Conférence Ed-tech de l’Uemoa : Pari sur l’enseignement technologique
mardi 26 novembre 2024
La conférence Ed-tech de l’Uemoa a démarré hier pour deux jours. Regroupant la première cohorte des entrepreneurs du Sénégal et du Bénin, appuyés dans le cadre du MasterCard Fondation Ed TechFellowship pour des solutions innovantes, la rencontre a été l’occasion de vanter les mérites de l’éducation technologique (E-tech) par Ababacar Dieng, conseiller technique du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
L’éducation technologique (Ed-tech) constitue une option pour renforcer le système éducatif sénégalais qui traîne encore quelques manquements. Dr Ababacar Dieng, conseiller technique au ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, expose les enjeux de la conférence Ed-tech de l’Uemoa : « Dans ce contexte, les technologies de l’éducation apparaissent comme un outil capable de relever ces défis et d’inclure un changement transformateur en levant les obstacles liés à l’ accès, en améliorant la qualité de l’éducation et en offrant des possibilités d’apprentissage novatrices adaptées aux besoins de chacun des apprenants pris individuellement, mais aussi aux besoins des groupes spécifiques. Par ces groupes spécifiques, je vais citer quelques exemples : il y a ceux qui ont décroché et qui ne terminent pas leur parcours éducatif. On sait que le secteur éducatif actuel, en ce qui concerne l’éducation de base et les enseignements supérieurs et au niveau de la formation professionnelle, offre très peu de chances de réintégration à ces jeunes. »
Conseiller technique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, il a présidé hier la conférence Ed-tech de l’Uemoa, organisée par Etrilabs, qui regroupe des startup du Sénégal et du Bénin appuyées dans le cadre du MasterCard Fondation Ed-Tech Fellowship pour des solutions innovantes. Cette rencontre lui a permis de ressortir l’importance de l’éducation technologique face à la problématique de l’augmentation des effectifs d’étudiants au Sénégal avec un défaut de prise en charge en termes d’éducation et de formation. « La massification des effectifs d’étudiants et l’insuffisance du personnel enseignant entraînent un faible ratio d’encadrement. La population estudiantine est passée de 113 mille 400 et quelques étudiants à 286 mille étudiants entre 2012 et 2023. Tandis que le taux d’enseignants en présentiel n’a que peu progressé sur cette même période, de 1 sur 56 à 1 sur 54. La massification est faiblement corrélée à la capacité d’accueil des établissements. Ça veut dire que la masse d’étudiants augmente très vite », souligne-t-il.
Un super calculateur au Sénégal
Par ailleurs, Ababacar Dieng insiste sur l’importance du super calculateur acquis par le Sénégal depuis quelques mois. « Je porte à votre connaissance que le Sénégal s’est doté depuis quelques mois, d’un super calculateur qui est aussi disponible pour les E-tech. Il est aussi disponible pour tout l’écosystème numérique du Sénégal et de la sous-région », renseigne M. Dieng. Cette machine, installée à Diamniadio, sera une option supplémentaire pour les startup, qui pourront l’utiliser et optimiser leurs solutions technologiques. « Le super calculateur en question est le 4ème en Afrique. Et il a une puissance de calcul de 537 milliards d’opérations par seconde », souligne-t-il.
Amadou Mbodji
(Source : Le Quotidien, 26 novembre 2024)