kirghizistan, au Tadjikistan, pour leur donner quelques éléments d’expérience du Sénégal qu’ils ont pu également intégrer. Voilà un peu les 22 ans de présence de Gaindé. C’est le guichet unique digitalisé et la dématérialisation de toutes les formalités publiques.

Quelle est la part de l’expertise locale dans cette technologie ? Y a-t-il encore des choses que vous empruntez ailleurs ?

La chance que nous avons, c’est que nous sommes sur du 100 % expertise sénégalaise. Lorsque nous démarrions la signature électronique en 2011, nous faisions appel à un prestataire français, parce que nous n’avions pas encore mis en place l’usine qui produit les certificats de signature. Et depuis 2015, nous avons mis en place ce certificat, cette usine et donc 100 % de nos technologies sont sénégalais et 100 % de nos experts sont sénégalais.

Vous travaillez avec des administrations qui sont un peu sensibles. Quelles garanties de sécurité offrez-vous ?

Nous avons compris cet enjeu très tôt. On s’est fait certifier ISO 9000 sur la qualité en 2011, mais surtout ISO 27001, qui est la sécurité des systèmes d’information. Nous avons été les premiers dans la sous-région africaine. Maintenant, lorsque nous travaillons avec une administration, nous respectons ses volontés en matière de souveraineté et en matière de sécurité. Il y a des administrations qui nous commanderont des solutions et qui vont les exploiter dans leur propre environnement. Il y en a d’autres qui nous diront ‘’gardez cela pour nous en attendant que nous investissions’’. Nous avons donc une manière de travailler avec les administrations selon leur niveau de sensibilité. Mais nous-mêmes, nous nous appliquons les plus hautes diligences en matière de sécurité, parce que c’est un enjeu majeur.

En matière d’infrastructures, est-ce que vous n’avez pas de difficultés particulières par rapport notamment au stockage des données ?

Nous avons investi sur notre propre Data Center depuis 2011 ; ce qui fait que nous hébergeons nos données et nos plateformes et nous nous donnons les moyens de les sécuriser. Mais à moyen terme, je pense qu’il serait important qu’à l’échelle publique, l’État ait un super centre d’hébergement et que les efforts de sécurité soient mutualisés entre toutes les administrations. Nous l’avions fait à l’époque parce qu’il n’y avait rien. Aujourd’hui qu’il y a beaucoup de projets de centres de données, je pense que la réflexion doit être ouverte pour mettre un super centre de données pour le public et un super centre de données pour le privé avec des cloisonnements qui sont totalement étanches.

On parle beaucoup de digitalisation intégrale. Dans des administrations comme la douane avec laquelle vous travaillez, est-ce que c’est effectif ou bien il y a encore des efforts à faire ?

La digitalisation, c’est à trois niveaux. Le premier niveau, c’est la plateforme digitalisée. Le deuxième niveau, c’est l’organisation. Quand vous mettez une plateforme, vous devez changer l’organisation. Et le troisième niveau, c’est l’appropriation. Souvent, dans notre pays, on a des systèmes qui sont construits alors que les organisations ne changent pas et que l’appropriation n’est pas de mise. Je pense que 80 % des projets au Sénégal, finalement, on peut les considérer comme des échecs, parce qu’il n’y a pas eu la phase de changement organisationnel avec la conduite du changement. Il n’y a pas eu la phase d’appropriation. Tant que vous acceptez que le papier existe, c’est que vous n’avez pas achevé la phase de dématérialisation. Et donc, c’est ça que nous essayons, nous, d’apporter. À notre niveau, c’est zéro papier. Vraiment, quand on dit zéro papier, c’est zéro papier. Et nous essayons d’apporter cette culture-là. Puisqu’à l’échelle individuelle, vous et moi, nous utilisons des moyens de paiement zéro papier. C’est qu’humainement, on est capable de gérer du zéro papier. Et c’est ça qu’il faut porter au niveau des organisations.

Il a beaucoup été question de l’interopérabilité entre les différentes administrations. Où en est-on par rapport à cette ambition ?

Alors là, on est à l’étape zéro. C’est pour ça, ce que j’aime bien dans le New Deal, c’est qu’il aborde une question centrale. Aujourd’hui, chaque administration a son référentiel. Et même si un référentiel national, qui est le NINEA, a été produit à un moment, il n’est pas respecté comme unique référentiel. Donc, c’est très important aujourd’hui que les systèmes publics se parlent et qu’ils aient des références communes à travers l’identité digitale. Pour moi, c’est les deux leviers. Si l’on y parvient, le saut quantique en matière de digitalisation que le Sénégal veut, il l’obtiendra. Et c’est pour ça que je suis très rassuré d’entendre dans le New Deal que c’est des sujets capitaux aujourd’hui. Interopérabilité, identifiant unique. Ça, c’est la matrice de base. Si vous ne l’avez pas, vous faites de la déperdition, de la réplication d’efforts, la dépense d’énergie et vous n’allez jamais avoir la cohérence recherchée.

Comment y arriver ?

C’est très simple. C’est d’abord la décision. Aujourd’hui, il suffit que l’État décide qu’il va vers l’identité numérique. La manière de produire l’identité numérique, ce n’est pas un secret, c’est vraiment des procédés très simples. Et la manière de gérer cette identité numérique, l’État a toutes les prérogatives pour le faire. Ça, c’est d’un côté. Interopérabilité, c’est de faire en sorte que les données de toutes les administrations soient disponibles en API. Ça veut dire qu’aucune administration n’est fermée. Tout le monde peut aller chercher ce dont il a besoin dans une administration et tout le monde peut injecter ce dont il a besoin dans une autre administration. Dans le passé, il fallait avoir une seule base, mais avec les technologies d’aujourd’hui, avec les API, on n’est pas obligé d’avoir une seule base. Mais il faut que les systèmes s’ouvrent et que les API dialoguent. Et là, on a le même effet comme si on avait une seule base.

De manière générale, souvent, on est étiqueté d’être de grands consommateurs de technologies comme dans d’autres domaines. Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour renverser la tendance ?

Il faut investir. D’abord, il faut avoir une photographie de ce que nous consommons digitalement. C’est principalement des produits de culture, de divertissement et d’information. Et mettre en place des fonds, peut-être même pas à l’échelle du Sénégal, mais à l’échelle africaine, pour investir massivement dans la production de ces contenus avec des écosystèmes de startups et pour orienter nos jeunesses vers ces contenus qui seront plus un lien entre les réalités sociales et l’Internet. Donc ça, c’est un projet stratégique. Ce n’est pas tellement lié au numérique. Et je pense que ça va plus loin que le Sénégal. Il faudrait qu’on ait une politique Union africaine qui descend en politique sous-régionale et qu’on se dise que la vraie bataille elle est culturelle. Et c’est par ça qu’on la gagnera et elle a commencé.

Du point de vue infrastructurel, quels sont les défis ?

Du point de vue infrastructurel, il y a un défi permanent : c’est l’inclusivité du territoire. Même si vous allez aux États-Unis, vous allez le vivre. Les États-Unis n’ont pas un territoire 100 % couvert. Donc, c’est une bataille permanente. Maintenant qu’on est avec les logiques de connexion avec des satellites bas, on peut aujourd’hui faire l’économie de cette dépendance au terrestre pour avoir tout le territoire connecté avec une connexion de qualité. Donc, je pense que l’évolution des technologies avec le satellite peut nous amener à ce niveau-là plus rapidement. Mais c’est un défi aujourd’hui que tous les pays rencontrent. Plus le territoire est vaste, plus vous avez un problème d’inclusivité en matière de connexion.

Quid de la place de l’IA dans vos technologies ?

C’est une bonne question. Nous-mêmes, l’IA, nous sommes en train de l’apprivoiser. Parce que nous avons compris que c’est un tournant dans les cinq prochaines années. D’ici 2030, il y aura de très grandes modifications des écosystèmes qui vont être induites par l’IA. Nous essayons, nous, à notre niveau, d’avoir des compétences augmentées. Donc des salariés qui ont des compétences augmentées grâce à l’IA. Nous essayons de mettre l’IA comme un outil de performance. Et nous essayons de faire tout pour que l’IA ne soit pas destructrice de valeurs et destructeur d’emplois. Et ça aussi, je pense qu’on le gère au niveau d’une entreprise. Mais on peut le gérer à l’échelle du pays et même à l’échelle sous-régionale. Parce que c’est des lois, c’est des normes, c’est des standards pour protéger ce qu’il y a à protéger. Et pour ouvrir ce qu’il faut ouvrir pour générer de la valeur ajoutée.

C’est aussi des ressources humaines aux normes. Est-ce qu’on en dispose assez ?

Oui, exactement. On ne peut pas, avec la manière traditionnelle de formation, générer des compétences sur ces sujets-là. On est obligé d’avoir des approches inversées. Ça veut dire les gens sont dans les cursus universitaires classiques ou scolaires ou techniques. Et il faut amener maintenant des certifications qui les mettent à niveau sur ces questions-là. Parce qu’on ne peut pas intégrer dans tous les cursus, on n’a pas assez de professeurs pour ça. Mais il faut qu’il y ait des certifications de nivellement. Formation en ligne et présentielle. Et certifications sur ces questions-là, pour avoir de façon massive des ressources humaines qualifiées et prêtes à relever le défi digital. Et le défi de l’intelligence artificielle.

Comment trouvez-vous la stratégie qui a été présentée ? Et que faire pour que ce ne soit pas juste une stratégie ?

D’abord, je la trouve cohérente par rapport notamment aux défis actuels du Sénégal. Mais vous avez posé la bonne question. Que faire pour que ce ne soit pas une nouvelle stratégie ? Ici, dans la présentation à laquelle nous avons assisté, on a vu que le levier de gouvernance, le levier de pilotage et le levier d’indicateur de performance sont clés. Et d’ailleurs, dans toutes les stratégies, c’est ça. Une stratégie qu’on ne peut pas piloter est une stratégie qui va être très faible. Une stratégie qu’on ne peut pas mesurer est une stratégie qui va être très faible. Ici, vous avez vu que le ministère a annoncé les dispositifs qui sont mis en place. Pour à la fois avoir un cadre de gouvernance, un cadre de pilotage et puis monitorer des indicateurs. Donc, je reste personnellement très confiant sur la suite et la force que cette stratégie peut avoir pour vraiment transformer le Sénégal.

Quand on dit Gaindé, on pense immédiatement à la douane. Qu’est-ce qui l’explique, selon vous ?

D’abord, parce que c’est la douane qui avait créé la mission et qui me l’a confiée. La paternité appartient donc à la douane qui a porté l’initiative. Mais aujourd’hui nous travaillons avec beaucoup de ministères. Je vous ai cité le ministère de la Justice, nous avons travaillé avec le ministère du Commerce, nous avons travaillé avec le ministère des Finances par monnaie et crédit, nous avons travaillé à l’étranger avec d’autres administrations fiscales, même l’administration fiscale du Sénégal. On a au moins 15 ministères différents avec lesquels nous avons travaillé et à l’étranger.

Est-ce à dire que vous travaillez uniquement avec le public ?

Public, essentiellement. C’est maintenant seulement qu’on essaie de voir comment travailler avec le privé, mais on a toujours voulu pousser le public à un certain niveau. Mais aujourd’hui, nous regardons également le privé, mais on reste quand même essentiellement d’essence publique, parce que nous avons des méthodologies qui nous permettent d’aider la conduite du changement dans le public.

(Source : Enquête, 25 février 2025)

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