Enseignement supérieur : un professeur recommande de développer l’alphabétisation IA pour régler le problème des effectifs d’étudiants
dimanche 6 juillet 2025
Le professeur Mouhamadou Lamine Ba du département Génie informatique de l’Ecole supérieure polytechnique (ESP) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a recommandé, samedi, de développer l’alphabétisation de l’Intelligence artificielle (IA) dans l’enseignement supérieur afin de relever les défis liés aux effectifs d’étudiants.
‘’Il faut développer l’alphabétisation de l’IA qui passe par l’intégration des compétences IA, tous les cursus universitaires face à la croissance rapide des effectifs étudiants et le besoin d’innovation adapté au contexte local, a déclaré M.BA.
Il prenait part au “Palabre de recherche” organisé par l”Ecole supérieure d’économie appliquée (ESEA), portant sur intelligence artificielle et enseignement supérieur.
Le spécialiste de génie informatique recommande d’établir des cadres “éthiques robustes” qui passent par la création des comités d’éthique IA spécifiques à l’enseignement supérieur.
Pour ce faire, il recommande de favoriser les partenariats stratégiques en collaborant avec l’industrie et les centres de recherche spécialisés, mais aussi ‘’le développement des solutions contextualisées, c’est-à-dire adapter les technologies IA aux spécificités africaines sénégalaises’’.
Cet engagement découle du fait que l’’’IA transforme profondément l’enseignement supérieur en Afrique et au Sénégal, créant de nouvelles opportunités pour l’apprentissage, la recherche et la gouvernance universitaire’’, informe Mouhamadou Lamine Ba.
Il indique que ‘’45% des universités africaines explorent l’IA”, soulignant “une forte progression” de cette technologie.
En analysant les articles de recherche, il explique qu’il y a ‘’4 catégories principales d’applications de l’IA dans l’enseignement supérieur avec une convergence vers la personnalisation. Il s’agit de l’apprentissage adaptatif et tutorat, c’est-à-dire les systèmes adaptant le contenu aux besoins individuels estimé à 37,6%’’.
L’enseignant en génie informatique renseigne que ‘’l’évaluation intelligente et gestion, à savoir les outils d’évaluation automatisée et systèmes de gestion, a une part de 22,4%. Le profilage et la prédiction à savoir l’analyse prédictive des performances et recommandations personnalisées 20%’’.
Quant aux produits émergents reflétant les technologies immersives comme les laboratoires virtuels, ‘’ils constituent 15%’’.
‘’Les applications utilisées dans la pédagogie sont : les systèmes de tutorat intelligent, l’évaluation automatisée, la personnalisation des parcours et les assistants virtuels’’, dit-il.
Il révèle, en outre, que beaucoup de défis sont recensés, parmi lesquels des défis techniques et infrastructurels marqués par un accès limité à l’interne haut débit, le coût élevé des équipements, le besoin d’adaptation aux coupures d’électricité.
S’y ajoutent les défis pédagogiques et linguistiques avec la nécessité de former des enseignants avec l’intégration des langues locales et l’adaptation des contenus au contexte culturel africain.
Sans oublier les défis éthiques et d’équité liés à la fracture numérique. Il s’agit du risque de dépendance technologique, de la souveraineté des données éducatives et des défis financiers et de durabilité incluant le financement des infrastructures, modèles économiques adaptés.
(Source : APS, 6 juillet 2025)