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Accueil > Articles de presse > Année 2025 > Avril 2025 > Coupure de la connexion internet : Le Sénégal a perdu 9 milliards CFA

Coupure de la connexion internet : Le Sénégal a perdu 9 milliards CFA

mercredi 2 avril 2025

Liberté d’expression/Censure de l’Internet

Entre mars 2021 et février 2024, les coupures d’Internet au Sénégal ont été fréquentes, notamment dans un contexte de tensions politiques liées à l’ancien opposant Ousmane Sonko et au report de l’élection présidentielle. Ces coupures ont engendré des pertes économiques considérables, avec un impact grandissant au fil du temps. Elles ont pris différentes formes, allant du blocage des réseaux sociaux à la suspension de l’Internet mobile.

Une coupure d’Internet est une interruption ou une suspension volontaire de l’accès à Internet, partielle ou totale, dans une zone ou un pays spécifique. Lorsqu’elle survient, les communications, l’accès à l’information, les services en ligne et les activités économiques sont fortement perturbés. L’accès aux services essentiels et aux réseaux sociaux devient alors difficile.

Selon les données de top10vpn.com, les pannes d’Internet dans 28 pays, qui ont duré près de 89 000 heures, ont coûté à l’économie mondiale 7,69 milliards de dollars en 2024. « Ce type de panne constitue une forme extrême de censure d’Internet. Non seulement elle porte atteinte aux droits numériques des citoyens, mais elle représente également un acte catastrophique d’auto-sabotage économique national », indique le rapport sur le coût mondial des coupures d’Internet. Ce rapport, basé sur des indicateurs de la Banque mondiale, de l’UIT, d’Eurostat et du recensement américain, estime que le Sénégal se classe au 19ᵉ rang mondial en termes de pertes économiques liées aux coupures d’Internet. Sur un total de 1 219 heures de coupures, le Sénégal a perdu 15,4 millions de dollars, soit plus de 9 milliards de francs CFA. Ces restrictions ont touché près de 8 millions d’internautes à travers le pays.

Le 3 février 2024, le président sortant Macky Sall a annoncé le report de l’élection présidentielle, initialement prévue le 25 février. Ce report a entraîné une vague de contestations et plusieurs recours déposés par l’opposition. Dans ce climat politique tendu, marqué par des arrestations, le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Maître Moussa Bocar Thiam, a ordonné la coupure de l’accès aux données mobiles, justifiant cette décision par la diffusion de « messages haineux et subversifs ». Les restrictions ont été appliquées du 4 au 7 février 2024, soit pendant trois jours et deux heures. Le 13 février 2024, une nouvelle suspension de l’accès aux données mobiles a été ordonnée, invoquant une fois de plus la diffusion de « messages haineux et subversifs sur les réseaux sociaux ».

En mars 2021, le gouvernement a bloqué l’accès aux réseaux sociaux et aux applications de messagerie comme Facebook, YouTube, WhatsApp et certains serveurs Telegram. Cette mesure a été mise en place dès le 4 mars au soir, en réponse aux manifestations déclenchées par l’arrestation d’Ousmane Sonko, alors accusé de viol et de trouble à l’ordre public. Le 3 février 2024, alors que les manifestations contre la condamnation de Sonko s’intensifiaient, le gouvernement a de nouveau bloqué l’accès aux réseaux sociaux et aux services de messagerie instantanée comme WhatsApp, Telegram et Facebook Messenger.

Ces restrictions ont affecté plus de 4 millions d’internautes, entraînant une perte économique estimée à 111 752 dollars. Depuis l’arrestation d’Ousmane Sonko, le 3 mars 2021, des émeutes ont éclaté à Dakar et dans plusieurs villes du pays. Au total, quatre personnes ont perdu la vie. Le ministre de l’Intérieur de l’époque a qualifié ces événements d’ »actes de nature terroriste », dénonçant des saccages, pillages et destructions de bâtiments publics et privés.

Le 31 juillet 2023, le ministère de la Communication a annoncé une suspension temporaire des services d’Internet mobile, sans préciser les horaires de restriction. Tous les opérateurs mobiles ont été sommés de s’y conformer. Cette coupure, qui a duré jusqu’au 7 août 2023, a coûté 494 336 dollars au Sénégal. De nombreuses organisations de défense des droits humains ont dénoncé ces restrictions et appelé le gouvernement à garantir l’accès à Internet et la liberté d’expression. Les pannes d’Internet signifient un blocage total de l’accès au réseau par le gouvernement. Une telle mesure est impossible à contourner directement. Toutefois, lorsque seules les plateformes sociales comme Facebook, WhatsApp, TikTok ou X sont restreintes, les internautes peuvent utiliser un réseau privé virtuel (VPN) pour accéder aux services bloqués. Entre mars 2021 et février 2024, dans un climat politique instable, marqué par des arrestations et des reports d’élections, les Sénégalais ont massivement adopté les VPN pour contourner ces restrictions.

Une analyse des données révèle une corrélation directe entre les troubles politiques et l’explosion de la demande de VPN. En mars 2021, lorsque le gouvernement a bloqué l’accès à Facebook, YouTube, WhatsApp et Telegram, la demande de VPN a immédiatement grimpé de 1 000 %, atteignant 4 200 % en quelques jours. Le 1er juin 2023, après la condamnation d’Ousmane Sonko, le gouvernement a restreint l’accès aux réseaux sociaux et aux messageries instantanées. Résultat : une augmentation record de 60 000 % de la demande de VPN. Pour illustrer l’ampleur de ce phénomène, si 100 personnes utilisaient un VPN avant les restrictions, 60 000 nouveaux utilisateurs se sont ajoutés après. Ce chiffre montre la forte détermination des Sénégalais à accéder à Internet malgré les blocages gouvernementaux.

(Source : Senenews, 2 avril 2025)

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