En Afrique subsaharienne, les abonnements 5G augmenteront de 56% en moyenne par an d’ici 2030
lundi 16 décembre 2024
Alors que les réseaux 2G et 3G connaîtront une régression inexorable au sud du Sahara, la migration à marche forcée vers la technologie 5G contribuera à augmenter significativement le trafic de données mobiles dans la région.
Le nombre d’abonnements aux réseaux de téléphonie mobile de cinquième génération (5G) en Afrique subsaharienne devrait passer de 26 millions en 2024 à 420 millions en 2030, enregistrant ainsi une croissance annuelle moyenne de 56% durant cette période, selon un rapport publié fin novembre dernier par le géant suédois des équipements de télécommunications Ericsson.
Intitulé « Ericsson Mobility Report November 2024 », le rapport précise que la croissance rapide attendue de la 5G dans la région découlera principalement de l’accélération du déploiement des réseaux dans les zones urbaines et de la disponibilité des appareils compatibles avec cette nouvelle génération de technologie mobile à des prix plus abordables.
D’ici 2030, les abonnements à la 5G devraient représenter environ 33 % de l’ensemble des abonnements aux réseaux de téléphonie mobile en Afrique subsaharienne. Ce taux représente quasiment le double de la prévision de 17% annoncée récemment par l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) dans son rapport « The Mobile Economy Sub-Saharan Africa 2024 ».
D’après Ericsson, la part de la quatrième génération (4G) devrait passer de 40% en 2024 à 35% en 2030, alors que la 3G et la 2G ne représenteront ensemble que 32% du total des abonnements mobiles à la fin de la décennie en cours.
Le nombre total d’abonnements aux services de téléphonie mobile, toutes générations confondues, en Afrique subsaharienne devrait, quant à lui, passer de 1 milliard en 2024, à 1,250 milliard en 2030, ce qui représente le taux de croissance annuel moyen le plus élevé au monde (4% par an).
Vers un triplement du trafic mensuel moyen de données mobiles
La région enregistrera également la plus forte croissance à l’échelle mondiale en ce qui concerne l’adoption des smartphones. Le nombre d’utilisateurs de ces téléphones intelligents devrait y passer de 540 millions cette année à 880 millions à la fin de la décennie, soit un taux de croissance annuel moyen de 9%.
Le rapport indique d’autre part que la hausse de l’adoption des smartphones et la migration rapide vers les réseaux 5G stimuleront la demande de services à forte intensité de données.
Le trafic mensuel moyen de données mobiles par smartphone actif au sud du Sahara devrait ainsi atteindre 17 gigaoctets (Go) en 2030 contre 5,4 Go en 2024, soit un taux de croissance annuel moyen de 21%.
Le trafic de données global sur l’ensemble des réseaux de téléphonie mobile actifs dans la région passera, quant à lui, de 2,5 exaoctets (1 exaoctet équivaut à 1 milliard de gigaoctets) en moyenne par mois en 2023, à 13 exaoctets par mois en 2030, ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 31%. Dans ce chapitre aussi, l’Afrique subsaharienne enregistrera le taux de croissance le plus élevé à l’échelle planétaire.
Le rapport révèle par ailleurs que le nombre des abonnements à la 5G à l’échelle mondiale devrait atteindre 6,350 milliards d’ici la fin de la décennie en cours, soit 67 % de l’ensemble des abonnements aux réseaux de téléphonie mobile à cette échéance, contre 2,270 milliards en 2024. Cette forte augmentation sera essentiellement tirée par le déploiement rapide de la 5G dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe ainsi qu’en Europe de l’Ouest, en Amérique du Nord et en Asie du Nord-Est.
Walid Kéfi
(Source : Agence Ecofin, 16 décembre 2024)