Congo : le datacenter national est achevé à 90 % à environ quatre mois de l’échéance
vendredi 8 août 2025
Comme la plupart des pays africains, le Congo veut faire du numérique l’un des piliers de son développement socioéconomique. Cela passe par la mise en place d’infrastructures critiques comme la fibre optique et les centres de données.
Les travaux de construction du centre de données national du Congo sont achevés à 90 %, alors que le gouvernement espère le mettre en service d’ici novembre. C’est ce qu’a révélé, en début de semaine, l’état d’avancement des travaux, lors d’une visite du chantier menée par les responsables du ministère de l’Économie numérique et de la BAD qui finance en partie le projet.
Léandre Bassolé, directeur général de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale, s’est dit très satisfait de ce qui sera, à terme, « la plus grande infrastructure numérique » dans la région. « On ne peut pas parler de gouvernance électronique sans avoir la souveraineté sur ses données. Le Data Center sert à héberger les données critiques du gouvernement, mais aussi d’autres opérateurs qui pourront y loger leurs données », a déclaré Léon Juste Ibombo, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique.
Cette initiative s’inscrit dans les efforts déployés par les autorités congolaises pour renforcer l’infrastructure numérique nationale. En partenariat avec la Banque africaine de développement, le pays s’est déjà interconnecté par fibre optique avec le Cameroun, la République centrafricaine et le Gabon.
Par ailleurs, le Congo met en œuvre le Projet d’accélération de la transformation numérique (PATN), financé à hauteur de 100 millions $ par la Banque mondiale. Ce programme vise notamment à améliorer l’accès à l’Internet haut débit dans les zones mal desservies et à renforcer la capacité du gouvernement à fournir des services publics adaptés grâce au numérique. À terme, l’exécutif ambitionne de faire du Congo une « véritable société de l’information et du savoir », en mettant les TIC au service du développement socioéconomique du pays.
Le gouvernement voit dans ce centre de données un moyen de renforcer la souveraineté numérique nationale et d’accélérer la transformation numérique. En 2024, le Congo se classait 166ème sur 193 à l’Indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies. Le pays a enregistré un score de 0,3391 sur 1, bien en deçà des moyennes africaine (0,4347) et mondiale (0,6382). Pour le volet « Infrastructure de télécommunications », le pays a enregistré un score de 0,2776 sur 1.
Reste à savoir si le centre de données sera effectivement mis en service dans les délais fixés. Les principaux défis évoqués sont d’ordre financier, et tout retard dans la mobilisation des fonds nécessaires pourrait ralentir l’achèvement des travaux. M. Bassolé a indiqué que les ministres chargés du Plan et des Finances lui avaient assuré que les ressources seraient mises à disposition afin de finaliser le chantier dans les meilleurs délais.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 8 août 2025)