Côte d’Ivoire : 58,4 millions de dollars en 2026-2027 pour la connectivité rurale
jeudi 27 novembre 2025
Le milieu rural concentre une bonne partie de la population africaine. Ces zones sont souvent négligées par les opérateurs télécoms, qui leur préfèrent les zones urbaines, beaucoup plus rentables.
Le gouvernement ivoirien entend investir 33 milliards de francs CFA (environ 58,4 millions de dollars) entre 2026 et 2027 pour poursuivre l’extension des services de connectivité dans les zones rurales. Kalil Ibrahim Konaté, ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, a révélé cette information le mercredi 26 novembre dans le cadre des activités de « l’Africa Investment Forum » qui se tient à Rabat, au Maroc, jusqu’au vendredi 28 novembre.
Selon le ministre, le Programme national de connectivité rurale (PNCR) avait déjà été doté d’une enveloppe de 28 milliards FCFA pour 2024 et 2025. Pour la suite, M. Konaté a insisté sur la nécessité d’utiliser des technologies nouvelles, notamment le déploiement de la solution DirectToDevice qui permettra aux usagers de se connecter à un satellite en orbite basse. « Cette technologie de constellation de satellites permet de couvrir l’ensemble du territoire et surtout grâce au système de gateway au sol servant de relais entre les infrastructures terrestres », a-t-il déclaré dans un communiqué sur sa page Facebook.
En août 2024, le gouvernement ivoirien avait déjà couvert 175 localités et visait 575 à fin 2025, touchant environ 875 700 habitants des zones rurales. Les réseaux 2G, 3G et 4G couvraient respectivement 98,7 %, 98,1 % et 91,5 % de la population ivoirienne en 2023, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). En matière d’adoption, l’organisation estime le taux de pénétration de la téléphonie mobile à 66,5 %, contre 40,7 % pour l’Internet.
Il faut toutefois rappeler que la couverture des zones rurales ne garantit pas systématiquement une réduction de la fracture numérique comme l’ambitionnent les autorités ivoiriennes. Au-delà de la couverture réseau, l’adoption des services par les populations repose sur plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci figurent le coût élevé des appareils compatibles, le manque de compétences numériques, le prix des forfaits de données, la pertinence des contenus et services disponibles, les préoccupations en matière de sécurité, la qualité de l’expérience utilisateur, ainsi que l’influence des normes sociales.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 27 novembre 2025)
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