IA : une coalition mondiale pour combler le déficit de compétences techniques
mercredi 22 janvier 2025
Alors que l’IA prend de plus en plus de place dans les domaines du digital, son adoption reste inégale dans le monde. Pour s’adapter à la tendance et faire profiter à leurs économies des retombées de ces évolutions numériques, les pays africains notamment ont besoin de combler le déficit en compétences techniques en la matière.
Dans le but d’assurer un accès équitable à la formation à l’intelligence artificielle dans le monde entier, l’UIT a annoncé le lundi 20 janvier en marge du Forum économique mondial de Davos, la mise en place de la Coalition pour les compétences en IA, avec plus de 25 organisations fondatrices dont Microsoft, Cognizant, Amazon Web Services (AWS), ainsi que la Communauté de l’Afrique de l’Est.
Cette initiative entre dans le cadre des efforts de l’ONU et de l’Union internationale des télécommunications pour réduire la fracture numérique à l’échelle mondiale. L’initiative prévoit ainsi une plateforme en ligne accessible à tous, proposant des formations sur l’utilisation de l’IA et l’IA générative, à des fins de développement durable. Un accent particulier sera mis sur l’intégration des groupes marginalisés comme les personnes handicapées, les femmes et les jeunes, afin de combler le fossé en compétences et d’assurer une inclusion équitable dans les innovations technologiques.
La SG de l’UIT, Doreen Bogdan-Martin, a commenté : « Notre nouvelle coalition pour les compétences en matière d’IA vise à former des milliers de personnes cette année, en particulier celles qui vivent dans des régions du monde qui commencent à peine à s’intéresser à l’IA, dans le cadre de notre engagement à faire en sorte que toutes les communautés puissent participer pleinement à l’avenir numérique que nous partageons ».
Cette initiative arrive à point nommé pour l’Afrique. Le continent, qui abrite la population la plus jeune du monde avec un âge médian de 19 ans, dispose d’un potentiel unique pour exploiter l’IA comme moteur de développement. L’Union africaine a d’ailleurs récemment publié une stratégie continentale de l’IA qui vise à fournir aux États membres des orientations pour exploiter cette technologie afin de répondre aux aspirations socio-économiques tout en minimisant les risques et en garantissant une utilisation éthique.
Selon une étude du cabinet PwC consultée par We Are Tech Africa, l’IA pourrait contribuer à hauteur de 15 700 milliards USD à l’économie mondiale d’ici 2030, dont 1200 milliards USD pourraient être générés en Afrique, si elle est pleinement exploitée. Cependant, ce potentiel est freiné par le manque de compétences techniques, une réalité que cette coalition ambitionne de transformer. Les formations prévues par l’UIT et ses partenaires permettront non seulement de renforcer les capacités techniques, mais aussi de créer des opportunités pour la jeunesse africaine, catalysant ainsi une adoption inclusive et responsable de l’IA à travers le continent.
Avec le soutien du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), la coalition sera déployée dans plus de 170 pays partenaires. Pour l’Afrique, cette initiative pourrait marquer un tournant décisif, en donnant aux jeunes les outils nécessaires pour participer activement à la transformation numérique mondiale.
(Source : Agence Ecofin, 22 janvier 2025)