Digitalisation de la commande publique : l’ARCOP veut jouer un “rôle moteur’ en Afrique
lundi 13 octobre 2025
L’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) du Sénégal, encouragée par sa dématérialisation des procédures de passation des marchés à partir du mardi 14 octobre, aspire à jouer un “rôle moteur” dans la digitalisation de la commande publique en Afrique, a dit à l’APS son directeur général, Moustapha Djitté.
“Nous recevons des demandes […] de coopération de plusieurs pays de la région. Cela montre que notre démarche inspire confiance et que le Sénégal peut désormais jouer un rôle moteur dans la transformation numérique de la commande publique en Afrique”, a affirmé M. Djitté.
“La dématérialisation des procédures de la commande publique place le Sénégal parmi les pays africains les plus avancés dans [ce domaine]”, a-t-il ajouté.
Ce mardi, l’ARCOP a prévu de lancer une nouvelle plateforme de dématérialisation des procédures de passation des marchés.
“Peu de pays disposent d’un système de dématérialisation complet, qui couvre tout le cycle de la commande publique, de la publication de l’avis d’appel d’offres à l’attribution du marché. Le Sénégal fait partie des pionniers”, a souligné Moustapha Djitté.
Selon lui, cette innovation de l’ARCOP est soutenue par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
La visibilité, la traçabilité et la prévisibilité des marchés publics
“Notre plateforme répond aux standards internationaux en matière de gouvernance, de sécurité et de traçabilité. Elle intègre les meilleures pratiques observées dans des pays de référence, dont le Maroc, le Rwanda et l’île Maurice”, a poursuivi le directeur général de l’Autorité de régulation de la commande publique.
Avant même la dématérialisation de sa chaîne de passation des marchés publics, le Sénégal était sollicité par d’autres pays africains désireux de bénéficier de son expérience, selon M. Djitté.
La dématérialisation de la commande publique est d’autant plus importante qu’elle contribue au renforcement de la crédibilité du Sénégal auprès des investisseurs, selon lui.
“La digitalisation accroît la visibilité, la traçabilité et la prévisibilité des marchés publics. C’est un gage de bonne gouvernance et un facteur de compétitivité pour l’économie nationale”, a poursuivi Moustapha Djitté.
Il tient à préciser que “le lancement [prévu mardi 14 octobre] de la plateforme numérique n’est qu’une première étape”.
“Nous travaillons déjà à son interconnexion avec d’autres bases de données publiques, celles du Trésor public, de la direction générale des marchés publics… Avec le registre du commerce et le fisc aussi.”
M. Djitté juge importants le suivi et l’évaluation de la dématérialisation des procédures de passation de marchés publics.
“Nous voulons disposer d’indicateurs fiables, concernant les délais dans lesquels les appels d’offres sont traités, les économies réalisées, le taux de participation des entreprises et le niveau de satisfaction des acteurs de la commande publique”, a-t-il dit.
Une “mise en œuvre complète”
“Il est essentiel que les agents du secteur public et les opérateurs économiques s’approprient les nouveaux outils et en fassent un levier de performance”, a affirmé le directeur général de l’ARCOP.
La commande publique étant “un pilier de la dépense publique, en la rendant plus transparente, plus rapide et plus efficiente, nous contribuons directement à la crédibilité et à la compétitivité de l’économie sénégalaise”, pense-t-il.
“C’est une réforme qui nous mobilise depuis un an. Chaque semaine, nous consacrons une réunion technique à la plateforme numérique”, a-t-il assuré, ajoutant que “toutes les structures impliquées dans la gestion de la commande publique ont été associées à la dématérialisation des procédures de passation des marchés”.
En guise d’exemples, Moustapha Djitté a cité la direction centrale des marchés publics, les directions générales du Budget et du Trésor public, ainsi que Sénégal Numérique.
La nouvelle plateforme de dématérialisation des procédures de passation des marchés est “sécurisée, flexible et innovante”, a-t-il assuré, soulignant : “Nous avons conçu une plateforme modulaire, qui reproduit toutes les étapes de la commande publique : de la publication de l’appel d’offres à l’ouverture des prix.”
Le lancement de la phase pilote de cette dématérialisation sera suivie d’une “mise en œuvre complète” de cette innovation en janvier prochain, selon le directeur général de l’ARCOP.
(Source : APS, 13 octobre 2025)