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Cameroun : À 92 ans, Paul Biya investit les réseaux sociaux à cinq mois de la présidentielle

dimanche 18 mai 2025

Médias/Réseaux sociaux

Depuis quelques semaines, le chef de l’État camerounais, s’exprime quotidiennement à travers X et Facebook, en français et en anglais sur divers sujets d’intérêt national, au point de faire dire à Cameroon Tribune, le quotidien gouvernemental, qu’il « enflamme la toile ». Ce changement de logiciel dans sa stratégie de communication n’est pas sans lien avec le scrutin présidentiel d’octobre prochain.

« Tous ensemble, nous devons continuer à bâtir une société saine constituée d’êtres humains qui se plaisent dans la compagnie des uns des autres, au lieu de se percevoir plutôt comme des loups les uns pour les autres ». Message signé Paul Biya, sur X (ex-twitter), le 12 mai 2025. Quelques jours plus tôt, il martelait, via le même réseau social : « La séparation n’est pas un projet. Notre passé, notre présent et notre avenir entonnent le choeur de l’unité ». Et encore : « Unis, nous le sommes et nous le serons davantage. Unis, nous sommes respectés et crédibles sur la scène internationale. Divisés, nous ne le serons pas ».

C’est clair : à mesure que le Cameroun s’approche de la célébration de la « fête nationale » le 20 mai prochain, le président de la République, s’exprime sur « l’unité nationale », sujet délicat, au moment où le pays est en proie à une prolifération des discours de haine, et fait face à crise sécuritaire depuis fin 2016, dans les régions anglophones du Nord-ouest et Sud-ouest, où des séparatistes, même affaiblis par les Forces de défense et de sécurité, n’ont pas totalement abdiqué.

Davantage encore que ces appels à l’unité auxquels les Camerounais sont habitués, c’est la mobilisation assidue des médias sociaux par un chef d’État, économe de sa parole, et encore moins à travers ces canaux, qui marque les esprits. Connu pour la rareté de ses sorties médiatiques, au contraire de son épouse Chantal Biya qui s’investit depuis des années dans des activités caritatives, Paul Biya eut ces mots, en 2007 : « Elle mène une activité sociale. Elle est un peu plus moderne que moi ».

« Réalisme politique »

Autres temps, autres moeurs. Depuis le 1er avril 2025, il ne se passe quasiment pas de jours, sans que le président camerounais ne s’exprime sur X, Facebook, après avoir habitué des compatriotes à des SMS (short message services), à travers lesquels il leur présentait ses civilités dans diverses circonstances. Alors qu’il n’a pas encore officialisé sa candidature pour l’élection présidentielle prévue au mois d’octobre prochain, son recours aux médias sociaux, et notamment X, ne laisse pas les experts indifférents. « Les spin doctors du président camerounais ont fait le choix de mobiliser ce réseau social dans une phase de communication politique qu’on nomme amorçage pour installer dans les esprits un candidat, sa personnalité, son programme ou une partie de son programme auprès des publics institutionnels », analyse Thomas Atenga, professeur au département de Communication de l’Université de Douala.

« Le président Biya sait qu’il y a eu un basculement de l’électorat, surtout jeune, des médias conventionnels classiques vers les médias électroniques. Le réalisme politique impose que tout leader qui se veut perspicace au plan communicationnel s’attache les services des médias sociaux en ligne », explique de son côté, un universitaire, enseignant de communication dans une université d’État.

Pointant aussi la prise en compte de la jeunesse, le politologue Aboya Manasse de l’Université de Yaoundé II-Soa, décrypte à sa manière, l’activité du président Biya sur les médias sociaux : « Les publications du président de la République sur les réseaux sociaux permettent de suivre en permanence l’évolution de l’opinion des compatriotes dans le but de s’adapter à leurs tendances changeantes et de se montrer de plus en plus proche de la jeunesse. Adepte de la belle formule « pour parler aux gens, il faut leur ressembler », il va continuer à utiliser les plateformes numériques, l’enjeu étant de parvenir à construire un espace de communication contrôlé dans la perspective de baliser le chemin pour une nouvelle annonce de candidature à la prochaine élection ».

« Candidat statutaire »

Des points de vue résolument critiques se font aussi pourtant entendre. Décryptant « cette résurrection cybernétique », Alexie Tcheuyap, intellectuel camerounais, doyen de la Faculté des Arts de l’Université de Waterloo au Canada, affirme : « Revenir à X permet de redonner vie à un pouvoir moribond et à une monarchie retardataire décidée à user de tous les moyens pour immortaliser un prince déclinant qui a déjà à son service une faune médiatique locale mendiante et résolument à genoux ».

Quoi qu’il en soit, le tropisme numérique de la communication du président Biya intervient dans un pays qui comptait en 2024 13,73 millions d’utilisateurs d’internet, soit 46% de la population totale. Début 2025, on y dénombrait 5,45 millions d’utilisateurs de réseaux sociaux représentant 18,25 % des habitants dont une proportion de 0,6% actifs sur X.

Alors que les partisans de Paul Biya s’enthousiasment de ce virage numérique de la communication de leur champion, certains se montrent réservés sur son impact. « La portée de ces messages reste néanmoins limitée du fait de l’audience elle-même limitée de ce réseau social, à savoir 199 000 comptes », prévient Thomas Atenga. Une certitude : pour la mobilisation des médias sociaux, Paul Biya, « candidat statutaire » du Rassemblement démocratique du peuple camerounais [Rdpc, au pouvoir], a été devancé par nombre de ses adversaires politiques.

Valentin Zinga

(Source : RFI, 18 mai 2025)

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