Congo : deux accords pour sécuriser l’e-communication en milieu maritime
lundi 3 février 2025
La sécurité des communications maritimes est devenue un enjeu majeur à l’échelle mondiale. Le Congo, qui abrite l’un des ports les plus importants d’Afrique, œuvre à moderniser ses infrastructures afin de prévenir les cybermenaces de plus en plus fréquentes.
Le Port autonome de Pointe-Noire (PAPN) et la Direction générale de la marine marchande (DIGEMAR) ont signé, le vendredi 31 janvier, des accords avec l’Agence de régulation des postes et communications électroniques (ARPCE) pour renforcer la surveillance et le contrôle des communications électroniques dans la zone portuaire et les eaux maritimes congolaises. Ces accords visent à garantir une gestion optimale des équipements de communication maritime et d’assurer leur conformité aux normes internationales en vigueur.
Selon Christian Armel Nkou, directeur général de la marine marchande, ces accords sont l’aboutissement d’un projet initié en 2014. « Ils nous permettront de bénéficier de l’expertise de l’ARPCE, et nous collaborerons pour protéger l’intérêt de la communauté en luttant contre la cybercriminalité, les cyberattaques et d’autres menaces potentielles dans les eaux maritimes congolaises », a-t-il affirmé.
Le premier protocole, signé avec le PAPN, vise à améliorer la surveillance des infrastructures portuaires. Le second, conclu avec la DIGEMAR, permettra de mettre en place un système avancé de suivi des navires et de partage d’informations en temps réel, renforçant ainsi la sécurité et l’efficacité des opérations maritimes. Cette collaboration inclut notamment la vérification des stations radio, l’inspection des systèmes et équipements de communication maritime, ainsi que la mise en place d’un dispositif d’alerte rapide en cas de besoin.
Ces initiatives s’inscrivent dans la dynamique des ambitions du gouvernement congolais, qui met l’accent sur la diversification économique et le renforcement des infrastructures stratégiques. Elles visent également à répondre aux exigences du Code communautaire de la marine marchande et de la CEMAC, en introduisant des mécanismes innovants pour la gestion des identités maritimes et le contrôle des communications d’urgence.
Avec plus de 1000 navires accueillis annuellement, le PAPN est le principal port en eaux profondes de la sous-région. L’accord avec l’ARPCE devrait permettre de renforcer la sécurité maritime en répondant aux défis croissants liés à la cybercriminalité et autres menaces dans les eaux maritimes congolaises. Selon un rapport publié en décembre 2023 par DNV, un des principaux prestataires internationaux de services en management des risques, 71 % des professionnels du secteur maritime estiment que leurs organisations sont plus vulnérables que jamais aux cyberattaques. Ces chiffres soulignent l’importance de ces nouvelles mesures de sécurité pour protéger les infrastructures stratégiques du pays.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 3 février 2025)