Congo-Angola : vers la réduction des interférences et l’amélioration des communications dans les zones frontalières
vendredi 8 août 2025
A l’issue de trois journées d’intenses travaux techniques, les Régulateurs des communications électroniques de la République du Congo et de la République d’Angola ont franchi une étape décisive dans la coopération bilatérale en matière de gestion du spectre de fréquences radioélectriques.
Du 5 au 7 août 2025, la ville de Pointe-Noire (République du Congo) a abrité une réunion conjointe des experts de l’Agence de Régulation des Postes et des Communications Électroniques (ARPCE) et de l’Institut Angolais des Communications (INACOM), ayant abouti à la validation du projet d’accord de coordination des fréquences aux frontières communes, longues de 231 kilomètres.
En effet, cette initiative répond à l’urgence de prévenir les problèmes d’interférences mutuelles qui dégradent fortement la qualité de services des réseaux, de la couverture intentionnelle qui occasionnent le roaming accidentel et aussi de permettre un accès équitable aux ressources spectrales dans les zones frontalières. Grâce à cet accord, les bases techniques sont désormais posées pour assurer une meilleure qualité de service aux populations riveraines, tout en renforçant la souveraineté spectrale de chaque État.
Les travaux ont réuni, aux côtés des représentants des deux régulateurs, les opérateurs MTN, Airtel, Congo Telecom (pour le Congo) et Unitel (pour l’Angola). Une visite sur le terrain à Tchiamba-Nzassi (Congo) et à Massabi (Angola) a permis d’identifier des zones de débordement de couverture réseau de constater l’existence des points de vente non autorisés des produits et services des opérateurs du Congo au-delà de la frontière.
Au plan technique, les délégations ont arrêté les paramètres de coordination pour sept bandes de fréquences, allant de 700 MHz à 3500 MHz, et adopté un ensemble de dispositions contraignantes, notamment : la limitation de la couverture à 1000 mètres au-delà des frontières, l’interdiction d’antennes omnidirectionnelles dans les zones de proximité et le démantèlement des points de vente irréguliers.
A ce titre, ces dispositions seront notifiées aux opérateurs sous 30 jours. Ces derniers disposeront de 60 jours à compter de la notification pour mettre en œuvre les correctifs. Ce projet d’accord, techniquement validé, sera formellement signé dans les prochaines semaines par les plus hautes autorités des deux institutions, M. Louis Marc SAKALA pour l’ARPCE et M. Joaquim Domingos MUHOGO, pour l’INACOM.
Il sied de souligner que cet accord avec l’Angola vient renforcer la stratégie régionale de coordination du spectre impulsée par l’ARPCE. Il s’inscrit dans la continuité des accords bilatéraux précédemment conclus avec : l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPTC) de la République Démocratique du Congo, en 2021 et l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) du Gabon, en 2023.
À travers ces partenariats structurants, l’ARPCE se positionne comme un acteur majeur, en matière gestion concertée des fréquences, au niveau de la sous-région, conformément aux recommandations de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT).
Dans le prolongement de ces avancées, des échanges sont déjà engagés avec l’Agence de Régulation des Télécommunications du Cameroun (ART) en vue d’un quatrième accord bilatéral de coordination du spectre. L’ARPCE entend ainsi poursuivre son action en faveur d’un espace numérique harmonisé, sécurisé et performant au sein de la sous-région Afrique centrale.
ARPCE
(Source : Agence Ecofin, 8 août 2025)